AC/DC sur les Plaines à Québec, tout le monde ou à peu près en rêvait donc pour cet événement, on vous offre deux comptes rendus pour le prix, d’un celui de Nicolas un fan de longue date et Julien, un nouveau converti. Bonne lecture.

Quatre lettres (avec un éclair au milieu comme le disait si bien « Otto Bus », personnage de la série comique « The Simpson »). Si simple, mais foudroyant, comme leur nom l’indique. La formation australienne qui cumule un peu plus de quarante ans au compteur a accueilli, à l’intérieur de sa locomotive infernale de riffs mémorables et de refrains accrocheurs, trois générations d’amateurs survoltés. Le train limite ses sorties : le moteur ronronne comme un neuf, mais la carrosserie affiche quelques traces de rouille. Cet arrêt dans notre gare, le premier en 15 ans, s’avère la parfaite occasion pour renouer avec ses passagers de la Vieille Capitale, pour une soirée chargée en distorsion… Et peut-être la dernière sur nos rails.

acdcTête grise ou cheveux multicolores; barbe argentée ou encore avec des dents de lait dans la bouche; peu importe votre âge, si vous aimez le rock, AC/DC figure assurément dans votre top 10. Leur son unique qui parfume chacune de leurs pièces excite tous les sens du « rockeur ». Si on ajoute à cet effluve une odeur de vendredi qui débute le weekend, en cette belle soirée d’un été qui s’est présenté 2 mois en retard, sur le site angélique des Plaines d’Abraham, tous les éléments étaient en place pour les attirer au spectacle. Une incroyable prise il faut le souligner pour l’organisation du Festival d’Été, assez pour nourrir un parterre garni nous le souhaitons (et pour leur affaire) au complet.

Contrairement au rendez-vous musical du début du mois de juillet, qui a accueilli en ces terres The Rolling Stones, et un bref instant Foo Fighters cette année, la scène a été configurée uniquement pour le spectacle de ce soir. Et que dire : son apparence rustique donne l’impression d’avoir sous les yeux un entrepôt désaffecté de l’enfer. Les lumières s’encastrent par centaines dans le décor; il ne manque pas plus que de la musique pour le meubler, mandat offert à la formation Vintage Trouble. Les quatre musiciens de Los Angeles ont démarré les hostilités de grosses pointures dans le passé et le défi semblait à leur hauteur. Toutefois, malgré leur musique intéressante qui mélange adroitement le blues, le soul et le rock, le groupe s’avère visiblement inconnu par bien des spectateurs présents. Le solo vocal en introduction de la part du charismatique Ty Taylor ne réveille point le parterre. La fatigue accumulée d’une dure semaine où leur son ne réussit pas à charmer les Plaines? Il faut avouer que le leader du quatuor fait mention honorable avec ses tentatives de réanimer un public qui attend l’attraction principale de la soirée pour livrer ses plus beaux cris. Malgré cela, le chanteur puise dans ses interactions, ses sauts dans la foule et même en démarrant une vague pour gagner du capital sympathique. Il finit par en conquérir certains, mais le pourcentage se veut trop faible pour déclarer leur présence comme un succès. Bel effort pour gagner des nouveaux amateurs, mais une visite comme artiste principal s’impose dans un endroit plus modeste. Ça mérite le coup d’oreille.

Le soleil se couche et les cornes lumineuses brillent de mille feux sur le devant de la scène. La lune se joint également à la partie en fournissant un éclat à rendre jaloux les autres astres du ciel. Elle peut même se vanter, comme le suggère la superbe vidéo en introduction du spectacle, de renfermer en son sol la formation AC/DC, sous la forme d’une météorite qui vient s’écraser en Amérique Nord. S’en suit une série de feux d’artifice, et voilà, les légendes sortent enfin de leur confinement céleste pour nous livrer la chanson titre de leur premier album. Les effets pyrotechniques mettent le feu aux poudres pour allumer le parterre qui accueille le quintette australien de vive voix. Dès la première pièce, les spectateurs sont subjugués par la précision de la voix de Brian Johnson. Plusieurs autres de ses camarades vocalistes ont perdu des plumes en franchissant une nouvelle décennie. Le chanteur en a connu six et pourtant, son organe semble bien huilé. Et que dire de son partenaire Angus Young qui envoie les riffs en sautillant gaiement de chaque côté de la scène dans son uniforme d’écolier. La soixantaine ne semble point les ralentir, à faire envier certains jeunes amateurs qui suent à grosses gouttes juste à garder le bras dans les airs. Les deux membres se partagent l’attention du public à tour de rôle, laissant les autres musiciens qui les accompagnent en arrière-plan. Il faut tout de même souligner leur précision malgré leur retrait.

