Un des premiers spectacles que j’ai couverts pour Daily-Rock était le show du chanteur d’un de mes groupes favoris, ou plutôt, ex-chanteur, car il fait maintenant carrière solo depuis déjà de nombreuses années, Ed Kowalczyk (Live). Jamais après le spectacle je n’aurais osé imaginer que quelques mois plus tard, j’allais avoir la chance de pouvoir l’interviewer.

Avec sa venue au Québec en octobre prochain (2 octobre à L’Impérial de Québec et 3 octobre au Club Soda), je ne pouvais passer à côté de la chance d’interviewer un chanteur qui avec son groupe a vendu des millions d’albums à travers le globe, en bonne partie grâce au disque «Throwing copper» qui fut un succès planétaire et immédiat.

D’ailleurs, c’est ce même disque qui sera joué en entier, lors de sa venue prochaine sur nos terres.

Billets pour le show de Montréal:

Billets pour le show de Québec:

Voici donc cet entretien fort intéressant avec Ed Kowalczyk.

DAILY-ROCK QUÉBEC : Salut, Ed, comment ça va ?

ED KOWALCKYK : Je vais fantastiquement bien merci !

DRQ : Tu seras en octobre prochain au Québec pour deux dates de concerts. Je t’avais vu il y a déjà presque deux ans au Club Soda pour un concert acoustique. Quels seront les principales différences entre ce concert et le concert que tu nous proposes dans quelques mois ?

EK : Oh ! Ce sera un spectacle totalement différent de celui d’il y a deux ans. Premièrement, nous célèbrerons le vingtième anniversaire de «Throwing Copper», donc nous allons jouer ce disque dans son intégralité…. de la pièce 1 à la pièce 14…..exactement comme sur le disque…..ce que je n’ai jamais fait, même pas avec «Live». Et cette fois-ci, j’aurai avec moi un «band» complet. Pas un spectacle acoustique. Ce qui est très plaisant pour moi. Ensuite, nous ferons un très long rappel, avec tous les succès de mon ancien groupe, et également quelques-unes des pièces de ma carrière solo. Ce qui donne un concert très intéressant, et qui couvrira toutes les époques.

DRQ : Quelle est la principale raison de partir en tournée pour le vingtième anniversaire de «Throwing Copper»? Tu avais des demandes ? Tu as décidé toi-même que tu voulais le faire ?

EK : C’est une combinaison de plusieurs facteurs. Premièrement, avoir un album qui, 20 ans plus tard fait encore de l’effet sur les fans, et que les gens apprécient, est une bénédiction en soi. Je me suis dit qu’un vingtième anniversaire n’arrive pas chaque jour, je me suis donc dit….faisons-le    Et en plus, étant maintenant un artiste solo, je voulais également voir et entendre les différentes interprétations de mes chansons avec d’autres musiciens, malgré le fait que l’on reste très collé sur les versions originales. Et comme je le disais tout à l’heure, je suis également très excité à l’idée de jouer l’album au complet dans son intégralité….ce que je n’avais jamais fait. Et je suis tellement chanceux d’avoir un disque si populaire depuis tant d’années…..nous avons commencé ce spectacle l’an dernier en Australie….nous avons d’ailleurs un DVD du concert de Sydney en vente sur mon site internet. D’ailleurs, ce DVD est pas mal ce que seront les spectacles de Montréal et Québec.

DRQ : En apprenant que je t’avais en entrevue, j’ai ressorti «Throwing Copper» de ma collection de disques pour pouvoir le ré-entendre. Premièrement, c’est un disque incroyable…un de mes albums préférés….et tu sais, après plusieurs années, j’ai réalisé que l’album était encore incroyablement bon, même après 20 ans….tu dois en être très fier non ?

