Au Québec, une tempête de neige, c’est de la p’tite bière

Une météo plutôt pénible rendait les déplacements longs et laborieux sur les routes (et les trottoirs!) samedi dernier. Malgré ce petit désagrément de Dame Nature, la foule n’a pas manqué d’assister à l’édition Ho Ho Heavy présentée par Heavy Montréal, qui incluait les groupes All That Remains et Throw The Fight dans le cadre de la tournée «Madness», ainsi que The Agonist, un groupe originaire de Montréal qui se passe de présentation. L’évènement, très populaire, avait d’ailleurs affiché complet à un certain moment, avant que des billets supplémentaires soient libérés afin de répondre à la demande.

Un savant accord

Throw The Fight avait la tâche d’ouvrir le spectacle. Leur musique de type rock alternatif se marie vraiment très bien au style un peu plus core de All That Remains, ce qui, à mon avis, en fait un excellent groupe de support pour ces derniers. La foule, plutôt jeune et qui était clairement présente pour la tête d’affiche, était donc très réactive à cette première partie bien réussie.

À deux jours de Noel, la thématique des fêtes est soulignée avec un Père Noël imberbe qui vient distribuer des cadeaux dans la salle. Gentil ou vilain, peu importe, le Père Noël du Ho Ho Heavy n’est pas exigeant du moment qu’on aime le métal. Une dizaine de personnes attrapent l’un des paquets lancés dans la foule. C’est un beau moment qui donne le sourire durant l’entracte.

Un son qui se distingue

Peu après, The Agonist commence leur prestation. Il s’agit d’un groupe que j’espérais voir sur scène depuis un bon moment déjà. La formation était tombée sur mon radar musical au moment où Alissa White-Gluz, la chanteuse d’origine, avait quitté le groupe pour remplacer Angela Gossow à la barre du groupe suédois Arch Enemy. Je n’avais encore jamais eu la chance de les voir en spectacle, et j’ai été vraiment ravie par leur performance. Les musiciens étaient à l’aise sur scène et ont offert une solide prestation. Ils ont interprété majoritairement des chansons provenant de leurs deux derniers opus, «Eye of Providence» et «Five», marquant ainsi le moment ou Vicky fût introduit dans le groupe. The Agonist se démarque surtout par le changement de registre de voix dans leurs chansons, et j’ai été un peu déçu sur à ce niveau; les cleans vocals de la chanteuse n’étaient pas à leurs meilleurs, ce qui est bien dommage considérant qu’il s’agit de son point fort. Ce n’est pas tant parce qu’ils étaient mal performés, au contraire, mais plutôt parce qu’on ne pouvait pas toujours bien les entendre. Toutefois, j’admets volontiers que le passage du growl au clean vocals est souvent plus laborieux sur scène qu’en studio, et Vicky a offert tout de même une bonne performance malgré ce léger accro à mon bonheur auditif.

Une foule conquise d’avance

Bien que la tournée porte le nom de leur dernière parution «Madness», la performance du groupe All That Remains n’était pas orientée sur la promotion de leur dernier album. Le groupe originaire du Massachusetts a plutôt pigé dans l’ensemble de leur répertoire afin de réjouir la foule qui a bravé les éléments afin d’assister à leur spectacle. D’emblée, Philip Labonte a commencé sa performance avec les deux gros succès du dernier album «Halo» et «Madness», et a rapidement entraîné la foule à chanter les refrains en chœur avec lui. Une preuve d’amour, un string rose fuchsia, a d’ailleurs été lancée au chanteur au début de la performance. Ça m’a bien fait rire, et ce moment m’a rappelé un peu le phénomène entourant les boys bands durant mon adolescence. Personnellement, c’est ce que je vois un peu à l’œuvre ici. Les musiciens ont beaucoup de charismes et ils utilisent cette carte-là à fond. Une belle énergie se dégage de la foule et tous les membres de All That Remains sont visiblement heureux d’être ici et d’avoir la chance de performer pour un tel public. Et leurs fans montréalais le leur rendent bien!

Texte: Isabelle Sullivan

Photos: Martine Labonté