Une arrivée à peine un peu tardive m’a fait manquer le premier groupe qui me dit-on était particulièrement intéressant à entendre et voir; Pale Lips, une espèce de rockabilly-punk féminin. Ce sera pour une prochaine fois.

Le groupe texan Broken Bone en était à s’installer à mon arrivée. Leur joie d’être à Montréal était certaine. Toutefois leur sentiment changera très certainement dès le concert terminé, parce que, et bien…. la van stationnée devant les Foufs avec une plaque du Texas a une belle grosse contravention, bienvenue à Montréal. Le groupe fait dans le style pop-punk pas trop agressif et pas trop propre non plus, pas très loin des Gaslight Anthem, Promise Ring et parfois même Sum41. Un style un peu dépassé, mais merveilleusement bien interprété. Les chansons ne sont pas toutes bonnes, mais elles ne sont pas plus longues que deux minutes alors ça va. Un des guitaristes devra apprendre à lever les yeux de sur son manche, mais sinon rien de terrible ni rien de mémorable. Meilleure pièce: Turning Blue.

La légende du punk-rock CJ Ramone allait suivre. Bassiste du groupe les Ramones entre 1989 et 1996, CJ a relancé la carrière du groupe américain en lui soufflant un vent de renouveau et de jeunesse. La carrière du groupe tirait de l’aile dans les années 80, CJ a permis un retour aux sources tout en développant le marché «grunge» qui n’avait pas grand-chose à faire des ritournelles rose-bonbon du groupe. Ses premiers mots sur scène furent «do you wanna dance?». Le public a répondu chaudement à l’appel et la piste de danse s’est mise en action. Quelques classiques du groupe comme «Judy is a punk rocker», «Psycho therapy», «I wanna be your boyfriend» et plusieurs autres, quelques chansons de son nouvel album «Understand me» et de ses premiers efforts et même une reprise des Beach Boys. Le gars qui a tout d’un lutteur, et duquel on s’attendrait à entendre du scream nous amène plutôt dans une espèce de transe up-tempo avec des refrains accrocheurs dignes de la pop américaine. Malgré sa sincère amitié avec ses anciens comparses, on sent qu’une certaine tension ait pu exister: «I’m the last guy standing so I can play what I want». Et il le fait que trop bien.

En espérant que CJ restera debout encore longtemps.

Texte: David Atman