EK : Oui…j’en suis très fier. Et ce fut une révélation pour moi de jouer des chansons plus obscures du disque comme «Stage», «T.B.D.», etc…des chansons qui n’ont pas eu beaucoup de lumière dans les médias….et pour moi, faire ces chansons-là avec un nouveau groupe est une expérience totalement nouvelle. En plus, je suis surpris de voir à quel point jouer cet album au complet fonctionne à merveille. Normalement, nous devrions changer l’ordre des pièces….par exemple, nous garderions «Lightning Crashes» pour la fin….mais nous sommes restés fidèles au disque, et il n’y a aucune chanson sur cet album qui ne passe pas bien. Et chaque chanson est importante pour les fans.

DRQ : Y a-t-il une chanson parmi celles de «Throwing Copper» que tu n’as jamais jouée en concert?

EK : Il y a la chanson «Horse»…. une chanson cachée sur le disque qui a des allures un peu de chanson country avec du Lap Steele…..je ne crois pas que nous l’ayons jamais jouée en concert… c’est possible… mais je ne croirais pas. Et ce qui est intéressant, c’est que mon guitariste Zak Loy joue du Lap Steele. Ce qui fait que nous pouvons rester très proches de la version originale. C’est très plaisant d’avoir un joueur de Lap Steele dans le groupe…ce que nous n’avons jamais eu avant.

DRQ : Je vois plusieurs groupes qui, en spectacle, interprètent dans leur intégralité des albums marquants de leur histoire. J’ai vu Twisted Sister le faire…j’ai vu Offspring le faire avec l’album «Smash»…. Est-ce une mode ou est-ce un désir des groupes de le faire ?

EK : Je pense en effet que c’est une mode, mais je pense aussi que c’est ce que les fans veulent entendre. Qu’un album plaise aux gens 20 ans plus tard, c’est ce qui m’importe. Les gens viennent me voir et veulent toujours entendre «Shit Towne», etc. Ils veulent entendre des chansons qu’ils n’ont jamais entendues auparavant. C’est un beau cadeau pour les vrais fans qui adorent «Throwing Copper». Certaines personnes n’aiment pas le fait que je fasse une tournée comme celle-là, car selon eux, cela m’empêche de sortir du nouveau matériel…mais je fais quand même de la nouvelle musique présentement. C’est une chance unique de célébrer quelque chose de bien, avec une approche différente, avec de nouveaux musiciens… alors je suis très excité, et j’ai beaucoup de plaisir à le faire.

DRQ : Si on remonte 20 ans en arrière, quand ton groupe enregistrait «Throwing Copper», aviez-vous une idée de ce que cet album allait devenir? Un album si populaire et si bon ?

EK : J’ai eu une vision que l’album allait devenir populaire en effet. C’est pour cette raison que tu commences à jouer de la musique. Pour que ta musique soit entendue par le plus de gens possible. Tu as toujours en arrière de la tête ce rêve. Mais tu ne t’attends jamais à ça. Quand une telle chose arrive, c’est toujours une grande surprise. L’album a vendu combien….12 millions de copies à ce jour ??? C’est hallucinant de penser une telle chose. Je n’aurais jamais pensé un tel succès possible. Mais quand j’ai entendu le mixage final en 1993 ou 1994, je me disais que oui, cet album était très spécial. Un album très spécial pour moi, en tant qu’artiste, en plus d’être très confiant du résultat. Et les fans me le remettent encore maintenant 20 ans plus tard en venant à mes spectacles, en achetant mes disques, etc.. Je reçois tellement d’énergie de leur part.

DRQ : Comment après 24 ans dans le domaine de la musique, tu restes encore pertinent? Est-ce dur de rester pertinent après tant d’années ?

EK : La pertinence dans le domaine musical est assez délicate. Mais si tu essaies de faire de ton mieux, de sortir de la bonne musique, c’est toujours pertinent pour tes fans. C’est ma définition de fans….de porter attention à tout ce que tu fais comme musique, à toutes mes chansons, connues ou moins. Et je suis vraiment béni d’avoir des fans comme ceux-là. Même que, quelques fois, ils en connaissent plus sur mes albums que moi-même.

DRQ : Il y a deux ans, pendant ta tournée acoustique, tu semblais vraiment avoir du plaisir sur scène. Était-ce une chose que tu mijotais depuis longtemps ?

