Pour son troisième concert à Montréal en moins de trois ans, la chanteuse d’électro-pop Halsey a littéralement enflammé la scène du MTELUS pour la promotion de son second album studio «Hopeless Fountain Kingdom» (2017). Et c’est une salle bien remplie qui l’a accueillie avec joie et bonne humeur.

En juillet 2015, son premier passage dans la métropole s’est fait en temps que première partie du groupe Imagine Dragons. La jeune chanteuse, ayant depuis lors connu le succès grâce à son premier album «Badlands» (2015) et différentes collaborations avec des artistes internationaux, nous a prouvé ce dimanche 8 juillet qu’elle mérite sa place en tant que tête d’affiche.

Deux premières parties pour donner le ton

avant de pouvoir entonner les chansons de l’Américaine, le public s’est laissé emporter dans deux univers différents: celui de la DJ montréalaise RYAN Playground et celui de l’interprète bostonienne Sasha Sloan.

La première, assez discrète, ne communique avec le public qu’à travers sa musique. Elle danse derrière ses platines et la salle partage son enthousiasme, notamment lorsqu’elle mixe des tubes connus tels que «Promiscuous» de Timbaland et Nelly Furtado ou encore «My Heart Will Go On» de Céline Dion.

Sasha Sloan, quant à elle, est plus attendue par la foule qui l’acclame à son entrée sur scène. Deux musiciens à ses côtés, plus modestes, elle chante en douceur et s’excuse plusieurs fois de nous présenter des morceaux tristes. Elle prend son temps entre chaque chanson pour partager ses pensées et ses peines avec le public montréalais, et ne cesse de le remercier pour son accueil chaleureux.

Un retour en force

Même salle, plus de bagages sous les bras. Halsey nous transporte dans son univers si unique en mettant en avant son dernier opus, qui représente la moitié des chansons interprétées ce soir-là. Et son public en chante tous les mots.

Pour donner la note d’envoi, l’artiste mise sur une entrée en scène remarquable: un projecteur, sa silhouette, et un tomber de rideau digne des plus grands noms de la pop. La foule est conquise, et le concert démarre sur la chanson «Eyes Closed».

Une mise en scène colorée

Bien loin des concerts typiques où un musicien occupe chaque partie de la scène, Halsey relève le défi d’occuper tout l’espace à elle seule. Et elle l’exécute avec brio. Avec pour seule compagnie un batteur sur le côté, un écran géant, et une scène en forme d’escaliers, la chanteuse danse et se déplace avec aise d’un bout à l’autre de la scène. Mais ce n’est pas tout. Des jeux de fumée et des flammes envahissent la scène sur certaines chansons, et les marches s’illuminent de toutes les couleurs, notamment sur le morceau «Strangers», un hymne pour la cause LGBTQ+ qui lui tient tant à cœur.

Mais elle n’a pas besoin de tant de décors pour faire bonne impression. Alors qu’elle ralentit le rythme en interprétant une version acoustique des titres «Closer» et «Sorry», elle se rapproche de son public, se dévoile à lui. Et par le seul pouvoir de ses paroles et de sa voix, l’artiste prouve que la musique est une source de réconfort et de cohésion. Elle se félicite de pouvoir reconnaître chaque visage qu’elle a rencontré dans sa vie, une qualité lui venant de son père, et elle est heureuse de pouvoir jouer à nouveau un concert intimiste à Montréal, le MTELUS étant l’une des plus petites salles de sa tournée mondiale. Ce côté touchant de l’artiste nous aide à mieux nous identifier à ses chansons. Puis la voilà repartie de plus belle pour la seconde moitié de son concert.

Cette performance énergique nous a permis d’apprécier un peu plus la jeune Halsey, Ashley Frangipane de son vrai nom. Il ne fait aucun doute que, la prochaine fois qu’elle retrouvera ses fans québécois, elle n’aura aucun mal de le faire dans une plus grande salle.

Texte: Morgane Dambacher

Photo: Peter Donaghy