Jour 1

L’édition 2017 vient à peine de se terminer. Nous sommes sur le chemin du retour à la maison et déjà dans nos têtes on pense à l’édition 2018. Oui, c’est fou comme ça un week-end au Rockfest!!!

C’est toujours une épopée avec des souvenirs et des péripéties inusitées parfois même rocambolesques. Car aller à Montebello c’est plus qu’un simple festival de musique c’est un gros happening collectif. L’instant d’un weekend, c’est une grosse réunion d’amateurs de musique tous styles confondus, un gros party de 3 jours avec tout ce qui vient avec. C’est toujours difficile de mettre en mots tout ce qui a été vu et entendu, mais je vous l’assure, vous devez, une fois dans votre vie, assister à une édition du Rockfest.

Depuis quelques années déjà, j’ai mon campement chez Jonathan et sa famille: un sympathique résidant de Montebello qui nous accueille sur son terrain. Nous sommes choyés; toilettes privées, BBQ, eau potable, abri pour la pluie, bref un petit coin de paradis, et ce, à deux pas de l’entrée principale. Nous sommes la même petite gang qui se réunit depuis des années et des liens d’amitié se tissent au fil des ans. Nos longues matinées à discuter et à partager nos repas font également partie intégrante de ce plaisir collectif.

Cette année, la programmation n’était pas, pour moi, des plus excitante et attirante. Je suis un métalleux pur et dur et côté groupe métal, à mon gout personnel, il n’y avait pas beaucoup de choses à se mettre sous la dent. Certes une petite déception, mais quand nous allons dans un buffet «all you can eat», pouvons-nous vraiment critiqué le menu?!?

Pour la première journée nous avions droit à une St-Jean édition Rockfest. Je ne suis pas un grand admirateur de musique québécoise, mais j’ai adoré le concept et l’ambiance festive de cette première journée. Cela a rendu la soirée des plus agréable, malgré une dame nature pas des plus gentille qui est venue nous importuner vers la fin de soirée. Des spectacles pour certain très surprenants, en autres Bernard Adamus, que je voyais pour la première fois en spectacle. Son style particulier, un mélange de folk rock fusion et beaucoup de charisme m’ont fait bien aimer son style.

Mononc’Serge toujours égal à lui-même, avec son rock grivois et son humour noir a agrémenté cette soirée. Montant seul sur scène avec sa guitare et jouant ses chansons loufoques et engagées, il a su nous captiver entre les chansons avec ses nombreuses anecdotes. C’était certes un des spectacles auxquels je voulais assister. La foule joyeuse et nombreuse s’est bien amusée.

Robert Charlebois, celui qui a bercé ma jeunesse, fut certainement le spectacle qui m’a le plus surpris. J’aurais cru que la foule ne soit pas au rendez-vous, mais c’était presque surréaliste, voir Charlebois du haut de ses 70 ans, devant une grande foule… Entendre lingberg (chanson populaire en 1968) résonné sur la scène. Sa musique semble intemporelle, je me croyais sur le mont royal en 1976 avec mes parents à me demander pourquoi avec l’innocence d’un enfant, pourquoi le monde est si heureux. C’est certainement un de mes beaux moments.

Même si Les Trois Accords et les Cowboys Fringants ne font pas partie de mon répertoire musical, à voir les gens chanter et danser, c’était un signe indéniable que ce sont des groupes auxquels la foule est attachée. J’avoue même avoir chantonné sur certaines chansons tellement l’ambiance était joyeuse et festive. La pluie s’est invitée durant Groovy Aardvark, groupe que j’ai connu à leur tout début au cégep Édouard-Montpetit. Même si le groupe se fait plus discret depuis quelques années, la foule leur réserve un bel accueil. Le groupe, qui semblent heureux d’être sur scène, nous a joué le répertoire que nous voulions entendre tel que, Le petit bonheur de Félix LeclercBoisson d’avril et ma préférée, Dérangeant. Sous une pluie diluvienne qui a retardé un peu l’entrée en scène des Cowboys Fringants, les ardents festivaliers sont restés et le groupe est venu clore une belle soirée de la St-Jean.


