aily Rock a assisté au concert de Ghetto Blaster au Rock Café le Stage de Trois-Rivières.  Ce groupe d’électro-punk suisse en était à sa dernière prestation d’une tournée de 10 spectacles au Québec, le tout organisé par LaShowBox et présenté à Trois-Rivières par B.I.T.L. Production. Ils offrent un produit vraiment différent et haut en couleur, qui ne laisse personne indifférent.  Sous une trame de fond très électro, ils ajoutent une guitare (Dany the Winky boy) aux sonorités rappelant Bérurier Noir.  Le reste du show se passe entre la voix féminine de Julie Cloux  et celle de Nibor le Rhalouf.  Sans oublier Shlomo, instigateur de tout ce délire qui donne sa voir à l’occasion, tout en y allant de certaines percussions (et du destroy en règle de celles-ci).

C’est un genre que nous ne sommes pas habitués de voir et entendre, mais qui à mon avis est très intéressant.  Les paroles sont très provocatrices, ainsi que leur attitude sur scène.

J’avais donc envie d’en connaître un peu plus sur ces phénomènes, et je les ai convoqués dans les loges V.I.P. (!) du Stage. Nous avons donc interviewé les 5 membres du groupe (incluant leur soundman qui fait une très bonne job en passant).  Nous avions filmé l’entrevue en prévision d’un montage vidéo, mais un petit problème technique en post-production est venu contrecarrer les plans.  Voici donc le résumé de cette intéressante rencontre.

(Daily-Rock) Guetto Blaster, est-ce votre première visite au Québec?

(Ghetto Blaster) en tant que groupe oui, mais nous indépendamment nous étions tous venus dans diverses occasions.

(D-R) Vous jouez dans les bars underground en Europe, et votre tournée ici au Québec vous amène aussi dans le même genre de place.  Voyez-vous une différence entre le public punk chez vous et celui du Québec?

(G-B) Ici, nous n’avions pas de public!!! Il y avait un manque de gens pas mal partout où nous sommes allés.  Mais pour répondre à la question, c’est différent puisqu’en Europe c’est plusieurs pays avec des cultures différentes.  En Allemagne par exemple, la culture punk et  Rock n’ Roll, ça bouge à fond, les punks sont un peu moins clochards qu’en France.  Et ici au Québec, on a remarqué qu’il y a beaucoup de punks qui sont à fond dans la dope, c’est un peu ça qui les définit.  Ils sont comme les Français, mais il lavent des pare-brise des bagnoles.

(D-R) Est-ce qu’il y a des places où vous avez été mal accueilli avec votre matériel, appelons-le différent?

Au Québec, partout!  (Les avis sont partagés de la part des membres du groupe).  Ce que nous faisons, c’est très bizarre, provocateur et décalé au deuxième degré au niveau des textes, mais pas au niveau du style.  Les gens nous disent : « vous êtes tarés de faire ce genre de paroles et ce genre de truc ». Mais au final dans les concerts nous n’avons jamais été mal accueillis en réalité.

(D-R)Quelles sont vos influences?

(G-B) Je ne veux pas me répéter, mais je pense que l’influence principale, c’est les Béru.  Autant pour la guitare de Daniel que pour moi (Shlomo).  C’est le groupe qui a changé ma vie étant ado, je me disais mes parents c’est des gros cons, Béru ils ont raison!

(D.R) Julie, comment on se sent au milieu d’une bande de gars?

(Julie) Ce n’est que super décoratif.  En fait je ne suis qu’une décoration!

(Nibor) Pourtant, les couilles c’est supposé être plus décoratif que des ovaires…

(Shlomo) Par contre, on a été choqué, surtout à Montréal, de la façon dont les gens reçoivent les femmes dans le milieu.  C’est un peu comme si elles n’existaient pas.

(Julie)  Moi je me fais demander à chaque fois si j’accompagne le groupe, on ne me dit même pas bonjour, c’est de la folie.

(D-R) Avez-vous déjà songé à présenter votre matériel dans les festivals électro, vers un autre type de public.

(G-B) Nous l’avons fait une fois, mais nous étions dans une salle annexe, dans la salle « punk » de la programmation électro.  Depuis nos débuts nous avons été affiliés à la scène punk, mais là on est en train de signer un gros contrat hyper juteux avec un label électro de Genève.  En fait il y a des mecs qui s’intéressent à nous, mais ils viennent de la scène électro.  Pour ce qui est du public, nous sommes présentement programmés dans les environnements punk, milieu d’où l’on vient.

(D-R) Quels sont les projets pour le groupe dans la prochaine année?

(G-B) On a déjà des morceaux d’enregistrés, en fait on a la moitié d’un album de prêt, et on veut enregistrer l’autre moitié pour le printemps de l’année prochaine, qui devrait sortir sur le label « argent sale » de Genève.  A la base, c’est un label électro, mais les initiateurs  ont aussi gravité dans le milieu métal et ils sont très ouvert musicalement.  Ils ont envie de représenter un panel hyper large de la musique électronique.

(D-R) Pour terminer, vos impressions sur votre show de ce soir?

(G-B) Pour notre dernier show, c’était très bien.  Les gens ont bien répondu.  L’an prochain on va revenir avec notre nouvel album et une nouvelle affiche!

Je tiens à remercier le groupe d’avoir pris le temps de répondre aux questions de Daily-Rock et sincèrement je leur souhaite de trouver une niche qui va convenir à  leur électro-punk déjanté et provocateur.

Pour ce qui est du reste de la soirée, quatre autres groupes étaient sur le line-up, soit Justice Civile (punk Oi Franco) de Cowansville, Alienation (Punk Hardcore) d’Amos, La Gachette (punk rock franco) de Montréal et Self control (punk Hardcore) de Montréal.  Une soirée très bien remplie pleine d’énergie et de musique punk de tous les genres!

Texte et photo : Insolite Photographie