Qui a dit que le métier de musiciens était facile?
Jeudi midi, me voilà en plein chargement de tente, glacière, bouffe, instruments, amplis, bière, clope, la totale quoi! J’ai la chance de me rendre au Rockfest avec Fadeless, jeune groupe prometteur, qui a déjà fait une tournée en Europe avec son fameux hommage à Nirvana, mais aussi avec leurs compos qui déchirent littéralement. Bref nous partons, l’ambiance est festive, tout le monde est enthousiaste, fébrile même, et à sept dans un mini-van, c’est la fête! La fin de semaine semble prometteuse! Arriver dans le tunnel qui relie l’île de Montréal à la transcanadienne, le mini-van refuse d’avancer davantage et nous nous retrouvons au beau milieu du tunnel, à bloquer une voie, c’est le bouchon de circulation… La chaleur est accablante, les pots d’échappement nous crachent une charmante brise de monoxyde de carbone et les conducteurs nous chantent la joyeuse comptine du klaxon impatient. Après une gentille balade de remorqueuse et de navette parce que nous somme sept, c’est la facture (ouch), ensuite la mécanique avec un soleil de plomb et un moteur encore surchauffé, puis grâce à l’ingéniosité d’un des membres du groupe, nous voilà repartis. Par la suite tout a été comme dans un conte de fées…. De nouveau la mini s’est mise en tête de ne plus avancer, mademoiselle avait trop chaud, en tout il aura fallu sept heures trente et beaucoup de sang-froid pour se rendre à Montebello juste à temps pour le spectacle que les gars faisaient le soir même. Heureusement, le spectacle fut un succès total!

Vendredi matin, le soleil se lève à peine et déjà beaucoup de voitures affluent à l’entrer du camping, l’ambiance est palpable et la journée s’annonce radieuse. C’est la fête partout sur le camping, lorsque je quitte pour me rendre au Rockfest, qui se trouve deux kilomètres plus bas au bord de l’eau. La file est très longue, les agents de sécurité fouillent un peu trop méticuleusement les sacs et même les paquets de cigarettes. Tout ceci ralentit beaucoup le débit d’entrée sur le site et les festivaliers semblent un peu exaspérés de l’attente. Ce sera le cas pour toute la fin de semaine: attendre pour entrer, attendre pour un coupon de bière, attendre pour avoir sa bière… Rassurez-vous l’événement n’en demeure pas moins un franc succès et on a vite faite d’oublier ce petit bémol. En arrivant, les Ékorchés performants: c’est un groupe québécois qui roule sa bosse depuis un bon moment déjà et qui donne un très bon spectacle. La foule est moyenne, les gens arrivent sans arrêt et la file ne fait que s’étirer de plus en plus… il va y avoir foule ce soir.

Puis c’est autour de A Wilhelem Scream, déjà la foule a doublé et vient finalement Pennywise, il y a maintenant près de quinze mille personnes. Pennywise donne une prestation digne du groupe punk rock qui tourne depuis plus de 20 ans et qui me provoque une soudaine envie de faire de la planche à roulettes. Le nouveau chanteur est à la hauteur des attentes, il lance des slogans engagés, laisse le public choisir quelques chansons, se lance en body surfing et fait même monter un jeune homme qui ne s’en laisse pas imposer par sa chaise roulante en se rendant en avant en body-surfing! Ce jeune homme démontre qu’il est possible de tout faire même avec un handicap. Il a su faire parler de lui, plusieurs journalistes ont même commencé leurs articles sur ce jeune homme, qui a su se faire remarquer tout au long du week-end.

Mononc’ Serge fidèle à lui-même entretient la foule accompagnée seulement de sa guitare et de bières… Les pieds nus, les histoires à la Mononc’ Serge et les succès que tous chantent en cœur et maintienne l’ambiance au top, pendant qu’on prépare la scène pour Lamb of God! La foule est impatiente de les voir, qui fait sa première et unique prestation de l’année, toute une exclusivité pour les fans de métal. Avec sa voix rauque, des riffs pesants et une énergie capable d’illuminer une petite ville, il n’en fallait pas moins pour déchaîner la foule qui en redemande encore et encore, et ce même après près de douze heures de metal brutal, de trash poussiéreux et de file interminable.

Samedi aussi avait une programmation en béton, avec des groupes comme Slave On Dope, Cryptopsy, Hatebreed, Underoath, Grimskunk et NOFX. Malheureusement pour moi il m’a été impossible d’y assister. On dit de Hatebreed qu’ils ont fait les plus gros trash de la fin de semaine, de NOFX qu’ils étaient totalement hilarants et humoristiques, à tester la foule en les injuriant.

La sixième édition du D-TOX Rockfest est un franc succès et il me tarde d’y retourner l’an prochain. Selon l’organisateur, on nous promet déjà une édition encore plus grosse!

Texte: Guillaume Marceau