Mardi soir, le somptueux Métropolis était le théâtre d’une messe rock/metal très attendue. Opeth faisait l’une de ses rares apparitions à Montréal. Il était accompagné du groupe rock The Sword. Ayant en main leur nouvel album “Sorceress”, Mikael Akerfeldt et sa bande viennent tâter le pouls des métalleux de la métropole.

La salle mythique est déjà remplie d’amateurs de musique progressive en début de spectacle. Les multiples bars situés aux endroits stratégiques font des affaires d’or. La foule est prête à accueillir les musiciens, bien réchauffée par l’ambiance électrique de la soirée.

The Sword s’exécute devant une salle comble. Le groupe, arborant une esthétique très rock classique, n’interagit pas beaucoup avec le public. Les musiciens arrivent sur scène et commence leur performance sans attendre. Le band ne réussit pas à faire lever la foule. Quelques badauds hochent timidement la tête, mais sans plus. Le son de The Sword, plutôt répétitif, ne touche pas de corde sensible dans mon cas. Les guitares rugissent tant bien que mal, soutenues par une batterie carrée, une basse opaque et quelques accents subtils de clavier. La formation a sans doute conquis de nouveaux fans malgré la timidité au parterre. Pour les amateurs de rock heavy très (trop) classique!

Opeth, tout en douceur, mené par la voix enchanteresse et posée de Mikael Akerfeldt, fait trembler le Métropolis après une vingtaine de minutes d’attente. Classique après classique, entremêlé de nouvelles pièces, le setlist enchante les fans et promet une soirée mémorable. Akerfeldt, bien connu pour ses interventions rigolotes entre les morceaux, se donne à coeur joie. La conversation est un art aussi bien maîtrisé par le groupe que la musique. Le chanteur suédois en profite pour souligner la fidélité implacable des fans de Montréal. Il aborde même le sujet du Hockey, se faisant lancer un gilet d’Équipe Canada sur scène. De bonne guerre, la foule renchérit avec une ovation sincère. Qu’à cela ne tienne, les musiciens d’Opeth sont phénoménaux. Le bassiste ajoute une couleur magnifique aux compositions, alors que le claviériste appuie le tout à merveille. Akerfeldt et son acolyte guitariste construisent quant à eux un univers musical plus grand que nature. Chansons plus lourdes ou balades mélancoliques, le groupe est capable de tout faire. Opeth laisse sa marque partout où il passe. Les Suédois sont à Montréal comme à la maison!

Texte et Photos: Cédric Joly