Avec six albums à son actif depuis leur début en 2005, le groupe de l’Ouest canadien Mother Mother continue son bonhomme de chemin en gagnant popularité et estime de la critique et du public. Montréal restera à jamais une ville importante pour eux. C’est ici même, au Festival de Jazz de Montréal en 2006, qu’ils viennent pour la première fois dans l’est du pays. Après le festival Pop Montréal, Osheaga, le théâtre Corona, un autre Festival de Jazz et Le National, les voici à l’Astral dans le cadre de Montréal en Lumière pour soutenir la sortie de leur disque No Culture sortie plus tôt cette année. Un retour attendu, car il n’était pas venu nous voir depuis 2014. Beaucoup de monde s’entasse donc dans le petit théâtre de la rue Sainte-Catherine.

Aussitôt embarqué sur scène, sans grands artifices, ils s’élancent avec Free le premier titre de leur nouvel album. Le courant passe aussitôt et l’on sent déjà l’énergie qui unit le groupe et son public. Ce lien étroit ne se dissipera jamais et est garant d’une très bonne soirée en perspective. Le nombre de métalleux dans la salle étant très restreint, je me demande combien de personnes se rendent compte que le quintet reprend à sa façon le classique de Motörhead Ace of Spades en plein milieu de Body of Years. Ça commence très bien le show pour moi. La complicité est plus qu’évidente entre le chanteur, guitariste et principal compositeur du groupe Ryan Guldemond, sa sœur Molly et Jasmin Parkin (toutes deux claviériste et chanteuse) pendant leur superbe prestation de The Stand. Il faudra attendre après la quatrième pièce pour que le frontman s’adresse à nous pour nous souhaiter la bienvenue. Mais une fois la glace cassée, le personnage haut en couleur ne se gênera plus pour nous adresser souvent la parole en nous contant des anecdotes ou nous dire à quel point il nous aime. Il laissera une fois la parole au batteur Ali, car c’est le seul de la formation qui parle un peu français, au grand plaisir du public.

Le jeu de lumière est vraiment minimaliste et la section rythmique, complétée par le bassiste Mike Young, est littéralement dans l’ombre. Qu’importe, le son est excellent et les trois autres musiciens ont le sens du spectacle et nous en mettent plein la vue. Molly n’arrêtera pas de danser énergiquement derrière son clavier toute la soirée durant et Ryan est plus grand que nature et sait mettre la foule à sa main. Jasmin nous prouvera qu’elle a une superbe voix quand elle prend le micro pour chanter Dazed & Confused de Led Zeppelin superbement intégré à Hayloft. Et quoi de mieux que le succès Get Out The Way pour finir un set aussi endiablé? Comme pour calmer les ardeurs après que nous les ayons acclamés avec beaucoup d’enthousiasme, ils reviennent pour un rappel tout en douceur avec Ghosting et Simply Simple pour finir le tout en beauté. Belle fin pour une prestation professionnelle à l’os, mais où le plaisir était sans cesse au rendez-vous.

Texte: Sébastien Léonard

Photos: Martine Labonté

Liste des chansons:

Body of Years – Ace of Spades (Motörhead cover)
The Stand
Reaper Man
Love Stuck
O My Heart
Let’s Fall in Love
Letter
Baby Boy
Mouth of the Devil
Monkey Tree
The Drugs
Wrecking Ball
Hayloft – Dazed & Confused (Led Zeppelin cover)
Bit By Bit
Get Out the Way
Encore:
Ghosting
Simply Simple