Le groupe canadien The Trews sera en concert à Montréal le 18 octobre prochain au Petit Campus, et à Québec, au Cercle, le 29 octobre prochain.

J’ai eu le privilège de m’entretenir avec le chanteur de la formation Colin MacDonald. Un homme courtois, affable et très terre à terre.

Voici donc cet entretien très sympathique.

DRQ: Bonjour Colin, comment tu vas?

COLIN MACDONALD: Je vais extrêmement bien mec.  Merci.

DRQ: Je viens d’écouter l’album (The Trews) que vous avez lancé cette année, qui est excellent d’ailleurs…parles-moi de la différence entre ce cinquième album, et les quatre autres….

CM: Je crois que nous devenons meilleurs avec le temps.  La différence entre celui-ci et les autres, est que pour les autres nous faisions la composition et l’enregistrement en même temps.  Pour celui-ci, nous avons composés toutes les chansons à Toronto entre janvier et mai 2013, pour ensuite faire des spectacles durant l’été où nous avons testé le nouveau matériel et finalement entré en studio pour deux semaines avec Gavin Brown comme producteur.  Gavin est un excellent producteur qui fait ressortir le meilleur de nous.  Je crois que cet album est vraiment le meilleur que nous ayons fait.

DRQ: Vous avez utilisé Pledemusic.com pour financer l’album.  Pourquoi avoir pris cette façon de faire?

CM: Nous étions des « agents libres »….nous avions quitté Universal, et nous voulions essayer quelque chose de nouveau dans cette industrie très changeante de la musique.  Nous avons donc été vendus à l’idée de demander à nos fans de nous aider dans cette étape de notre vie. Nous avons été très créatifs dans les idées que les fans pouvaient acheter.  Ce fût une expérience très enrichissante.

DRQ: Je crois même que les fans pouvaient acheter le droit de chanter sur une de vos chansons, non?

CM: C’est même sur cinq ou six chansons que certains fans on fait les « backup vocals ».  Ce qui est super, c’est que tout le monde savaient chanter.  Alors nous avons eu énormément de plaisir à le faire.

DRQ: Beaucoup de groupes font affaire avec Pledgemusic.com maintenant.  C’est une super idée pour ne pas avoir à faire affaire avec une compagnie de disque qui te mette de la pression, non?

CM: Oh oui.  Tu as le parfait contrôle de ton produit, en plus de ne pas avoir personne qui respire derrière ton cou en te passant des commentaires désobligeants.  Vous faites ce que vous aimez, et pour ceux qui aiment ce que vous faites.  C’est très agréable.  Prendre le temps qu’il faut, pour faire les choses comme on le veut, et avec le temps nécessaire pour le faire.

DRQ: Une des chansons de l’album s’appelle « 65 roses ».  Une chanson incroyable.  Parles-moi donc de l’histoire de cette chanson.

CM: C’est en fait une chanson pour commémorer la mémoire de notre agent de longue date qui est mort de la fibrose kystique.  Nous l’aimions beaucoup, il avait 38 ans.  À ses funérailles en mai 2013, nous écoutions les discours de ses amis et de sa famille, et nous avons décidé de lui rendre hommage avec une chanson.  Et nous sommes fait dire que pour les enfants, fibrose kystique est difficile à prononcer, donc ils appelaient ça « 65 roses ».  Ça nous a beaucoup touché, donc nous avons décidé d’appeler la chanson de cette manière.  C’est l’histoire de la chanson.

DRQ: Je vous ai vu il y a plusieurs années en première partie de Robert Plant.

CM: Ouf……ça fait très longtemps ça…..au Centre Bell je crois.  Celui à Montréal…..d’ailleurs si je me rappelle bien, ce soir là, son camion de « merchandising » fut volé.  Oui, oui….je crois que c’était à Montréal.  Ce fut une soirée très étrange.  Jouer avec lui fut un grand honneur.  Il est charmant, très pro.  Quel souvenir de jouer avec une légende du rock.

DRQ: Quand tu joues avec des grands noms comme Robert Plant, que tu joues devant une grosse foule, ce n’est pas déprimant de retourner ensuite dans une salle de 200 personnes?  Comment vis-tu avec ça?

CM: Tu sais, depuis que The Trews existe, nous approchons toujours chaque spectacle de la même façon.  Si tu entres dans le monde de la musique que pour jouer devant des arénas ou des festivals de plusieurs milliers de personnes, tu ne fais pas ce métier pour les bonnes raisons.  Bien sûr que jouer devant des arénas pleines est un feeling incroyable.  Nous venons d’ouvrir pour Aerosmith en Grande-Bretagne…c’était incroyable….mais nous faisions  aussi la première partie des Supersuckers dans les clubs en même temps.  Les deux sont importants, et nous les approchons de la même façon.  Tu te dois de faire ça, car tu vas te rendre fou de ne vouloir faire que des gros spectacles.  C’est ce pour quoi nous vivons.  Jouer en concert.  On le prend un spectacle à la fois, de le même façon.

