L’ancien chanteur d’Iron Maiden, Blaze Bayley était de passage au Piranha Bar à Montréal pour sa tournée Endure And Survive. Pour l’accompagner ce soir il y a pas moins de trois groupes de chez nous qui sont de la partie. Il n’y a malheureusement pas grand monde d’arrivée à 19 h 30 quand Dry Skullz commence son set. Pour nous mettre dans l’ambiance, ils nous ont concocté une série de reprises que tout le monde connaît. Möterhead, Deep Purple, Diamond Head, Black Sabbath, Judas Priest et j’en passe. Chaque musicien est bon dans son domaine, il ne manque qu’un peu de cohésion entre eux et il y a trop de temps mort entre les morceaux. Mis à part ça, on passe un bon moment à taper du pied et hocher la tête à toutes ces chansons que l’on connait par cœur. Une belle petite introduction à la soirée.

Le changement ce fait rapidement est c’est au tour de Ióhseres de prendre place sur le stage. Avec presque tous les membres abordant un «coprse paint» l’on pourrait croire que la formation de Kahnawake officie dans un black métal traditionnel. S’il y a bien sûr des influences dérivés de ce genre, leur musique emprunte aussi au death, au doom et métal classique ce qui donne au final un résultat assez unique. Les riffs sont assez pesants et assez accrocheurs pour facilement embarquer, ce que la foule légèrement plus grosse que tantôt fait plutôt bien. On voit que le band a quand même beaucoup de shows en dessous de la cravate et ils sont assez à l’aise devant public. Malgré un court show, ils réussissent à mettre un peu d’ambiance dans la place. La table est bien mise pour ce qui va suivre.

Le professionnalisme va monter d’un cran avec l’arrivée de nos amis de Potion 13. Comme toujours la formation québécoise à la rage à cœur de nous montrer ce qu’ils ont dans le ventre. S’il y a une formation d’ici menée par une chanteuse qui se donne à 100 % à chaque performance, c’est bien eux. Le talent des musiciens est à la hauteur de leur aspiration et il nous balance les chansons tirées de leurs deux albums avec force et précision. Si le son des instruments est très bon, la voix de Danielle est un peu en retrait dans le mixte. C’est dommage, car une des qualités du groupe est de mettre à l’avant, avec fierté, la langue française. C’est bien là la seule anicroche de leur prestation. Ils vont même jusqu’à faire embarquer une partie du public avec eux, ce qui jusqu’ici ce soir n’est pas peu dire. Les fans collés sur le stage n’hésiteront pas à chanter quand la chanteuse, armée de son éternel bâton de sorcière, leur demandera. Mention spéciale à la section rythmique composée de Naty à la basse et de Simon-Pierre au drum qui ont encore une fois été irréprochable.

Je dois vous avouer que je n’ai pas vu monsieur Blaze Bayley en spectacle depuis la tournée Vrtual XI d’Iron Maiden en 1998. J’ai suivi de loin sa carrière solo et été agréablement surpris de la qualité de ceux-ci. J’étais assez curieux, voire même excité d’entendre ce dont il est capable aujourd’hui. Même si la salle s’est un peu plus remplie, on ne peut pas dire qu’il attire encore les foules en grand nombre. Quoi qu’il en soit, lui et son band font une entrée triomphante sur la petite scène et entame la soirée avec la pièce titre de leur nouvel album. Il n’y a pas à dire, le chanteur a pris un coup de vieux avec ses quelques livres en trop, son absence de cheveux et ses longs favoris blancs. Je m’excuse de la comparaison facile, mais c’est dur à imaginer que celui-ci est 5 ans plus jeunes que Bruce Dickinson. Autre constat, sa voix a beau être encore bonne, elle n’est plus ce qu’elle a déjà été.

Mais là s’arrête mes commentaires négatifs, car somme toute, c’est à une agréable soirée que nous avons eu droit, et ça pour plusieurs raisons. Premièrement, il a su s’entourer de musiciens de qualités dont le bassiste qui n’a aucune difficulté à interpréter les lignes de basse de Steve Haris quand il en a besoin et le guitariste qui s’en sort très bien malgré qu’il est la seule guitare sur la scène. Deuxièmement, Blaze est extrêmement généreux de sa personne. Il ne cessera de nous remercier d’être de l’aventure avec lui et multipliera les contacts avec le public. Il y a des vrais fans dans la salle et le chanteur veux être le plus proche qu’il est possible de l’être d’eux. Et troisièmement, pour ceux qui n’avaient pas boudé la qualité des deux albums qu’il a enregistrés avec Maiden, il est tellement agréable d’entendre à nouveau Futureal, Virus, Man On The Edge, Lord Of The Flies et la magistrale The Clansman.

Pour ce qui est de sa carrière solo, il se concentrera sur ses deux derniers albums qui sont les deux premières parties d’une trilogie. Pour ma part, je me régale plus des deux morceaux tirés de son premier disque solo Silicon Messiah et de Man Hunt de son premier groupe Wolsfbane. Il est clair que le chanteur adore ce qu’il fait et nous gratifie d’un show de deux heures sans interruption. Et comme si ce n’était pas assez, il nous invite à la table de marchandise après le show pour aller le rencontrer et prendre des photos avec lui. SI j’ai une chose à retenir de lui, c’est son enthousiasme malgré qu’il joue dans une petite salle et son amour de son public et juste pour ça, il a tout mon respect.

Texte: Sébastien Léonard

Photos: Jesse Di Meo