Pour une fois que je connais le groupe dont je viens rendre compte, c’est avec entrain que je me rends à l’Impérial. Le spectacle commence alors que j’obtiens mon accréditation. En entrant dans la salle, je constate qu’une foule nombreuse se masse déjà devant la scène. Les spectateurs s’étendent même jusqu’au balcon. On est loin du public d’Overkill où à peine le tiers de la salle était rempli. Beaucoup de femmes parmi le public, d’anciennes ferventes de la série Gossip Girl dans laquelle a joué la belle Taylor. La portion masculine est là pour une autre raison assez évidente: la principale intéressée attire les foules par son style rebelle dénudée.

C’est à Crash Midnight qu’incombe le rôle de briser la glace. Un groupe assez dynamique, plus près du vieux rock avec la voix aigüe du chanteur et les riffs de guitare qu’on qualifie de vintage. Les musiciens font preuve d’une bonne interaction. Le chanteur est à fond dans ses textes. Le groupe est, somme toute, assez crédible autant dans l’interprétation que dans la cohérence musicale et reçoit un accueil chaleureux.

Le 2e groupe, quant à lui, tombe parfaitement dans mes goûts et manifestement, je ne suis pas la seule à l’apprécier, puisqu’un torrent d’applaudissement et de cris retentit dès la première chanson. Adelitas Way est définitivement un groupe solide. C’est leur première fois ici qu’ils disent… et j’ai le sentiment que ce ne sera pas la dernière. Le batteur est particulièrement énergique, mais personne dans le groupe ne se laisse éclipser non plus. Bonne synergie. Le chanteur a la veine du cou qui sort, signe de son effort soutenu pour livrer la marchandise. Sa voix rauque imprégnée d’émotion achève de me conquérir. D’après moi, ils ont eu quelques leçons de marketing avant de monter sur scène, car ils en profitent entre deux chansons pour promouvoir leur 3e album, après quoi ils enchaînent avec leur single.

La foule est bien réchauffée. Un roche-papier-ciseaux disputé dans le public détermine l’heureux gagnant d’une baguette de drum. On propose même une séance photo après le spectacle, question de pousser le volet relations publiques jusqu’au bout. On note quelques changements de tonalité par rapport aux versions d’origine, sans doute pour épargner un peu les cordes vocales. Ça n’enlève rien à leur performance. Le batteur se lance dans des acrobaties de baguettes. Les interactions avec le public sont fréquentes. Ils ont un don pour se promouvoir et tisser des liens. Le chanteur se promènera même dans la salle en serrant des mains à sa sortie de la scène.

Les cris d’encouragement qui se font entendre pendant l’ajustement sont à prédominance aigüe, ce qui témoigne de la présence féminine. Taylor est attendue et elle ne se laisse pas désirer trop longtemps. Ça commence fort avec les stroboscopes. Avec un album intitulé « Going to Hell », on ne s’attendait pas à moins. D’innombrables références à l’enfer dans ses nouveaux titres. Décidément, elle exploite le thème à fond. La foule chante en choeur « follow me down to the river ».

Avec son nouvel album, elle a pris un virage un peu plus hard. Sa robe de prêtresse détonne un peu de ce que j’ai vu au Cercle la dernière fois. Par contre, ses mouvements ondulatoires sont toujours aussi suggestifs. L’éclairage est conçu pour la mettre en valeur, n’eut égard à ses musiciens qui, effacés dans l’ombre, laissent toute la place à l’actrice principale. La lumière blanche qui tourne derrière elle lui donne l’air d’un ange déchu venu prêcher à un public de convertis. Dirons-nous que ses interactions avec ses musiciens sont plus sensuelles que celles dont ont fait preuve les groupes précédents. Et c’est précisément ce pourquoi nous sommes venus ce soir.

Ne pas pouvoir prendre de photos est un supplice, mais j’ai quand même l’occasion de m’imprégner du spectacle. Elle parle très peu entre les chansons, probablement pour ne pas rompre l’atmosphère, mais prend le temps de remercier son public et le faire chanter au refrain de « Make me wanna die », leur tout premier titre en tant que groupe à être sorti en 2010. C’est la chanson qui suscite la plus intense participation jusqu’à maintenant, suivi de près par son nouveau hit « Heaven Knows ». L’énergie de la foule ne semble jamais vouloir s’éteindre et le rappel se donne dans la même lignée.

Bref, une super soirée en compagnie de Pretty Reckless et Adelitas Way. Mention honorable à Crash Midnight pour son ouverture, mais qui n’a pas non plus réussi à voler le show.

Texte : Jessica Dufour
Photos : Dave Desrosiers

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Pretty Reckless