Après 3 ans d’absence, il était grand temps pour la formation californienne de Josh Homme de faire son grand retour sur la scène montréalaise. Malgré des gradins à moitié vides, le Centre Bell a tremblé au son percutant des Queens of The Stone Age.

L’honneur est revenu à l’Australienne Bree Leslie Pucilowski – Brody Dalle pour les intimes – d’assurer la première partie. Partenaire de Josh Homme dans la vie, elle possède plusieurs cordes à son arc.
Chanteuse et guitariste de The Distillers, elle est aussi à la tête de Spinnerette et a su démontrer toutes ses qualités vocales.
Sa voix torturée, brute – presque punk – contraste avec une mise en scène plutôt simple, mais le tout reste efficace. Le groupe livre une prestation sans accroc et sera chaleureusement remercié par le public.
Pour la petite histoire, Brody Dalle a sorti son premier album solo en 2014 intitulé Diploid Love sur lequel figurent des pointures comme la sublime Shirley Manson de Garbage ou encore Nick Valensi, un des guitaristes de The Strokes. Du beau monde.

La première partie terminée, les minutes défilent lentement….les secondes se font interminables lorsqu’apparaît un compte à rebours sur les écrans. Une minute qui semble être une éternité…
A 21h15, les quelques milliers de fans hurlent lorsque se font entendre les premières notes de l’excellent
You Think I Ain’t Worth a Dollar, But I Feel Like a Millionaire, tiré de leur album Songs for the Deaf.
Le groupe fait une entrée fracassante sur scène et donne le ton à une soirée qui promet d’être rock’n’roll.

« Hi Montreal, let’s get loose », lance Homme à la foule alors que leur plus gros succès, No One Knows, retentit dans la salle. Pour les rares qui étaient encore assis, ce ne sera plus le cas très longtemps.
Bien que les fans ne débordent – pas encore – d’énergie, le groupe est quant à lui gonflé à bloc et continue sur sa lancée avec My God is the Sun, extrait de leur sixième album …Like Clockwork. Album torturé, mais ô combien de qualité, signant un retour aux sources et teinté de nombreuses collaborations, dont Alex Turner (Arctic Monkeys), Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters) ou encore Trent Reznor (Nine Inch Nails).
Pas étonnant donc que cet opus soit acclamé unanimement par le public.

Savamment éclairés par des jeux de lumière tantôt verte, orange ou rouge, les membres de QOTSA sont ravis d’être la et le font savoir.
« I am having a good time and I been sick the past few days but I feel fucking good right now », lance Homme avant d’entamer Burn the Witch et d’inviter la foule à danser sur Smooth Sailing. L’ambiance plus calme continue avec les morceaux I Sat by the Ocean et Monsters in The Parasol.
Au piano, Homme entame l’envoûtant The Vampyre of Time and Memory, téléphones et briquets plongent le Centre Bell dans une douce lumière, les bras se lèvent et la foule écoute religieusement, suivi du titre If I Had a Tail.

Pris d’une envie soudaine de parler avec son public et de détendre l’atmosphère, Josh Homme, cigarette à la main, se met à présenter ses acolytes d’une manière, disons humoristique. De son guitariste, Troy, qu’il dira que « He dresses like a motherfucker » ou encore de Mike dont c’est l’anniversaire (et qu’il vient d’avoir 12 ans), la salle se met à chanter « Happy Birthday » lorsque Homme lance « This one is for the ladies » en entamant un riff de guitare assourdissant. Place à nouveau à la fougue légendaire du groupe, Little Sister est balancé comme une claque en plein visage, interprété à la perfection.
La foule semble – enfin – réagir lorsque Make It Wit Chu commence et reprendra le refrain à plusieurs reprises, gratifié d’un « Thank you for singing along » lancé par Homme à la fin du titre.
Sick Sick Sick, morceau très nerveux extrait de leur album Era Vulgaris, mettra un point d’honneur à réveiller une bonne fois pour toutes un parterre parfois trop endormi. Better Living Through Chemistry et Go With The Flow viennent terminer une prestation sans fausse note.
S’ensuivent ensuite cinq longues minutes d’applaudissements et de hurlements, un public qui s’impatiente et qui en redemande.
Heureusement, QOTSA ne nous déçoit pas et nous gratifie de troix excellents morceaux pour le rappel, soit Feel Goof Hit of The Summer, The Lost Art of Keeping a Secret et la magistrale A Song for the Dead.
Des solos de guitare et de batterie viennent terminer un show exceptionnel, vocalement parfait, et assurément rock’n’roll.
Un groupe ravi de l’accueil et de l’amour donnés par ses fans. Un public conquis par tant de générosité et d’authenticité.
« Montreal, you’re fucking incredible! ». Rien à ajouter.

Texte : Marine Lardennois

Photos : Mathieu Lemay

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Queen Of The Stone Age