Le Zaricot de St-Hyacinthe est déjà l’une des salles de spectacle les plus respectées et respectables au Québec. Le mythique bar reçoit, depuis quelques années, la plupart des artistes de grande et de moyenne importance à sortir de la province. Je l’admets, malgré tout, c’était ma première fois au Zaricot, et l’ambiance dès mon arrivée était déjà bien réchauffée. Beaucoup de Maskoutains et Maskoutaines s’étaient déplacés pour un spectacle qui sort tout à fait de l’ordinaire. En ce mardi soir, Le Zaricot reçoit de la grande visite provenant de l’autre côté du globe, le groupe japonais Mouse on the Keys viennent présenter en sol québécois leurs compositions de post-rock jazzé et planant. C’est accompagné d’une trompettiste québécoise (qu’on a souvent vue sur scène avec Radio Radio) que le quatuor entame les premières notes qui mèneront les auditeurs dans un long voyage interstellaire.

Les comparses Hébert/Leblanc avaient le lourd mandat d’ouvrir la soirée. Le groupe n’existe pas; sans nom de chanson et sans nom de groupe. Le duo nous propose un jazz-rock improvisé de grande qualité. Les musiciens possèdent un talent foudroyable dans le maniement des baguettes de drum et des pics de guitare. Toutefois, après quelques pièces nous finissons par ressentir que la quasi-totalité du spectacle est improvisée. Beaucoup de talent, merveilleuse performance mais le produit final a encore besoin d’être un peu peaufiné.

Vers 21 h, Mouse on the keys embarque sur scène envahie par les projections psychédéliques et le bourdonnement du DJ. Le quatuor est composé d’un batteur, de deux claviéristes et d’un DJ qui amène quelques petites touches électroniques. Le groupe tombe tout près de l’époque psychédélique sans jamais y rentrer complètement. On a affaire à du post-rock instrumental sans guitare, et un batteur qui parfois bûche pas mal plus que ce à quoi l’on pourrait s’attendre avec un groupe jazz; la double-pédale au fond et les passes de drum rock pas loin des Deep Purple et Led Zep de ce monde. L’aspect électronique sur certaines pièces nous ramène à la belle époque de Radiohead — principalement l’album Amnesiac — mais fait également penser à des groupes comme Tv on the Radio ou parfois même plus trip-hop à la Tricky. La trompettiste, présente que sur certaines pièces, était un ajout considérable à la formation, chacune de ses apparitions fut chaudement applaudie. L’utilisation de sonorités rock, jazz, progressive, électronique et de musique japonaise forment un mélange parfait et des plus originaux. Les projections permettent l’immersion complète et totale dans l’univers de Mouse on the keys.

Un spectacle plus que réussi, peu couteux (10 $ au lieu du 32 $ demandé pour les voir à Montréal) dans une salle de spectacle plus que chaleureuse. Soirée réussie!!!

Texte: David Atman

Crédit photo: Nika Cantabile