EK : Je crois que mon bonheur vient du fait de ma renaissance quand j’ai décidé de me lancer dans une carrière solo, il y a de cela six ans déjà. C’était vraiment une bouffée d’air frais pour moi. Ça m’a donné de l’énergie pour continuer à essayer de me dépasser en tant qu’artiste. Et une des premières choses que j’ai faites en tant qu’artiste solo fut de partir en tournée acoustique. Je l’avais fait un peu pendant des promotions, mais jamais pour un spectacle complet. Et prendre une guitare sèche, jouer devant un auditoire fut un véritable défi. C’est tellement gratifiant pour moi, car c’est tellement plus de pression. Quand mon spectacle acoustique fonctionne bien, c’est ce qui me rend le plus heureux. Et si les gens sont heureux, c’est le plus beau «feeling» que je peux avoir.

DRQ : Et en plus, c’est seul sur scène que tu peux être proche de tes fans non ?

EK : C’est le départ de toutes mes chansons….seul dans une pièce, en grattant ma guitare, même les chansons les plus lourdes sont composées comme ça. «Ligntning Crashes» a commencé comme ça. Donc c’est très naturel pour moi, et très facile de le faire….à un certain degré.

DRQ : C’était un de mes premiers papiers pour Daily-Rock, et j’ai trouvé le concert tellement plaisant. J’ai fortement apprécié. As-tu des regrets après 25 ans de carrière?

EK : Je ne peux pas dire que j’ai des regrets. Mais je peux dire que j’aurais fait des choses différemment. Mais c’est difficile d’avoir des regrets quand tu as une telle carrière, que j’ai encore. Je ne suis pas du style à regarder le passé et me dire que j’aurais fait telle ou telle chose différemment. Je le fais c’est sur….mais je ne me sens pas mal à y penser. J’étais très jeune en début de carrière, et je naviguais là-dedans en apprenant au jour le jour. Il y a certainement des tournées que je n’aurais pas faites…ou des choses que j’aurais voulu faire mieux, mais à la fin de la journée, après toutes ces années, quand je vois que je parcours le monde encore, et que les gens me supportent, c’est incroyable.

DRQ : Sens-tu de la pression des fans pour reformer ton ancien groupe «Live» ? KISS, Guns N’ Roses en sont des exemples…le sens-tu…..ou tu es passé à autre chose ?

EK : Je suis passé à autre chose, mais je ne ressens que de l’excitation et de la passion de mes fans depuis que je suis dans ma carrière solo. Je ne le sens pas vraiment….je suis beaucoup sur les médias sociaux et….c’est sûr que certaines personnes aimeraient me voir avec le groupe original…mais en général, les gens sont incroyables et me supportent à 100 %. Que je sois avec mon groupe, ou seul. Leur enthousiasme me dit que je suis sur la bonne voie, et que j’ai fait le bon choix. Il y aura toujours de la nostalgie de la part de certains pour revoir «Live», mais je ne sens pas la pression de le faire. Quand mes fans sont contents, je le suis.

DRQ : N’est-ce pas étrange de voir ton ancien groupe avec un nouveau chanteur ? Comment réagis-tu en voyant ton groupe avec une autre personne que toi ?

EK : Ce n’est pas une version authentique du groupe. Les fans ont droit au groupe original si ça s’appelle «Live». Mais je n’ai rien à faire avec ces décisions. Nous sommes tous passés à autre chose. Je fais ce que j’aime. Mes admirateurs sont contents, et c’est ce qui m’importe. Je ne trouve pas ça correct d’appeler le groupe «Live» quand ce n’est pas le groupe original…mais chacun ses décisions. Je suis ailleurs maintenant.

DRQ : Et on va te voir de toute façon en spectacle, et tu seras toujours le chanteur original du groupe….

EK : Merci beaucoup de le dire….

DRQ : Merci beaucoup de cet entretien Ed, et on se voit en octobre.

EK : J’ai vraiment hâte de vous voir !

FULL INTERVIEW IN ENGLISH RIGHT HERE:

 

Entrevue: Laurent Lépine