Montréal, un mardi soir de Février. Il fait -1000˚ mais ça n’aura pas empêché les plus téméraires de se motiver pour venir voir Machine Head pour leur tournée, bizarrement intitulée « An evening with… ». Je ne sais pas, ça fait un peu « date » comme nom mais bref, ce n’est pas le sujet.

Enfin ceci étant dit, Tête de Machine et moi, c’est une histoire qui remonte à pas mal de temps déjà, donc ça avait un peu du sens. Je me rappelle les avoir vus pour la première fois en live en 1998 lors de leur tournée avec Entombed et Misery Loves Co, autant dire que ça ne date pas vraiment d’hier. Après avoir soudé leurs deux albums fondateurs que sont « Burn My Eyes » (sorti il y a maintenant 20 ans !) et « The More Things Change » j’avoue avoir pris mes distances avec la formation d’Oakland peu de temps après la sortie du très controversé « The Burning Red ».

Quelques années plus tard, j’ai recommencé à écouter du Machine Head avec la sortie du très réussi « The Blackening ». Mais comme dans toutes les relations qui durent, il y a des hauts et des bas. Et le bas est arrivé dès l’album suivant avec un « Unto The Locust » franchement passable, à mes oreilles en tout cas.

Il était donc temps pour moi de reprendre contact avec la bande à Huckleberry Flynn pour cette tournée faisant suite à la sortie de leur petit dernier, intitulé « Bloodstone & Diamonds ».

Ça c’était pour le contexte historique.

Particularité de cette tournée, le band a décidé de ne pas s’encombrer avec un ou plusieurs groupes d’ouverture, ce qui fait que ce sera une soirée exclusivement « Machine Head ». En effet, leur show du mois de Novembre dernier ayant été annulé et après des échanges houleux sur le net avec les gars de Children of Bodom (qui devait ouvrir le show à l’origine), Machine Head a donc décidé de faire cavalier seul.

Résultat: pas d’autre band sur le stage ce soir mais un set plus long que d’habitude (2 heures) en contrepartie.

J’arrivais donc au Corona avec un sentiment qui mélangeait joie, nostalgie, curiosité et appréhension. Bref c’était un peu le bordel dans ma tête. C’était aussi l’occasion pour moi de découvrir leur nouveau bassiste Jared MacEachern qui a remplacé l’OG Adam Duce il y a un peu moins de 2 ans maintenant.

Une fois sur place, la première chose qui frappe est le setup du stage avec les grandes bannières Machine Head noires et rouges un peu partout ainsi que le drumkit rehaussé quasiment d’un mètre au-dessus de la scène.

Je vois la salle se remplir gentiment au fur et à mesure. J’avoue avoir été un peu surpris, j’aurais pensé voir une salle comble. Alors il y a du monde certes, mais force est de constater que l’event n’est pas sold-out pour autant.

Aux alentours de 21h30, les lumières s’éteignent enfin et annoncent le début du show. Machine Head attaque d’emblée avec « Imperium » qui aura vite fait de galvaniser la foule. Première constatation, le son est ultra-clean ! Presque parfait si vous voulez mon avis, mis à part la guitare de Phil Demmel qui était un poil en retrait. Les lights ne sont pas en reste non plus, avec une mise en scène bien synchro et qui ajoute à la puissance de la prestation.

Le band enchaine ensuite avec un « Beautiful Mourning » bien rentre-dedans et enchainera à partir de là les allers retours dans leur discographie, du vieux (Old, Ten Ton Hammer, Davidian) au plus récent (Sail Into The Black, Game Over) en passant par l’hommage à Dimebag « Aesthetics Of Hate » qui déclenchera instantanément un autre circle-pit.

Niveau exécution, rein à redire, c’est propre, très propre. Ça shred sec sur les solos et les parties rythmiques continuent d’écraser méthodiquement tout sur leur passage. Grosse énergie de la part de Jared qui headbangera non-stop toute la soirée et dont la présence sur scène contrastera vraiment avec son acolyte Phil Demmel qui lui pour le coup sera quasi-statique du début à la fin (les 50 ans qui approchent peut-être…?)

Niveau drums, rien à redire là non plus, Dave McClain fait son job et le fait bien. A plusieurs reprises je me suis surpris à lui trouver des faux-airs de Tintin, je ne sais pas trop pourquoi, peut-être sa mini crête blonde sur le crane… Bref.

Enfin en ce qui concerne l’inoxydable frontman Robb « The General » Flynn, il reste fidèle à lui-même. Toujours aussi bavard, il communique beaucoup avec son audience et est visiblement super content (voire ému) de retrouver son public. On aura le droit à quelques anecdotes (comme le premier show du band à Montréal, en ouverture d’Obituary et Napalm Death qui visiblement à l’époque n’avait pas été un grand succès !) et de nombreux remerciements de sa part pour le fait d’être là et de continuer à supporter le band après toutes ces années. Coté musical, Robb fait ce qu’il sait faire de mieux et assurera tout le set sans fausses notes que ce soit coté guitare ou coté chant !

2 heures plus tard, le show est terminé, les gens semblent heureux et indéniablement la qualité était au rendez-vous. J’aurais personnellement préféré entendre plus de pièces des premiers albums mais bon, ce n’est pas moi qui décide apparemment ! La prochaine fois peut-être…

 

Setlist :

 

Imperium

Beautiful Mourning

Now We Die

Bite the bullet

Locust

From This Day

Ten Ton Hammer

(Solo Demmel / Speech Robb)

Darkness Within

Bulldozer

Killers and kings

Davidian

Sail Into The Black

Now I Lay Thee Down

Aesthetics Of Hate

Game Over

Old

(Speech Robb)

Halo

PS : Machine Head ayant donné très peu d’autorisation pour les photographes des différents médias lors de cette date, je n’ai donc pas pu vous ramener d’images. En guise de consolation voici une photo d’archive de Robb sur son poney pendant les vacances 😉

Texte : Yoann Robin

Robb Flynn