Les 10 choses que j’ai apprises en jouant dans un band de punk pendant 10 ans

  1. Trouve-toi un drummer qui a une Minivan

La dernière affaire que tu veux faire c’est avoir à splitter un drum dans trois autos. C’est aussi pratique parce qu’il va traîner ton gear si tu lui demandes gentiment.

  1. Tes amis t’aiment assez pour venir te voir au maximum 4 fois par année (À part Sébast)

Oui c’est le fun quand tes chums te disent qu’ils trippent sur ton band, mais en même temps c’est pas comme s’ils allaient te dire que ta nouvelle tounne est plate!

  1. Le bar qui te laisse jouer là un vendredi soir pour rien va fermer la semaine après ton show

Les bars qui roulent bookent des shows des mois en avance. À moins d’une annulation, tu n’arriveras jamais à trouver une place où jouer à quelques semaines d’avis qui vaut la peine de trainer ton gear.

  1. Si tu book ton show le soir d’une game du Canadien, attend-toi à faire ton sound-check entre les périodes et à commencer ton show à 10 h 30

À Montréal, la hiérarchie est comme suit:

  1. Le Canadien
  2. Se plaindre du traffic/parking
  3. La météo
  4. Le Canadien quand il perd
  5. Le Canadien quand il gagne
  1. Ton show

5 a. Tu ne peux pas te fier au booker pour faire la promo de ton show

5 b. Tu as désespérément besoin d’un booker pour tes shows

Oui c’est possible de monter des shows tout seuls, contacter les salles, trouver les autres bands avec qui jouer et faire la promo, mais si tu te souviens du point 2, tes amis vont pas se pointer un mardi soir de janvier au Barfly, donc trouves quelqu’un qui sait ce qu’il fait et sauve-toi un mal de tête et l’humiliation d’être responsable d’avoir monté un show de marde.

  1. Non ton band n’est pas une utopie démocratique où tout le monde a un vote égal

Le vrai ordre c’est le chanteur ou celui qui écrit les tounnes; Le musicien qui participe le plus à l’arrangement; le bassiste; le drummer.

  1. Au lieu d’essayer de changer le son de ton band quand tu te mets à tripper sur le post-rock, pars-toi un side-project.

Un band n’est pas un canevas avec lequel tu peux expérimenter infiniment, à moins que tu détestes avoir du monde à tes shows. Il faut une ligne directrice et une identité reconnaissable si tu veux progresser

  1. C’est pas parce que ta nouvelle tounne est super cool qu’elle est bonne

Oui c’est vrai. La tounne que vous avez pondue dans un amalgame parfait de sueur et d’alcool est trippante et tu es certain que c’est un hit à la fin de la pratique. Mais je te garantis que le lendemain quand tu vas écouter le tape de la répète, ça va être 15 secondes trippantes en sandwich entre 5 minutes de gars qui jouent n’importe quoi.

  1. Si tu n’es pas prêt à jouer partout et avec n’importe qui, tu vas rester n’importe qui pour les autres bands de la scène.

Tu n’es pas spécial. Ton band n’est pas spécial. Tous les bands ont eu un gros show devant une tonne de monde et se sont dis qu’ils n’avaient plus à faire des petits shows, mais non…. Il va falloir aller monter ton gear à droite et à gauche un mercredi et un jeudi pendant une couple d’années avant d’avoir d’autres meilleures options.

  1. Ton album ne va pas sauver ton band!

Tu joues tous les mois, tu écris des dizaines de tounnes, tu travailles ton set, tu t’achètes du gear, tu commences même à ralentir sur la boisson avant les shows. Mais les 6 derniers shows que tu as faits étaient dans des salles vides. Là tu prépares ton lancement et tu mise là-dessus pour te donner un nouveau souffle. Mais Guess What! Ça ne va pas marcher. Vous allez faire un super beau lancement, tous tes amis vont venir et vous allez jouer devant une tonne de monde. Et le show d’après… BOOOOM une salle vide!

 

Un petit extra: C’est drôle de jouer en bédaine quand tu as un six-pack et 25 ans. À 30 ans garde ton chandail et investi dans un drôle de chapeau ou fais-toi pousser une moustache à la place.