DRQ: Je regardais votre horaire de tournée d’ici au jour de l’an…..vous êtes extrêmement occupé, non?

CM: C’est vrai non?  No rest for the wicked…..LOL

DRQ: Comment vis-tu avec la vie de tournée?

CM: Je vieillis tu sais.  Je ne fais plus la fête tous les soirs.  Bien sûr qu’il y a de l’alcool autour de nous tous les soirs, mais je prends soin de moi maintenant.  Il y a toujours une bonne raison pour boire, pour faire la fête, mais j’essaie de m’en éloigner la plupart du temps.  Pas tous les soirs, mais plusieurs soirs.  Tu dois te rappeler….. Notre travail, est en fait ce que font les gens quand ils sortent en boîte.  Nous allons travailler, mais les gens qui viennent nous voir veulent se défoncer.  Alors si nous faisons comme nos fans, soir après soir, tu vas rentrer dans le mur à 100 milles à l’heure.  Nous avons le choix de mettre de l’huile sur le feu, ou de l’eau.  J’essaie le plus souvent de mettre de l’eau….lol…..après un bon spectacle rock, il n’y a rien de mieux qu’une bière froide…..la première chose que tu sais, c’est que tu en as enfilé une dizaine, et tu te retrouves brulé à ta première soirée.  Il faut garder la tête froide….LOL

DRQ: Comment vois-tu l’industrie de la musique aujourd’hui, en comparaison à celle d’il y a dix ans?

CM: Man, c’est tellement difficile maintenant.  L’industrie a toujours été dure, mais maintenant, tout le monde a accès à la technologie, et sont ouverts à tout les groupes du monde….pour choisir, c’est difficile.  En plus, n’importe qui peux faire de la musique, se produire, s’enregistrer….tu vois le genre?  C’est très compliqué de se démarquer de tous ces groupes et de ces musiciens qui sont partout.  Avoir l’attention du public…..

Nous sommes chanceux car nous avons un très bon « fan base » partout au Canada, et nous en sommes reconnaissants.  C’est ce qui nous aide.  Mais nous nous rendons compte assez vite quand nous sommes en Europe que nous devons travailler très fort pour gagner l’attention du public.  C’est un défi chaque soir.  Il y a quelques années, les compagnies de disque avaient le pouvoir de mettre de l’argent sur un produit, pour le faire rentrer de force dans la gorge du monde…..mais maintenant, ça ne fonctionne plus comme ça.  Tu es souvent laissé à toi même.

Mais personnellement je crois que nous sommes excellents à ce que nous faisons, et nous savons comment embarquer les gens avec nous…..c’est en tout cas ce que je pense.

DRQ: Garder tes fans longtemps est difficile…..

CM: Oui exactement, j’ai appris ça depuis longtemps.  Ne rien prendre pour acquis est la base de tout.  Rien n’est acquis, et tout peut basculer.  Tu dois travailler très fort pour garder ça.  Se réinventer, faire de la bonne musique.  Si c’était si facile, tout le monde le ferait…..c’est sûr que tous veulent le faire d’une manière ou d’une autre, mais ça ne marche pas tout le temps. LOL

DRQ: Vous serez au Petit Campus le 18 octobre et au Cercle à Québec le 29.  C’était quand la dernière venue du groupe à Montréal?

CM: Montréal est la ville que je préfère au Canada, nous aimerions revenir souvent.  Mais la dernière fois que nous sommes venus c’était il y a deux ans pour un spectacle totalement acoustique  dans un petit bar de la ville.  J’adore tellement Montréal,  j’aime tout de cette ville.

DRQ: Et à quoi on doit s’attendre pour ce spectacle?

CM: Juste un spectacle de rock n’ roll plein de sueur.  Plein d’énergie, qui va vous en mettre plein la gueule.  C’est à peu près ça….LOL. Ça va tourner votre vendredi en véritable party….si bien sûr le spectacle est vendredi….

DRQ: C’est en fait un samedi…..

CM: Alors voilà….c’est encore mieux…..ça sera un plus gros party encore…LOL

DRQ: C’est tout pour moi Colin, je te remercie du temps, et on sera là au Petit Campus le 18 octobre sans faute.

CM: Je te remercie énormément mec, c’est très gentil à toi, et à très bientôt.

Merci à Patricia Clavel, Simon Fauteux et à SIX média pour nous avoir donné la chance d’avoir Colin en entrevue, et pour le temps qu’ils nous donnent. Toujours un plaisir de travailler avec de si gentilles personnes.

Ne manquez pas The Trews au Petit Campus à Montréal et à Québec…..vous ne le regretterez pas.

 

Entrevue : Laurent Lépine