Black Sabbath sera à Montréal et Québec en avril prochain et dans l’attente de ces deux dates que beaucoup de monde attend avec impatience voici un compte rendu du concert de Paris qui a eu lieu le 2 décembre.

 Après avoir été contraints d’annuler leurs dates françaises de 2012 (Bercy et Hellfest), finalement, Black Sabbath est enfin en France, à Bercy, en ce froid lundi de décembre. La salle, loin d’être vide, est cependant en petite configuration (haut des gradins pas ouverts), preuve que cette légende du rock n’est pas reconnue à sa juste valeur dans nos contrées.

Mais ceux qui ont fait le déplacement savent, dès l’entrée sur scène du Sabbath, pourquoi ils sont là ! Comme à son habitude, Ozzy commence à haranguer la foule avant même que le rideau ne soit levé, puis après une petite intro, le groupe débarque  sur scène, sur War Pigs. Le son est massif, et plutôt précis, ce qui n’est pas toujours le cas à Bercy. La scène est sobrement décorée, avec seulement quelques amplis, et des écrans géants entourés d’une sorte d’arbre factice. Les lights sont exceptionnels, et l’ambiance qui se dégage visuellement du show correspond exactement à ce qu’on attend d’un groupe comme Black Sabbath !

Côté musique, ça démarre avec des vieilleries fort appréciées, et toujours efficaces : War Pigs donc, mais également Into The Void (exceptionnelle), Snowblind ou encore Under The Sun, ce début de concert est très efficace. Le groupe est bien en place, et le son de Black Sabbath, mélange de la lourdeur des riffs de Iommi et du jeu de basse si caractéristique de Geezer Butler, est bien là intact ! Derrière la batterie, Tommy Cluffetos est efficace, et fait honneur aux compos légendaires qu’il interprète. Un petit mot sur Tony Iommi, qui, malgré sa récente maladie, a été impeccable de bout en bout : précis, souriant, visiblement content de jouer, cela inspire le respect. Quant à Ozzy, il est ce soir très en forme, et sa voix est au rendez-vous.

Après le premier extrait de 13 (Age Of Reason, qui passe très bien le cap de la scène), le groupe interprète coup sur coup trois chansons de leur premier disque, en commençant par le titre éponyme, un des moments très forts de ce show. Suivent ensuite Behind The Wall Of Sleep, puis NIB, introduite par un petit solo de basse de Geezer Butler. Parfait !

Après ces trois chansons du premier disque et une autre nouveauté (End Of The Beginning, agréable quoiqu’un peu longue par moments), viennent trois extraits de leur album le plus fameux, Paranoid : Fairies Wear Boots, impeccable, Rat Salad (avec le solo de batterie de Clufetos), et enfin Iron Man. L’ambiance est vraiment bonne, le public participe beaucoup, et Ozzy communique régulièrement, parfois en balançant des seaux d’eau sur les premiers rangs, parfois en faisant des petits bruits étranges…

S’en suivent God Is Dead, vraiment bien adaptée a la scène malgré sa durée (et très bien reçue par le public, ce n’est pas si courant pour une chanson récente), puis Dirty Women et Children Of The Grave, qui concluent ce set en beauté.

Forcément, on a le droit à un rappel, avec l’intro de Sabbath Bloody Sabbath (mais pourquoi juste l’intro ????) puis Paranoid, bouquet final que le groupe aura le bon gout de ne pas rallonger plus que de raison.

Après 2h d’un show vraiment solide, la bande salue longuement la salle et se retire. Les sourires sont légion dans le public, et justifié : Ozzy n’étant pas un exemple de régularité sur scène, Iommi sortant d’une grave maladie, et Clufetos remplaçant au pied levé Bill Ward, il est clair que le cru 2013 de Black Sabbath est excellent, qu’on n’a pas juste vu un énième concert de légendes rouillées, mais bien un grand concert d’une légende encore bien vivante.

Texte : Antoine Benamou