Le Wild Wild World Tour du groupe anglais Bastille s’arrêtait ce soir au Centre Bell pour sa portion nord-américaine qui l’amènera ensuite aux États-Unis. S’ils jouissent d’une popularité certaine avec leurs nombres impressionnants de singles dans les palmarès autour du monde, l’amphithéâtre des Canadiens de Montréal reste grand pour eux. Il n’y a que le parterre et les sections rouges du niveau 100 qui sont ouvertes et même là, les gradins sont loin d’être remplis.

Pourtant, ils sont à la bonne place, car peu d’endroits en ville peuvent accueillir l’impressionnante scène qu’ils trimbalent avec eux. En plus d’une plateforme pour le drummer et un autre musicien et d’un set de lumières qui en met plein la vue, il n’y a pas moins de 5 écrans géants. Un au fond de la scène, deux en forme de vieille télévision cathodique très haute de chaque côté et deux placé pour former une pointe à la façon des enseignes des cinémas ou théâtres d’antan. En plus de nous montrer les musiciens en gros plan, elles serviront à créer le thème de cette tournée en imitant les chaînes spécialisées de nouvelles en continu. C’est justement un faux présentateur de nouvelles qui introduit le groupe avec le petit monologue d’intro de la pièce Send Them Off qui amorce la soirée.

Dès le commencement, on voit déjà que le chanteur Dan Smith sera le grand maître d’orchestre ce soir. Celui-ci, tout sourire et tout en voix, danse et se déplace d’un bord à l’autre du stage. L’effet d’entrainement est instantané et tous les spectateurs se lèvent pour l’accompagner. Justement, tout de suite après une version énergique de Warmth, Dan nous demande de ne pas se laisser arrêter par les bancs et de bouger le plus possible avec lui pour qu’il n’ait pas l’air trop fou en étant le seul à se démener. La foule ne laisse pas prier. Imaginer la commotion qui se crée quand ce dernier descend chanter Flaws dans la foule en passant sur le parterre, pour faire un tour dans les estrades et pour finir sur une petite scène aménagée devant la console. Tous quittent leur place pour essayer de se rapprocher le plus possible de leur idole.

Même si c’est un classique qui arrive presque systématiquement à chaque spectacle à grand déploiement, la marée de flamme de briquet et de lumière de cellulaire pendant la ballade Oblivion est de toute beauté et calme un peu les ardeurs le temps d’une chanson. Things We Lost In The Fire remet vraiment le feu aux poudres avec un jeu de lumière stroboscopique qui donne vraiment l’impression que le morceau est encore plus rythmé qu’il ne l’est an réalité.

Si jusqu’ici les autres musiciens ne servaient que d’accompagnement au leader du groupe, le batteur Chris Wood profite d’une pause de drum au début The Draw pour venir inciter la foule à faire un triangle avec leurs doigts pour imiter le signe de la formation et c’est réussi, car en moins de deux 95 % de salle en fait autant. Si le setlist est identique à leur show de vendredi passé au Air Canada Center de Toronto, une chanson devait être choisie par les fans qui devaient voter parmi une sélection proposée via Twitter et c’est Way Beyound qui a remporté la palme.

La fin du spectacle se veut la partie la plus énergique de la soirée avec Off The Night, une reprise des chansons Rhythm Of The Nigth et Rhythm Is A Dancer, où Dan revient sur la petite scène au centre du parterre, Fake It où le faux présentateur fait du lipsing sur les paroles chanter par monsieur Smith, Weight Of Living pt. II qui ramène les stroboscopes et la grande finale Good Grief où tout le band chante en chœur. Le public est comblé et en redemande bruyamment.

Quelle est ma surprise de constater quelques minutes plus tard que le chanteur, accompagné de Will Farquarson à la guitare acoustique, sont dans les marches à trois sièges de moi (coude à coude avec mon confrère Serge Larivière de Alternative Rock Press) pour interpréter une version intimiste de Two Evils. Impossible de vous cacher que nous nous sommes retrouvés submergés de filles qui voulaient s’approcher le plus possible d’eux.

Pour nous quitter sur une bonne note, le groupe anglais avait gardé un de ses plus gros succès pour la toute fin et Pompeii conclut en beauté cette soirée plaisante et décontractée. Si Bastille n’a pas encore l’étoffe et la prestance des grands routiers de ce monde (comme Green Day la semaine passée!), ils savent comment briser la barrière entre eux et leur public et possède encore cette gentille innocence du groupe qui vient juste de commencer à être populaire et veux juste se faire le plus de plaisir possible le temps que ça va durer.

Texte: Sébastien Léonard

Photos: Helene Dickey

Liste des Chansons:
« Them Off!
Laura Palmer
Warmth
Snakes
Flaws (Dan in crowd)
Oblivion
Lethargy
Things We Lost in the Fire
The Draw
The Currents
Way Beyound (Voted by Twitter)
Bad Blood
Four Walls (The Ballad of Perry Smith)
Blame
Of the Night (B-stage)
Fake It
Weight of Living, Pt. II
Glory
Good Grief
Encore:
Two Evils (Dan and Will in crowd)
Icarus
bad_news (Snippet)
Pompeii (with Mondo Cozmo)