Fort de huit albums studio (avec le petit nouveau, Cracker Island, dont la date de sortie est prévue en février 2023), le groupe britannique Gorillaz a littéralement fait trembler le sol du Centre Bell samedi soir dernier, quatre ans après leur dernier passage dans la métropole. Retour sur deux décennies de succès!

Gorillaz, késako? C’est une formation dite « virtuelle » qui a vu le jour en 1998, constituée de Damon Albarn (oui oui, le chanteur de Blur) et de Helwett. Difficile de catégoriser le groupe – lui qui navigue parfois dans les eaux rock/alternative tout en plongeant de temps à autre dans des sonorités plus hip-hop/trip-hop.

Pour les accompagner dans leur tournée, ils ont fait appel à un duo originaire d’Atlanta, Earthgang, qui a su mettre l’ambiance dans un public déjà survolté – le cœur et l’énergie étaient là tout au long du set, d’autant plus sur des titres comme Top Down et This Side.
Une première partie solide et efficace!

Alors que les Montréalais sont chauffés à blanc, Gorillaz lance les hostilités à 21h, à coups d’échos lointains « Hello, is there anyone there? » de M1 A1 avant d’enchaîner sur Last Living Souls. Tomorrow Comes Today voit Albarn sortir son mélodica et en tirer des notes enivrantes, hypnotisant les premiers rangs. S’assurant d’avoir le public sous son emprise (ce qui n’a pas été tâche difficile), il se jette sans aucune retenue parmi les fans sur Tranz avant de mener tout ce joli monde à la baguette pendant White Light. Un véritable chef d’orchestre!

À corps perdu

Retenez votre souffle car Albarn vous en réserve des surprises! Après avoir goûté aux premiers rangs, il décide de prendre un bain de foule au sens propre du terme sur 19-2000 – les bras sont levés, les « nananas » sont chantés: la machine est bel et bien lancée. Multipliant les interactions avec le public, il s’empare d’une casquette jaune lancée sur scène et enchaîne Cracker Island avec son micro mégaphone. Pour le visuel, les fans ne sont pas en reste – l’énorme écran installé derrière la montagne d’instruments diffuse des projections 2-D de Murdoc, Russel et Noddle – les fameux personnages (représentations des musiciens) qui ont fait – et font encore – le succès du groupe et leur donne un caractère si unique.

Homme à tout faire

Accompagnés de nombreux choristes et musiciens sur scène, Albarn se pose aussi en véritable touche-à-tout : entre guitare et piano, son cœur balance. Nul besoin de préciser que les frissons sont là, même lorsque l’excitation redescend d’un cran sur des morceaux plus posés et joués au piano par le Britannique, comme O Green World ou Empire Ants.
Earthgang revient sur scène le temps d’interpréter Opium puis les notes si reconnaissables de DARE et Dirty Harry voient le public se soulever et se lancer dans une party géante.
Débordant d’énergie et généreux à souhait avec son public, Albarn aura donné de sa personne jusqu’au bout et termine la soirée sur des morceaux d’anthologie : New Gold et Stylo (avec Bootie Brown) mais surtout Feels Good Inc. (avec De La Soul) et Clint Eastwood (avec Sweetie Irie) qui sont venus clôturer une soirée exaltante de A à Z.

Le monde surfe sur la vague de la nostalgie depuis quelques mois maintenant (sûrement l’effet post-pandémie) et une chose est sûre : we’re lovin’ it!

SETLIST – EARTHGANG
The Glow
Ghetto Gods
Billi
Top Down
Proud of U
Big Love (Louis The Child cover)
Run It Up (Shakehips cover)
Strong Friends
This Side
Bank
Down Bad (Dreamville cover)
Up

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SETLIST – GORILLAZ
M1 A1
Last Living Souls
Tranz
White Light
Tomorrow Comes Today
19-2000
Rhinestone Eyes
Every Planet We Reach Is Dead (Alt ending)
Glitter Freeze
Cracker Island
O Green World (Damon piano intro)
On Melancholy Hill
El Mañana
New Genious (Brother)
Empire Ants
Skinny Ape
Kids With Guns
Opium (with EARTHGANG)
Interlude: Elevator Going Up
Andromeda (D.R.A.M Special vocal outro)
Dirty Harry (with Bootie Brown)
DARE
Momentary Bliss
Plastic Beach

RAPPEL
New Gold (with Bootie Brown)
Stylo (with Bootie Brown)
Feels Good Inc. (with De La Soul)
Clint Eastwood (with Sweetie Irie)