JOUR 2

La deuxième journée commence sous un temps maussade. Malgré les précautions des organisateurs d’installer de la ripe pour éponger le sol boueux, il ne fallait pas avoir trop de chagrin de salir ses souliers. Mais cela n’empêche en rien les festivaliers de reprendre où il avait laissé la veille. Une ambiance festive règne déjà sur le village en ce début de journée. Même si la foule semble moins nombreuse que l’an dernier, on y ressent toujours une effervescence, une ambiance qui est difficile à décrire, mais au combien plaisante. Le groupe hommage à Twisted Sister commence ma journée avec une bonne ambiance. La réaction de la foule très participative qui chante les chansons avec le groupe est au rendez-vous.

Kataklysm monte sur scène devant une bonne foule, leur death métal puissant nous donne notre dose d’énergie pour poursuivre notre journée. J’ai trouvé la prestation trop courte à mon gout, mais dans un festival, le temps sur scène est assez limité.

Soulfly nous a offert un set, selon moi, en dessous de mes attentes. Spectacle un peu fade, la voix de Max Cavalera a perdu un peu de son lustre. Peut-être était-il trop tôt? Par contre, le fils de Max à la batterie fait un travail assez impressionnant.

Killswitch Engage se sont bien amusé durant leur spectacle. Arrivé sur scène avec leur chemise hawaiienne, le groupe a certainement un quelque chose de spécial, un metalcore joyeux. Ils ont beaucoup de plaisir sur scène, cela se transmet à la foule. Nous avons passé un excellent moment en leur compagnie.

Parkway Drive et Bullet For My Valentine ont attiré des foules monstres et étaient définitivement les favoris des fans. Même avec la moitié du terrain qui ressemblait presque à une piscine de boue gigantesque, cela n’a aucunement ralenti l’ardeur des gens présents.

The Offspring a fait quelque chose de spécial en jouant leur album, Ixnay sur Hombre, dans son intégralité. Certaines des chansons sur cet album n’avaient pas été jouées depuis 1997. Le groupe semblait vraiment aimer être à Montebello et a reçu une excellente réponse de la foule qui était nombreuse.

Il y a longtemps que nous ne les avions pas vus sur scène, Dance Laury Dance, à fait résonner leur chezzy rock comme à chaque fois qu’ils jouent. Le groupe reçoit un bel accueil de son public.

Deadly Apples, le groupe qui est à la base de la fondation du Rockfest, s’est permis un spectacle réunion unique dans le cadre de cette édition. C’est en autre, le groupe d’Alex Martel fondateur du Rockfest. Un style de musique rock alternatif qui ressemble à Marylin Manson. J’aurais cru y voir plus de monde devant la scène. Peu loquace sur scène, Alex Martel s’est quand même permis de nous expliquer l’historique derrière le groupe ainsi que l’histoire du Rockfest lors d’une rare allocution au micro durant le spectacle.

Une foule immense est présente pour Rammstein, spectacle toujours spectaculaire avec pétarade et flammes à profusion. Spectacle de haut calibre, rodé au quart de tour, le groupe en a ébloui plus d’un. J’ai assisté à une partie du spectacle depuis la terrasse de l’hôtel, très impressionnant.


Jour 3

Le lever du corps est un peu difficile en cette troisième journée, mais le soleil matinal et les cafés nous réchauffent et nous redonnent l’énergie pour cette dernière journée. Nous avions encore droit à des spectacles aux genres bien différents.

Ensiferum le groupe de métal viking et sa jolie Netta Skog à l’accordéon, nous as donné une bonne dose de leur musique. Une prestation aux  rythmes variés, des chœurs vocaux entre chants gutturaux, et une voix claire, vraiment une prestation énergique du groupe. Même si la sono n’était pas toujours au rendez-vous, j’ai aimé voir l’énergie du groupe qui se transmet dans la foule.

