Mercredi dernier, c’est sur un coup de tête que votre fidèle collaboratrice a sauté dans sa voiture direction Théâtre Granada,  Sherbrooke, pour une soirée grisante en compagnie de Gros Mené et Xavier Caféïne. De prime à bord, la combinaison peut sembler discutable. En effet, le rock sale, lourd, à la limite du stoner de Gros Mené a peu ou pas à voir avec les pièces qui composent le dernier spectacle de Caféïne au son plus new wave que jamais. Il fallait donc assister à l’évènement pour en saisir l’essence : LE ROCK’N’ROLL, point.

Commençons par le commencement. La soirée ouvrait avec Midnight Romeo (midnightromeomusic.com), groupe pop-rock de Montréal que je n’ai pas eu la chance de voir mais à en croire la nature dansante de leurs chansons, parions qu’ils ont su mettre le feu aux poudres!

Suivait Gros Mené! Impossible de le nier, Gros Mené a déchiré mercredi soir! Ils ont enfilé la plupart des puissantes pièces d’Agnus Dei, album paru il y a déjà plus d’un an, presque sans interruption. Force est d’admettre qu’il y a un lien étroit et un plaisir évident qui animent les vieux complices quand ils se retrouvent. Gros Mené c’est un trip de gars : hockey, filles, alcool, cul… C’est d’ailleurs peut-être cette intimité qui explique les rares contacts avec le public. Mais sont-ils vraiment nécessaires? La question est lancée. On attendait une décharge d’énergie crasseuse, nous l’avons eue! Basse-guitare-batterie; simple, efficace et pesant à souhait. Olivier Langevin, toujours à la hauteur, nous a fait le plaisir de quelques solos de guitare décapants et que dire du dynamisme de Pierre Fortin qui s’amuse comme un gamin derrière la batterie.  Fred Fortin, à l’origine du projet, nous a fait bourdonner les tympans avec sa voix égratignée de cognac et à grands coups de dense basse.

Enfin, c’est avec Xavier Caféïne et sa bande que nous avons clôturé le party. Et c’est qu’il a levé le party! Visiblement heureux, Caféïne avait peine à cacher son plaisir d’être là et a su le communiquer à son attentif public. De surcroit, le punk-rockeur a fait preuve d’une générosité sans pareil et c’est à travers tout son corps qu’il nous a livré entre autres, les pièces de New Love lancé au printemps dernier après quatre longues années d’attente. Il nous a mis en appétit avec Electric, un hit certain diffusé à profusion sur les ondes de la station grand public CHOM et les titres -de Gisèle à aujourd’hui- ont ensuite déferlés de Le Feu à Le Métro, en passant par Lettre d’amour que les fans ont entonnée ainsi que les non moins dansantes Fucking time, Left for dead, Black Swan et bien sûr la pièce titre du dernier opus qu’il nous a servi bilingue. On en aurait repris et le colosse en aurait de toute évidence redonné, lui qui s’est faufilé à travers les spectateurs (mais surtout les spectatrices), est monté sur les tables, a lancé son micro et son tambour… une présence qui n’est pas sans rappeler un certain Iggy Pop pas tant par le geste que par l’énergie que dégage cet amant des arts martiaux. Mais comme toute bonne chose a une fin, il nous aura fallu nous résigner à se quitter après près de deux heures de pur plaisir! Pas de doute, Xavier Caféïne a toujours la flamme punk-rock qui le consume.

Texte : ZsaZsa d’Abord