Quelques mois après la parution de l’ambitieux « Percer la Parade », la formation montréalaise La Tragédie surgit à nouveau à l’aube de l’automne avec un autre mini-album de trois chansons intitulé « Forcer la façade ». Tout comme son prédécesseur, le nouvel opus se révèle sous le signe de la créativité par l’entremise d’une structure plus accessible, tout en gagnant maturité et affirmation artistique.
Il suffit d’entendre « L’épine de la machine », pièce Rock à saveur psychédélique, qui, introduite par un sitar, nous rappelle une musique du monde aux accents de l’Inde. Sa rythmique mouvementée, dictée par la basse et la batterie, illustre bien la tension chaotique à venir. Le texte très revendicateur de la chanson, à l’allure d’un manifeste poétique, consolide le côté engagé et politique chez La Tragédie, procédés familiers du groupe.

S’enchaîne ensuite « La tournée », où le ton contraste déjà par le tempo enjoué et cadencé des guitares électriques et acoustiques, apparentant le Blues et même au Country. Le langage populaire et pragmatique de la chanson, appuyée de la voix autant implorante que lasse, démontre bien la nouvelle approche musicale de la formation montréalaise. On retrouve ici un entrain qui se conjuguerait bien aux virées en voiture.

Enfin dans la courte piste « Le malaxeur », on ressent la tension du rythme par les guitares plaignantes et la poésie des paroles, à la fois très sensorielle, obscure et mystérieuse, dont l’interprétation soufflée et impérative du refrain accentue l’émotion manifestée par le chanteur-poète David Atman.

Le nouveau chemin qu’emprunte La Tragédie pique la curiosité ; il s’affirme, se précise. Un mini-album cohérent, soigné et convaincant. On attend déjà la suite.

https://latragedie.bandcamp.com/

4/5

Crédit photo: Maxime Turcot