On boit de la bière cheap pis on vous emmerde!

Fidlar, c’est pour Fuck It Dog, Life’s a Risk. En gros, ils n’en ont rien à chier. Actifs sur la scène pogo-punk depuis 2009, les gars tirent leur miel du punk crétin. Capable du meilleur comme du pire, le groupe vient régurgiter sa rage sur la scène du Théâtre Fairmount.

Le band de Los Angeles est composé de: Zac Caper, chant-guitare, Brandon Schwartzel, basse-chapeaux-de-fantaisies, ainsi que des affreux frères Kuehn, Max à la batterie et Elvis à la guitare. Les frangins sont les fils de Greg Kuehn, ancien claviériste du groupe TSOL, actif sur la scène punk-hardcore des années 80. Êtes-vous l’ami de Zac? All my friends are pieces of shit, chante-t-il sur Stoked An Broke…

Sur le 1er album, qui est plus que passable, le groupe frappe fort avec des pièces d’anthologie: White On White, Stoked And Broke, Whore, Paycheck, Cocaïne, sans oublier la râpeuse Cheap Beer. Un excellent disque punk irrévérencieux digne des vieux Circle Jerk, efficace comme une ligne de coke.

Le 2e lardon tant attendu du groupe, Too, est malheureusement sans audace et prévisible, aseptisé, du pré-mastiqué. Zac et sa bande prennent un virage commercial calculé, comme les Kings Of Leon l’ont fait il y a quelques années. Dommage.

A 10 h pile, les gars de Fidlar montent sur la spacieuse scène du Fairmount, vive le rock! Dès les premières décharges, la foule s’excite. Étonnamment, le groupe entame le concert avec Stoked And Broke et non l’éthylique Cheap Beer. Les premiers colons à arpenter la scène constatent rapidement une chose: attention, le gars de la sécurité est de très mauvaise humeur, il ne faut pas faire les cons! Des prises de luttes seront distribuées à quelques spectateurs téméraires au cours de la soirée.

Plus discret et moins imbibé, Zac gueule parfois aussi bien que James Hetfield, très efficace dans son rôle. La guitare d’Elvis lui brûle les doigts, c’est beau, on dirait Martin Picard en train de poêler du foie gras. Parfois Brandon Schwartzel en met un peu trop, habituellement les bassistes sont plus discrets… Aux fûts Max est dans ses petites affaires. Roux comme Fifi Brindacier, il a même droit à sa propre chanson: Max Can’t Surf, il y est décrit comme un gros branleur bouffeur de tacos. Édifiant!

Si les vieilles pièces du 1er album cartonnent toujours autant, les autres lèvent un peu moins. Les plus jeunes spectateurs semblent plus ouverts, mais quel groupe sérieux veut faire de la musique pour des gamins de 15 ans? Par chance le premier album est presque joué dans son intégralité.

La soirée se termine avec la tonitruante Cocaïne, il faut voir le clip ou Nick Offerman.pisse comme un camion de pompier, c’est sur YouTube.

Texte: Fred Lareau