Lorsque l’on vit à Montréal, il est possible d’oublier que la métropole n’est pas le centre du monde. Néanmoins, c’est avec beaucoup de curiosité que le Daily-Rock s’est déplacé à Victoriaville en cette superbe journée d’août pour assister à la première édition de Rock la Cauze. Le tout nouveau festival nous offrait des groupes de genres très diversifiés, incluant du thrash, du grunge, du ska et du punk rock, bref de quoi satisfaire les goûts du plus grand nombre.

Une ouverture festive et légère

Nous avons malheureusement manqué les groupes The Hacked ainsi que Ninjas and Aliens dû à un accident sur l’autoroute 20, mais nous sommes cependant arrivés à temps pour assister au spectacle d’AlcoholicA. Les musiciens du groupe hommage à Metallica roulent leur bosse depuis longtemps et savent ce qu’ils font sur scène. Ils nous ont exécuté les pièces les plus populaires du groupe américain dans beaucoup de bonne humeur. Venait ensuite le quatrième groupe au menu pour la journée; Stick Man, un groupe hommage à Pearl Jam. Le quintet grunge était très actif sur scène et occupait parfaitement l’espace qui leur était accordé. Le chanteur imitait très bien les tons caractéristiques de la voix du chanteur de Pearl Jam, et si le son me semblait un peu brouillon pour la voix, le reste sonnait tout de même très bien. La foule s’est vraiment animée à la chanson Alive, à la fin de leur performance, ça brassait pas mal sur le parterre. La soirée a continué avec Major Lee, qui malgré un nom très anglo est en fait un groupe francophone originaire de Victoriaville. Leur musique me rappelait différentes chansons américaines, comme Limp Bizkit, par exemple, mais auquel on aurait accolé des paroles en français. On pouvait facilement voir qu’il s’agissait d’une formation locale par leur manière de s’adresser à la foule, qui en retour les supportait vigoureusement à l’avant de la scène.

Les gros noms du festival

Les premières formations nous avaient bien mis dans l’ambiance, et la foule anticipait les vedettes de la soirée avec beaucoup d’enthousiasme. Vint d’abord la formation québécoise Grimskunk qui a joué plusieurs classiques et quelques plus récentes, dont Insoumis provenant de leur plus récent album Unreason in the Age of Madness, sortie il y a quelques mois. Pendant la durée de leur prestation, une demi-douzaine de ballons de plage a virevolté dans la foule, où le body surfing était également à l’honneur. À un certain moment, des problèmes de son ont frustré leur prestation, mais après environs cinq minutes le tout est rentré dans l’ordre. J’ai vu les légendes que sont Grimskunk à plusieurs reprises dans le passé, mais s’il y a une chose qui ne change pas avec eux c’est leur habilité a électrisé la foule et à générer une ambiance joyeuse et festive en spectacle. C’est à l’arrivée de Reel Big Fish que les festivaliers ayant opté pour les billets VIP ont commencé à tirer avantage de leur espace dédié; on pouvait voir une bonne foule dans la très (trop) grosse section VIP à droite de la scène. Les musiciens qui sautillaient dans tous les sens irradiaient la bonne humeur et crinquaient la foule avec leur super ska de party. C’est à l’heure où Anti-Flag monta sur scène que le nombre de festivaliers atteint son apogée pour la soirée. À la nuit tombée, deux projecteurs de chaque côté de la scène se sont illuminés pour leur prestation, et montaient tantôt les musiciens tantôt la foule. C’était la première fois que je les voyais en spectacle et j’ai été surpris par l’énergie qu’ils dégageaient tous sur scène, allant jusqu’à faire sauter la foule à l’unisson durant l’une de leurs chansons. Ils nous ont vraiment offert une excellente performance. Au moment où la tête d’affiche Pennywise allait commencer son spectacle, on pouvait sentir de l’électricité dans l’air. Nous avons appris que les musiciens de Pennywise auraient été retenus aux douanes pendant plus de six heures la nuit précédent le spectacle, mais qu’à cela ne tiennent ils nous ont tout de même offert un excellent spectacle malgré la fatigue, chantant même au passage une chanson de Bad Religion et leur reprise devenue classique Stand by Me. La foule était vraiment en délire, et les barrières à l’avant de la scène menaçaient sérieusement de céder sous la pression la foule; il ne tenait vraiment qu’à la sécurité de les maintenir en place. Des mises au point au niveau de la sécurité seront sans doute à faire.

Une excellente première édition

Si l’incident décrit plus haut est évidemment à prendre au sérieux et à corriger, j’ai trouvé qu’autrement il s’agissait d’une excellente première édition. La musique et l’animation entre les spectacles étaient un peu fort et gênait les conversations selon moi, et de l’avis de tous, la taille de la zone VIP serait à revoir à la baisse, mais autrement Rock la Cauze était parfaitement organisé. J’ai beaucoup aimé la disposition de la scène et des collines autour qui donnent l’effet d’un amphithéâtre naturel et qui est superbe pour observer la scène de presque partout sur le site. L’organisation s’est montrée très généreuse avec ses festivaliers, en offrant des t-shirts, des casquettes, et même des shooters aux plus enthousiastes. Parlant d’alcool, les choix de bières étaient rafraîchissants (autres choses que de la Coors et de la Bud, yé!), la diversité des groupes présentés était parfaite pour plaire au plus grand nombre, même la météo était de notre côté pour avoir un festival mémorable. Il était impossible de manquer les grands sourires qui trônaient un peu partout sur les visages. Considérant le succès de cette édition et la forte demande des festivaliers, il ne fait aucun doute que Rock la Cauze reviendra pour une deuxième édition l’an prochain.

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Texte: Isabelle Sullivan

Photos: Martine Labonté