Faire revive Sorel un événement à la fois. Tel était la mission de Ced «’hangover»’ Francoeur quand il a mis sur pied le Sorel Fest il y a 3 ans. Et la tâche n’était pas mince, puisque c’est avec des artistes de la scène underground qu’il comptait le faire encore cette année.

Cette troisième édition se tenait donc à la salle des Chevaliers de Colomb, un endroit bien choisi en fonction de la grosseur de l’événement. Toute l’équipe du Sorel Fest avait travaillé très fort et la salle était décorée sans retenue avec le thème nautique, qui colle très bien à la vocation de la ville. C’est donc une vingtaine de bands/artistes solo qui étaient conviés en cette dernière fin de semaine du mois de juillet pour mettre de la vie dans la ville de Sorel.

Jour 1

En ce début de première soirée, nous avons eu droit au dernier show du groupe Sorelois Weathered Life. Un beau projet de quatre ans qui vient malheureusement de se terminer pour ce groupe alternatif. Ensuite ce sont les sympathiques Our Darkest Day qui sont venus directement de Québec pour le festival. Une bonne dose de Skate Punk qui fait du bien, mais pas pour le guitariste pour qui la soirée s’est terminée à l’hôpital avec un talon presque arraché par la porte extérieure.

Après leur passage au Rockaganza la semaine passée, le groupe Barrasso se donnait encore une fois en spectacle et j’avais bien hâte de les réentendre. Cette fois-ci le son était bien dosé et leur prestation était excellente. Du rock francophone solide avec un très beau potentiel, dans la même veine qu’Athena qui les a suivis. Ils ont sorti leur premier album au printemps et ils ont beaucoup de matériel à visionner sur YouTube. Allez faire un tour vous ne serez pas déçus.

Un bel enchaînement de hardcore était prévu ensuite avec trois excellents bands qui se sont succédés sur scène soit Dirt Cannon, Lost Creation et Feels like home. Tous aussi solides les uns que les autres, ils ont fait une job sans reproches.

La soirée s’est terminée avec le band de métal progressif In Dissent. Puisqu’ils sont de Sorel, plusieurs supporteurs s’étaient donnés rendez-vous pour les voir et entendre. Une belle façon de conclure cette première soirée.

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Our Darkest Days (5)

Jours 2

Nous avons été accueillis par un Swissknife en pleine prestation dans le lobby de la salle. Très peu de gens s’étaient présentés, malgré de belles promotions pour les «’Early Birds»’, alors l’idée de faire ça de façon conviviale était géniale. Après un show d’enfer au Rockaganza avec son groupe Les Trimpes, il a fait bon de revoir le couteau suisse avec sa guitare acoustique. Tout juste avant, Guillaume Gauthier avait brisé la glace, suivi par celui qui a travaillé comme stage manager tout le week-end, Howard St-Roy, ce sympathique anglophone qui parle trop, trop vite!
Suite à ça, il était temps de laisser les hot-dogs et le barbecue dehors pour y aller dans le beaucoup plus sérieux avec le premier «’band»’ de la soirée, les Montréalais No Truce, avec un set hardcore sans compromis, dans le genre bref, mais intense!
Dans un autre registre, la prestation des Trifluviens The Black Years a sonné comme une tonne de briques. Groupe à la grande influence Stoner, les membres ont roulé leur bosse à travers plusieurs bands aux styles différents et l’on sent une maturité dans la composition. Leur premier album est d’ailleurs fraîchement sorti des studios RadicArt et le lien est offert sur leur page Facebook. De la très belle job! Le tout fut suivi par quelque chose de pas mal plus gras et «’dans la face»’, avec la prestation de Bad Crow. Avec énergie décadente sur scène, ils ont terminé leur set avec une séance de démolition en règle!
Le prochain groupe (plutôt duo) à prendre la scène fut Prieur et Landry. Comme à chaque fois qu’ils se produisent, ils créent toute une réaction. Un son grunge/stoner qui décape combiné d’une prestance sur scène incroyable. Pour donner une idée de l’intensité de la chose, en seulement 30 minutes de set, Eliot Landry derrière sa batterie a brisé 4 baguettes. En résumé, c’est quelque chose de différent dans le paysage musical et on n’a pas fini d’en entendre parler. Ils lancent d’ailleurs eux aussi leur premier album sous peu, le 7 novembre prochain au divan orange. En parlant de différend, j’ai bien apprécié le punk-folk de Bucky Harris qui a suivi. Un son bien à eux qui a un potentiel énorme pour faire lever un party.
Cela faisait un an que je n’avais pas vu le prochain band, Kill Matilda. Dusty donne toujours une performance incroyable, et ce peu importe le nombre de personnes devant la scène. Basés maintenant à Toronto, ils continuent de rouler leur bosse à travers l’Amérique à coup de tournées, et c’est rafraîchissant de voir un band qui prouve qu’en faisant les efforts et les sacrifices nécessaires, il est possible de faire de sa passion une façon de vivre.
Chris Cresswell, chanteur du groupe punk les Flatliners, était la tête d’affiche du Sorelfest cette année. Malheureusement, les gens ne se sont pas déplacés comme espéré pour voir cette icône du punk-rock, qui fait aussi des tournées en solo acoustique. Il a débuté le show avec quelques compositions, mais on est vite tombé dans les succès des Flatliners, entrecoupés d’autres covers, dont Fireball de No use for a name. Cette dernière fut bien appréciée par les gens présents, particulièrement par celui qui a organisé tout ce festival. Le moment de laisser les problèmes de côté et d’apprécier le show était arrivé.
Les sympathiques Burg-er et le Rat pourront se vanter longtemps de cette soirée au SorelFest 2015, où le chanteur des Flatliners a ouvert pour eux! En effet, le duo acoustique très en demande The Matchup a tout de suite enchaîné après M.Cresswell et comme à l’habitude ce fut un gros party. Du nouveau matériel devrait être disponible sur disque bientôt, puisqu’ils nous ont fait plusieurs nouvelles tounes. À surveiller!
Seul artiste Sorelois de la soirée, Jérémy Deslandes a fait résonner ses rythmes blues dans la salle, suivi enfin par les gars de Bucky harris qui ont tenu parole et ont joué leur set d’hommage à Against Me. Il ne restait plus beaucoup de monde, mais les irréductibles qui restaient étaient sur le party!
Ce fut la fin du SorelFest 2015, et un lendemain de veille plutôt brutal pour M.Hangover. Pour des raisons qu’on ignore, autant qu’on s’en doute, le succès aux guichets ne s’est pas concrétisé. La soirée de vendredi laissait présager du positif, mais celle de samedi n’a pas du tout levé. Pourtant le grand bonhomme avait fait ses devoirs et mis les efforts nécessaires pour la promotion et la préparation de l’événement. Malgré tout, il mérite tout de même le respect d’avoir voulu donner une vitrine aux bands, le tout dans une ville qui lui tient à cœur, mais qui se meurt tranquillement. Il a foncé sans aucune aide financière ni subvention, alors toutes les pertes associées au Festival sont des dettes directes. Pour ceux qui se sentent interpelés, une campagne indigogo a été mise sur pied et il est possible de donner un petit coup de pouce. Si vous avez lu cet article jusqu’ici, c’est parce que vous avez à cœur et/ou vous faites partie de la scène underground québécoise. Alors vous comprenez les enjeux et nous vous encourageons à faire un don ou acheter de la merch sur la page de la campagne. Un geste qui vous sera rendu j’en suis sûr.

Texte et photos: Insolite Photographie

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Kill Mathilda (8)