Même si la tournée ne porte aucun nom en ce sens, c’est un trio de formation où c’est une chanteuse qui est à l’avant-plan qui nous est présenté au Métropolis ce soir. Ça promet! C’est le groupe Dorothy de L.A. qui a eu la tâche d’accueillir la foule avec son hard rock direct aux accents très» 70. Même si leur nom est tiré de celui de la chanteuse Dorothy Martin, ils sont un réel ensemble où chacun des musiciens à sa place et participent au processus de composition. Avec un certain succès dans leur coin de pays et en Europe, leur popularité ici devrait n’aller qu’en augmentant. J’arrive donc juste à temps pour voir Lita Ford, la légende féminine du hard rock des années» 80. La grande dame, qui ne vient pas nous voir souvent, n’est surement pas étrangère au fait qu’il y a plusieurs personnes présentes dans la salle qui ont vécu leur adolescence pendant les années de gloire de celle-ci. C’est justement à ceux-là que cette partie de la soirée s’adresse, car, il faut l’avouer, pour quiconque qui n’a pas vécu la période de gloire de la belle, sa musique a bien mal vieillie. Ce n’est pas parce qu’elle ne s’est pas donnée au maximum. La femme de 58 ans a encore une bonne voix et ne manque certainement pas d’énergie et d’enthousiasme. Ce n’est pas non plus qu’elle s’accompagne de mauvais musiciens. Le batteur Bobby Rock (Vinnie Vincent Invasion, Nelson, Alcatrazz ect.. ) est tout simplement une bête derrière son drum. C’est surtout que le style de ses chansons, au titre aussi évocateur que «Larger Than Life» et «Playing With Fire», est d’une simplicité désarmante et évoque les succès préfabriqués d’une autre époque. La pièce «Can’t Catch Me» et le slow hyper commerciale «Close My Eyes Forever», écrites respectivement avec l’assistance de Lemmy Kilmister  et Ozzy Osborne, ressemble justement trop a du Motörhead ou du Ozzy. Le moment fort du show? Quand Lizzy vient chanter avec Lita «Cherry Bomb» de The Runaways. Les quelques fans irréductibles ont bien apprécié le spectacle, mais la grande majorité avait l’air de se demander qu’une rockeuse des années 80 faisait ici ce soir.

C’est une tout autre histoire à quelques minutes de l’arrivée sur scène de Halestorm. La foule est gonflée à bloc et prête à faire la fête avec le band. Il n’y a pas à dire, ils sont de plus en plus populaires plus les années avance. C’est la troisième fois que je les vois et jamais je n’aurais cru les voir devant un Métropolis presque pleins. Déjà avec le premier morceau «Love Bites (So Do I)» on a une bonne idée de ce que la soirée va avoir l’air. Si Joe (Guitare) et Josh (Bass) prennent leur place sur scène, c’est définitivement les frère et sœur Lizzy et Arejay qui occupent toute notre attention. La chanteuse est en pleine forme et, comme à son habitude, semble être hyper contente d’être là. Elle est vraiment une «frontwoman» magnifique. Elle prend la foule dans ses mains et elle ne la laissera jamais aller de toute la soirée. Arejay est définitivement un drummer rock avec sa façon agressive d’attaquer ses fûts. En même temps il a une fluidité et une façon de jouer avec ses baguettes et d’amuser la foule qui me rappellent vaguement un certain Tommy Lee. Une des choses que j’adore chez Halestorm, c’est cette façon de rendre leur musique plus heavy qu’en CD et de rallonger plusieurs chansons avec des jams et des solos plus longs. C’est quelque chose qui se perd de nos jours dans le monde du rock «n’ roll. Que Lizzy nous demande de taper des mains ou de crier selon notre genre, nous nous exécutons avec enthousiasme. Juste avant d’entamer seul au piano «Dear Daughter», elle se lance dans un monologue nous rappelant que personne ne peut nous dire que nos rêves sont inatteignables tout en saluant les jeunes de 13 ans dans la salle, l’âge à laquelle elle a décidé de se lancer sérieusement dans la musique.

Peu longtemps après, c’est au tour de Arejay d’avoir son moment de gloire avec son solo de drum qu’il nomme «fun solo» pendant «I Like it Heavy» où une panoplie d’inviter vienne ajouter leur touche de percussion, dont le drummer de Lita Ford, Bobby Rock. Surement un des moments des plus amusants de la soirée. Moi qui dis ça d’un solo de drum, ce n’est pas peu dire. Lizzy donne le choix au public s’il veut un rappel classique où le groupe part et revient ou s’ils continuent à jouer sans arrêt. À la réponse du public, ils se lancent dans une superbe version de «Still Of The Night» de Withesnake. Mais la vraie cerise sur le Sunday, c’est une version de «I Miss The Misery» qui ne semble jamais vouloir finir. Jusqu’à la fin, ils nous ont donné un show tout ce qu’il y de plus rock. Qu’on aime leur musique ou pas, il faut les voir en live au moins une fois dans sa vie!

Texte: Sébastien Léonard

Photos: Sébastien Tacheron