Jeudi dernier, la tournée ‘Clockwork Angels’ du légendaire trio Canadien Rush s’arrêtait au Centre Bell à Montréal. Comme il est coutume dans leurs spectacles, il s’agit de 3 heures avec entracte sans première partie. Oeuvrant depuis plus de 38 ans, Rush est un des groupes de rock progressif des plus cultes et probablement le plus important groupe canadien de l’histoire, toutes catégories confondues. J’en étais à mon 4e concert de ces légendes et impossible de dire qu’ils ramollissent avec l’âge. Là où plusieurs groupes perdent du terrain en vieillissant, Rush en gagne; 3 solos de batterie de Neil Peart (qui vient d’atteindre les 60 ans), un spectacle de 28 chansons alors que des groupes d’un tel âge ont peine à en jouer la moitié, des performances sur leurs instruments impeccables, le vocal toujours aussi à point du chanteur Geddy Lee. Il va sans dire, le groupe ne vieillit tout simplement pas. Aussi excellent qu’ils sont en concert, je dois dire que leur sélection de chansons m’a quelque peu déçu cette fois… Je suis principalement un fan de leur époque progressive, notamment de 1974 à 1981. Par après, le groupe pris un virage particulièrement new wave dans les années 80, pour revenir plutôt rock dans les années 90 et ensuite faire un certain retour aux sources dans les années 2000, sans jamais retourner dans les épopées de 10 minutes et plus. Donc, la première moitié de leur spectacle fut très endormante pour ma part… Bien des nouvelles chansons et d’autres des années 80… Seul point fort; la pièce instrumentale ‘Where’s my thing’ avec un solo de drum, sublime! La 2e partie met en vedette un ensemble de violonistes et violoncellistes de 8 personnes, quelle excellente idée! Rush joue déjà de la musique à 3 qui laisse souvent croire qu’ils sont 6, avec les claviers, le xylophone, les effets, etc. Les violons ajoutent un élément vraiment intéressant, cela rajoute une sonorité encore plus épique à leur musique. Après encore quelques chansons que je ne connaissais pas, dont une avec (encore) un solo de batterie, place aux classiques; YYZ, Spirit of Radio, Tom Sawyer, et bien sûr, LE solo de drum complet avec la batterie qui tourne et toutes les parties de xylophone, incroyable!

Le spectacle est haut en couleur, avec les habituelles sécheuses et machines à pop-corn (demandez-moi pas pourquoi), la scène a une thématique d’engrenages et d’horloges avec toute sorte de décors conceptualisés dans le style de la pochette de l’album. Comme à l’habitude, un écran géant nous présente des sketchs et animations pour certaines chansons, mettant souvent en vedette les membres de Rush jouant la comédie. Cela apporte toujours une touche spéciale au spectacle et à travers les années, plusieurs acteurs ont collaboré à des scènes utilisées exclusivement dans leurs spectacles.  Par exemple; en 2010 ce fut Jason Segel & Paul Rudd dans leurs personnages du film ‘I love you man’, en 2004 ce n’était nul autre que Kyle, Stan, Cartman et Kenny de ‘South Park’.  Somme toute, Rush c’est tout simplement ÉPIQUE. Le son de la basse, les solos de batterie, les riffs de guitare, la voix stridente du chanteur, les violons, les décors, les jeux de lumière, les projections vidéos, etc. Chaque fois qu’ils jouent au centre Bell, il y a plus de 20 000 personnes, inutile de le souligner, ils sont maitres de leur art. (Mat Paré)