Eddie Vedder et sa bande étaient de passage au Centre Videotron jeudi dernier dans le cadre de la tournée nord-amércaine Gigaton reportée depuis 2020 en raison de la covid-19.
L’atmosphère fanatique était perceptible dès l’arrivée sur le site. Avec un minimum d’observations, on pouvait voir les plaques d’immatriculation Américaines et Ontariennes un peu partout dans le stationnement. Il faut dire que Pearl Jam fait partie des groupes qui attirent des fidèles adeptes de partout. Pour les locaux, le dernier passage de Pearl Jam remontait déjà à la soirée mémorable du 5 mai 2016.

PLUROLAL EN ENTRÉE

C’est le multi-instrumentiste Josh Klinghoffer qui avait l’honneur de réchauffer la salle en attendant l’arrivée de M. Vedder. L’ex RHCP s’est présenté avec sa tuque des Nordiques faisant allusion à leur disparition. Un guitariste très talentueux avec une voix puissante aux harmonies variées qui a malheureusement eu de la difficulté à susciter de l’émotion dans la foule à lui seul. Ce n’était que partie remise car Klinghoffer allait être de retour sur la scène pour le reste de la soirée accompagnant le groupe pour la partie principale aux percussions.

UNE GRANDE MESSE D’INTENSITÉ VARIABLE

Quand le technicien, tout comme un servant de messe, a apporté les deux bouteilles de vin près du tabouret de Vedder dans un geste qui marquait la terminaison de préparation de la scène, on pouvait déjà sentir l’odeur d’une grande célébration.

Quoi de mieux que Daughter pour débuter la soirée en acoustique. Vedder a ensuite pris sa première gorgée de vin, « Hello Québec » s’est-il exclamé. Il a ensuite immédiatement troqué la bouteille pour l’harmonica. Vedder a multiplié les échanges et distribué son harmonica et de nombreuses tambourines avec des fans ciblés, fidèle à sa grande générosité tout au long de la soirée. Vedder a partagé des moments plus personnel notamment avec un fan qui brandissait une affiche et qui semblait avoir perdu un être cher. Le chanteur a aussi souligné le parcours courageux et exemplaire d’un ami médecin qui a fait un trajet incommensurable jusqu’à Vancouver avant de lancer Off He Goes.

Ce n’est qu’au moment d’introduire Why Go que les guitares électriques ont fait rebondir l’atmosphère véritablement. Vlan! Even Flow. Enfin nos tympans allaient avoir le traitement attendu.

Une chose est certaine : Vedder possède un charme quasi envoûtant. En introduction de la chanson Quick Escape il a failli me convaincre que notre système électoral est sublime. Suis-je réellement choyé de subir Justin et les prochaines semaines de campagne avec nos représentants politiques Québécois décrochés de la réalité et corrompus?

QUELQUES MOMENTS FORTS

Corduroy s’est avéré un moment très fort méritant une ovation longue et durable.

Black et Porch se sont aussi glissés ensuite back to back en permettant de voir tout le plaisir que le band semble toujours éprouver à partager la scène ensemble après toutes ces années. Mike Mc Cready paraissait toujours au sommet de son art avec ses solos complexes livrés de façon majestueuse.

Un autre moment intense de la soirée fût lorsque les fans ont eu la chance de chanter à tue-tête Do the Evolution avec le band. Les premières notes de Alive ont aussi eu l’effet de lever les poils sur les bras pour pousser l’atmosphère à son apogée. Qui aurait cru que l’album culte TEN ferait toujours aussi réagir après tant d’années.

UNE CONCLUSION HOMMAGE

La soirée s’est conclue lorsque Klinghoffer est réapparu en avant-plan pour partager la scène avec Vedder pour ce qui semblait constituer la surprise finale de la soirée. Surprise! Purple Rain en reprise de Prince venait amorcer la finale de cette grande messe plutôt intime avec quelques moments intenses sans plus.

Sous les lumières blanches, en harmonie complète avec le parterre, Vedder à finalement partagé le vin avec ses disciples au plaisir de la foule.
Une soirée qui semble avoir plu aux fans mais qui n’atteignit pas, à mon avis, la satisfaction du show de 2016.

À LA PROCHAINE FOIS….PEUT-ÊTRE!

Pendant que Vedder se prépare pour aller conquérir Ottawa, je repars chez moi réflexif en me disant qu’il est peut-être mieux ainsi! Aurais-je du le suivre pour les prochains shows moi aussi? Aurait-il joué Better Man, Jeremy et Last Kiss?

De mon côté, une chose est sûre, le temps a probablement eu raison de mon côté idéaliste? À mon âge, la route est longue, surtout avec les photos des nombreux visages d’hypocrites sur les pancartes électorales que je vais devoir m’infliger encore quelques semaines sur la route. Bonne route mon cher Eddie, mais ne va surtout pas croire que la politique est vraiment plus rose par ici!

Photo d’Eddie Vedder dans l’article: Robert Côté