acdcLa soirée a démarré sur les chapeaux de roues et la légendaire formation désire tester le moteur des spectateurs québécois en jouant leurs gros succès comme Shot The Thrill et Back In Black peu après le lever de rideau. La machine fonctionne à plein régime, et les personnes présentes se plaisent à voir leurs favoris offrir une prestation aussi chargée en décibel et magnifique sur le plan visuel. En effet, les jeux de lumière s’avèrent hallucinants et les morceaux phares du groupe bénéficient d’une mise en scène unique comme par exemple la cloche au-dessus de la scène durant Hells Bell ou bien l’immense poupée gonflable en forme de stripteaseuses pour Whole Lotta Rosie. Ce qui devait être l’événement de l’été hors festival remplit bien ses promesses. Certes, les musiciens prennent des longues pauses entre les morceaux et certaines mesures contrastent avec la perfection de l’ensemble, mais la dépense se rentabilise mille fois en souvenirs indélébiles. Les organisateurs peuvent se dire « mission accomplie » à voir les dizaines de milliers de visages heureux sur le parterre.

Peu volubile, le groupe laisse parler ses grands succès comme Thunderstruck et TNT avant le solo mémorable durant Let There Be Rock au milieu de la scène d’Angus Young, dévêtue comme le veut la tradition, et en virevoltant sur le sol comme l’indique sa légende. Une avalanche de confettis plus tard, les héros de la soirée nous reviennent pour un rappel incluant des flammes vives durant Highway To Hell et des canons pour For Those About To Rock (We Salute You). Un feu d’artifice conclut le spectacle dans un torrent de lumières et d’applaudissements. Ce fut un marathon sans ralentissement de deux heures (20 chansons) qui a rempli le réservoir des amateurs de rock qui ont pu communier avec de véritables monuments vivants du mouvement. De quoi charger ses batteries grâce à l’éclair qu’est encore après plus de quarante ans AC/DC pour le retour en classe, le travail, ou juste se donner un sourire en disant la phrase : « J’étais là ».

Texte: Nicolas Gagnon

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 Les fans d’AC/DC ne furent pas déçus de la performance livrée sur les plaines à Québec hier soir. Un spectacle de rock comme vous ne pourrez jamais en revoir avec des musiciens qui semblaient au sommet de leur forme. Beaucoup d’attention était mise sur le chanteur (Brian Johnson) et sur le guitariste (Angus Young) qui s’est permis de s’habiller en petit écolier aux couleurs vertes. Ils ont mené un incroyable spectacle du début jusqu’à la fin.

Le groupe qui a maintenant 40 ans de carrière avait énormément d’énergie à revendre avec une prestation d’environ 2 heures qui incluait la plupart de leur grand succès comme TNT, Highway To Hell, Black In Black, Shook Me All Night Long, Thunderstruck. Ils ne manquèrent pas aussi plusieurs titres de leur dernier album « Rock Or Bust » comme High Voltage, Shoot to Thrill, Hell Ain’t a Bad Place to Be et plusieurs autres.

acdcQuébec a eu droit à un vrai « enfer » avec une qualité de son absolument inégalable, des boules de feu, des canons gigantesques, l’immense cloche pour Hells Bells, une poupée géante gonflée qui bougeait de manière suggestive, des explosions de confettis, une tour élévatrice pour les très longs solos surchargés de Angus, ainsi qu’une finale avec beaucoup de feux d’artifice.

Il n’y a pas vraiment eu de point négatif à cette soirée mis à part que le groupe s’est permis des pauses un peu longues entre certaines chansons, mais sans pour autant casser le momentum de fou des adeptes du groupe. Aussi, le chanteur a eu de la difficulté à émettre certaines tonalités, mais sans pour autant être désagréable. Tout cela était bien compréhensible vu toutes les prouesses qu’ils devaient effectuer.

La zone avant-scène était très très large, ce qui en faisait un endroit très agréable où l’on pouvait « circuler » et bouger sans trop de misère. Une grande partie du public fut installée dans les collines au loin pour admirer le spectacle plus tranquillement. Les articles promotionnels furent très populaires et des milliers de personnes portaient fièrement les cornes rouges clignotantes à l’effigie d’AC/DC, qui pouvaient être vendues aux alentours de 20 $ chacune.

Le groupe Vintage Trouble fut une superbe première partie qui surprit la foule. Le chanteur (Ty Taylor) très charismatique nous envoûtait avec son allure très « Jazz » à travers son micro vintage et ses nombreuses prouesses. Leur ouverture était couronnée de la démonstration de son incroyable talent de chanteur. On peut d’ailleurs mentionner qu’il se lança dans la foule pour faire du « bodysurfing » sur une distance faramineuse en continuant tout de même de chanter. Il remonta sur scène en escaladant littéralement la structure avec ses souliers de ville pour continuer à faire vibrer la foule. Ils prirent la peine de remercier et d’accueillir AC/DC avant de quitter.

Texte: Julien Auger