Entombed AD est venu nous asperger de son death metal. Ça reste toujours un peu particulier de voir ce genre de spectacle en plein jour. J’ai longuement discuté avec le chanteur Lars-Göran Petrov et celui-ci me mentionnait qu’il n’avait pas dormi depuis plus de 48 heures. Le groupe étant arrivé quelques heures avant leur spectacle, puisqu’il revenait directement d’un festival en Finlande qu’il quittait le lendemain matin. Ce n’est pas toujours facile la vie de rockstar. 😉

J’avoue que je suis allé voir Eagles Of Death Metal par curiosité. Comme plusieurs d’entre nous, nous sommes allés voir ce groupe qui suite au malheureux attentat terroriste à Paris a connu une certaine notoriété. La foule leur réserve vraiment une belle ovation lorsque le groupe monte sur scène. Josh Homme de Queens of the Stone Age, a même rejoint le groupe sur scène pour leur dernière chanson.

Après la controverse de l’année dernière avec Twisted Sister et les petits désagréments vécus au Rockfest. J’avoue avoir été surpris de voir Dee Snider venir nous présenter un spectacle solo ici à Montebello. Mais égal à lui-même, avec son discours coloré, il nous a offert une prestation de haut calibre. On a eu droit à certains hits de Twisted Sister, mais également à son matériel solo et un cover assez réussi de la chanson Outshined, du groupe Soundgarden. La foule lui réserve un chaleureux accueil. Très près de ses fans, il s’est permis une petite séance de signature au plus grand plaisir des amateurs réunis après son spectacle.

Le ciel bleu s’est assombri au-dessus de nos têtes, une somptueuse averse nous est tombée dessus lorsque Megadeth à monté sur scène. Par contre, rien n’empêche Mustaine et sa gang de nous ont offrir un spectacle de haut calibre. Une prestation un peu sur le pilote automatique et relativement très courte m’a laissé sur ma faim. Par contre, un de mes moments forts du spectacle de Megadeth a été d’entendre la chanson he Mechanix, de leur premier album, Killing Is My Business et Business Is Good.

311 fut une de mes surprises du weekend. Ayant vu le groupe il y a quelques années au Spectrum de Montréal, leur musique, un mélange le rock, funk, reggae et punk rock ont facilement réussi à mettre une ambiance des plus agréable et planante avec les nombreux spectateurs présents. Le soleil revenu a aussi réussi à faire de ce moment, un événement estival et festif.

Je suis allé voir le début du spectacle de Mononc Serge et Anonymus. De nombreux admirateurs étaient entassés devant la scène. Dès les premières notes, l’euphorie collective a monté à vitesse grand V.  J’ai quitté durant la prestation du groupe, car je voulais voir le grand-père du punk Iggy Pop lui-même, qui à 70 ans, a monté sur scène un plus tôt que prévu avec une énergie déconcertante. Il nous a foutu sa musique en pleine gueule. Iggy Pop s’est permis de faire son chemin en bas des marches, à l’avant de la scène, pour se rapprocher de la foule. Un autre exemple d’un artiste légendaire sur une petite scène. Iggy était là pour jouer et c’est exactement ce qu’il a fait. Beaucoup d’autres artistes de la journée sont venus sur le côté de la scène pour regarder le spectacle, en respectant le rocker auquel ils ont probablement cherché à s’intensifier tout au long de leur carrière.

Maintenant, il nous reste à vivre notre blues d’après Rockfest, notre dépression post-festival. Il reste plus qu’à attendre 361 jours avant notre prochaine thérapie de groupe.

 Un énorme merci et bravo à tous ceux qui de près ou de loin font de ce festival une réussite et à vous, gens de Montebello, merci de nous accueillir année après année.

Finalement bravo à tous ceux qui font en sorte que le Rockfest garde cette ambiance… magique!

Texte: Nicholas Dumont

Photos: Sébastien Tacheron

Photos de la deuxième journée