En ce doux mercredi de janvier, Montréal recevait la visite de deux grosses pointures européennes avec les Grecs de Septicflesh et les Finlandais d’Ensiferum. Soutenu par le groupe américain Arsis ainsi que la formation locale The Unconscious Mind, le Théâtre Corona avait de quoi nous divertir !

À cause d’un malentendu sur l’heure du premier spectacle, je suis arrivée à la salle à 19h30, ce qui fait que j’ai complètement raté le premier groupe The Unconscious Mind. C’est d’autant plus décevant qu’il s’agit de la formation de Louis-Paul Gauvreau et que j’étais bien curieuse de le voir sur scène avec ses musiciens. Au dire de certains, j’ai manqué une superbe performance.

Une découverte surprenante

Venait ensuite Arsis, une formation virginienne. Au début, j’étais un peu froide face à leur musique, mais je ne suis pas une personne très prompte à écouter du death métal, surtout si le groupe flirt avec un genre plus technique. Je dois dire toutefois qu’après quelques chansons leur son me plaisait de plus en plus. J’ai particulièrement aimé We Are the Nightmare, Hell Sworn ainsi que The Promise of Never, moment où le chanteur James Malone demanda pour un immense circle pit et pour lequel la foule s’exécuta avec un plaisir évident. Arsis a su bien accrocher l’auditoire et dans l’ensemble a offert un bon spectacle.  

Une prestation soutenue, mais intermittente 

Avant l’arrivée de Septicflesh sur scène, on pouvait voir des bannières montrant la couverture de leur dernière compilation Entering Astral Realms, représentant un fœtus human à l’intérieur d’un corps de serpent. La formation a commencé sa prestation au son de Portrait of a Headless Man, pour ensuite interpréter The Vampire from Nazareth, pendant laquelle on a pu assister à une marée de headbang et de cheveux virevoltants digne d’une pub de Herbal Essence. Le groupe avait un son satisfaisant, mais on constate rapidement que les musiciens ont la fâcheuse habitude de sortir de scène après chacune de leur chanson, ce qui brise l’élan de la performance et permet carrément aux conversations de reprendre. Septicflesh, un peu à l’image de Behemoth, offre une excellente présence scénique, ce qui atténue légèrement le problème. Ils ont donné une bonne prestation dans l’ensemble, mais les pauses répétées durant le spectacle m’ont empêché d’être tout à fait emporté par leur musique.  

Un grand souffle d’énergie positive

Ensiferum est arrivé tout sourire sur scène en voyant l’enthousiasme que leur public montréalais leur réservait. À l’instar de Septicflesh avant eux, la formation finlandaise a débuté sa prestation avec deux chansons provenant de leur plus récent opus Two Paths, For Those About to Fight for Metal ainsi que la pièce éponyme, ce qui a tout de suite mis le feu aux poudres et a fait exploser la salle. L’intensité a augmenté d’un cran a Heathen Horde, où l’ensemble du parterre grouillait au rythme énergique et infectieux de la musique. Ensiferum a eu droit à une belle acclamation de la foule avant d’entamer le classique Lai Lai Hey ! Ils ont pigé dans tous leurs albums afin de nous régaler de leurs plus grands succès. Ils ont fini en apothéose avec trois œuvres majeures, Guardians of Fate, In My Sword I Trust, et Iron, qui fût rebaptisée pour l’occasion en « Da Dada Daa, Da Dada Daa! », ce qui m’a fait bien rire. Entre le bassiste Sami Hinkka qui faisait aller son kilt en lançant des kicks dans les airs et Markus Toivonen, le guitariste et unique membre fondateur, qui eu un sourire scotché aux lèvres toute la soirée, il y avait toujours quelque chose de pur et de positif durant leur prestation. C’est ce que le groupe inspire, la joie de vivre, le bonheur, le moment présent… tout ça en chantant des chansons d’épées, de guerres et de vikings.

Ensiferum nous a offert un excellent spectacle. Les Finlandais ont réussi à me transporter dans leur univers d’allégresse et à me faire oublier que nous étions un jour de semaine, et que l’hiver et la routine existaient encore, là-bas, à l’extérieur du Théâtre Corona. J’attends déjà leur retour !

Texte: Isabelle Sullivan

Photos: Martin Desbois