«Pourquoi ne pas organiser une tournée canadienne ensemble?» Il n’en fallait pas plus pour convaincre Sum 41 de suivre The Offspring dans une aventure qui promet d’être pleine de surprises. La Place Bell ne s’est pas encore tout à fait remise des deux tornades punk rock venues secouer Montréal dimanche dernier.

Deux machines à remonter le temps pour le prix d’une, une petite cure de jouvence au passage et nous voilà rajeunis de 15 ans. Le retour en arrière fait autant de bien qu’il fait de mal, mais la nostalgie qui remonte à la surface et les souvenirs que celle-ci ramène éclipsent — le temps de quelques heures — les années qui passent.

Alors que Dinosaur Pile-Up a eu l’honneur de lancer les festivités, Sum 41 trépignait d’impatience de venir chauffer un public surexcité! Originaire d’Ontario, le groupe se sent comme à la maison. Deryck Whibley prend ses aises et sort l’artillerie lourde, histoire de nous en mettre plein la vue. Les incontournables sont joués, The Hell Song, Over My Head (Better Off Dead), Out For Blood et même leur fameuse reprise de Queen, We Will Rock You; des «circle pits» se forment, des mains se lèvent et des voix s’élèvent. Le courant passe toujours aussi bien et le groupe se nourrit littéralement de l’énergie du public, qu’il fait sans cesse participer. Plus tard planté au milieu de la foule, Whibley interprète Pieces et met la Place Bell à genoux. Un retour en arrière qui se termine sur trois des plus gros titres du groupe: In Too Deep, Fat Lip et Still Waiting. Une façon efficace pour eux d’asseoir leur réputation de groupe référence dans le monde du punk rock.

Ne bougez pas, la piqûre de rappel n’est pas terminée! C’est sur les coups de 21 h 30 que les Californiens de The Offspring débarquent sur scène, survoltés, dans une ambiance façon grosse fête d’ados. Dexter Holland pioche dans les classiques du groupe: Come Out And Play, Want You Bad, Original Prankster ou encore Staring At The Sun. Des chansons que le public connaît sur le bout des doigts, et c’en est d’autant plus surprenant que certains de ces titres ont plus de 20 ans (!). Une foule qui se régale de l’enthousiasme et de l’énergie des Offspring, et un groupe qui reste bouche bée devant autant d’amour et de partage. Petit moment de «douceur» sur Gone Away avec Holland au piano, vite éclipsé par le retour de titres phare comme Why Don’t You Get A Job, où poupées gonflables côtoient des ballons de toutes les couleurs, tous deux tombés du ciel. Pretty Fly (For A White Guy) et The Kids Aren’t Alright font mouche et le pubic s’empresse de reprendre chaque parole, laissant parfois Holland muet, préférant écouter la foule chanter à sa place. Et puis, histoire de bien nous épuiser, You’re Gonna Go Far Kid et Self Esteem viennent clôturer une soirée que l’on aurait aimé voir durer. La nostalgie, ça a du bon parfois.

Mentalité de jeune punk dans un corps d’adulte, Sum 41 et The Offspring ont, aujourd’hui encore, prouvé une fois de plus qu’ils régnaient en maître sur le monde du punk rock. Nos âmes d’ados les remercient!

SETLIST — SUM 41

Turning Away

The Hell Song

Motivation

We’re All to Blame

Out for Blood

A Death in the Family

Walking Disaster

We Will Rock You (Queen cover)

Underclass Hero

Pieces (on stage B)

Over My Head (Better Off Dead)

In Too Deep

Fat Lip Still Waiting

 

SETLIST – THE OFFSPRING

Americana

All I Want

Come Out and Play

It Won’t Get Better

Want You Bad

Original Prankster

Staring At The Sun

Blitzkrieg Bop (Ramones cover)

Whole Lotta Rosie (AC/DC cover)

Bad Habit

Gotta Get Away

Gone Away (solo piano version)

Why Don’t You Get A Job

(Can’t Get My) Head Around You

Pretty Fly (For A White Guy)

The Kids Aren’t Alright

RAPPEL

You’re Gonna Go Far Kid

Self Esteem


Photos: Martine Labonté