Steve Hill est un musicien basé à Montréal et quelque peu hors-norme à la fois chanteur, guitariste, harmoniciste, drummer, producteur ainsi que fondateur de sa propre compagnie de disque, le moins que l’on puisse dire est que Steve est un artiste à multiples facettes…
Il nous revient ce mois-ci avec un nouvel album «Solo Recordings Volume 3» (paru le 3 Mars ndlr) tel un oiseau annonçant le printemps, qui après les succès respectifs des Volume 1 et 2 ainsi qu’une notoriété grandissante ponctuée de quatre «Maple Blues Awards» et d’un «Juno Award» l’année dernière pour «Solo Recordings Volume 2» se révèle être très attendu.

On entre dans ce «Volume 3» avec le single «Damned» qui nous plonge directement dans l’univers de Steve Hill, un blues généreux et efficace au son épais, chaud, vintage de sa Gibson Les Paul DC 59’ ainsi que son pesant rythme au «kick» où la mélodie accrocheuse reste déjà ancrée dans nos têtes.
«Dangerous» la seconde chanson s’inscrit dans la même lignée que «Damned» avec son riff très distordu et catchy puis Steve nous livre sa version de «Still a Fool and a Rolling Stone» qui tout comme «Rollin» and Tumblin»» et «Going Down The Road Feeling Bad» un peu plus tard dans l’album nous montre à quel point Steve Hill s’est forgé à travers les années une identité sonore forte et personnelle en s’appropriant avec brio, faisant «sien» des vieux blues pourtant tellement repris.

«Slowly Slipping Away» la quatrième chanson de l’album est la première ballade acoustique de ce nouvel opus, qui en compte un peu plus que sur les volumes précédents (trois avec «Troubled Time» et «Emily») on y retrouve le style Hill blues/folk/country avec la subtile mélodie à l’harmonica et les arpèges presque «Dylanien» de la guitare acoustique.
Le solo d’harmonica est très réussi, illustrant du même coup la constante progression musicale de Steve. On notera d’ailleurs, la présence un peu plus récurrente de l’harmonica au fil de cet album conférant un air de douce nostalgie à l’ensemble.
«Can’t Take it With You» et «Walking Grave» avec leurs riffs fortement distordus et «staightforward» typiquement «Hillien» complètent cet album de 12 chansons décidément très inspiré.

Inutile de dire que les fans de Steve Hill ne seront certainement pas déçus par ce nouveau disque conçu comme un voyage à travers le blues, le folk, la vie tout simplement où les paysages musicaux se succèdent au fil de lyrics souvent délicats et emprunts d’une certaine mélancolie.
On y retrouve bien sûr le son et le style qui a fait le succès de Steve Hill avec cette fois la part belle faite à de superbes ballades acoustiques, de très belles parties jouées à l’harmonica tout au long de l’album et toujours ce sens aigu de la mélodie qui rend l’univers de Steve si touchant et chaleureux.
Pour finir, je ne dirais qu’une seule chose: chapeaux bas, Monsieur Hill, vous nous avez encore livré un magnifique album, on n’attend plus qu’une chose à présent, c’est de vous voir sur scène, en attendant la sortie d’un volume 4?!

Texte: Ronan Le Hec’h

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