Plus qu’un simple concert, la formation londonienne nous a offert mardi soir un véritable moment d’exception tant sur le plan scénique et musical qu’humain. Bienvenue dans le monde merveilleux de Florence Welch…
Alors que Of Monsters & Men se chargent plutôt bien de la première partie, le Centre Bell trépigne d’impatience à l’idée de voir Florence + The Machine. C’est que ces derniers ont une certaine réputation à tenir.

C’est sur What the Water Gave Me que le groupe fait une entrée fracassante sur scène. Dans un décor façon disco, avec son ensemble rose de style rétro, sa longue crinière flamboyante et un naturel à toute épreuve, Florence Welch fait mouche. Acclamée par son public, elle court d’un bout à l’autre de la scène avec une telle aisance que c’en serait presque déroutant. Ship to Wreck, extrait de leur dernier album How Big, How Blue, How Beautiful, nous emmène en douceur vers le troisième morceau, Rabbit Heart (Raise It Up). «I want everybody to stand, Montreal. Do you want to get high?». En guise de réponse, les corps se soulèvent, la température monte d’un cran et la belle rousse descend de scène et se met à gambader dans la fosse pour ensuite monter sur une petite estrade et continuer de chanter, comme si de rien n’était. Les fans se précipitent autour d’elle et la magie opère instantanément. Hypnotisée par sa voix cristalline et pourtant si puissante, la foule boit chaque parole de la chanteuse.

De retour sur la scène principale, le spectacle continue avec Skake It Out (Ceremonials) et Delilah (How Big, How Blue, How Beautiful) avant d’entendre les premières notes de Sweet Nothing; collaboration musicale avec le DJ et producteur Calvin Harris. Elle nous présentera ce soir une version plus «épurée», qui donnera au morceau une toute autre dimension.

Florence and the Machine (1)

Vous connaissez la notion d’intimité? Détrompez-vous, Welch est sur le point de bouleverser ce concept. À sa demande, les écrans de téléphone s’éteignent un à un, la salle s’assombrit et seule sa présence illumine le Centre Bell. How Big, How Blue, How Beautiful, extrait de l’album du même nom, créent une véritable connexion entre le public et la chanteuse. Le silence est d’or et une vague de frissons se fait sentir dans toute la salle. «I like feeling connected with you guys. I see love in each one of you and from what I can see Montreal, you have a lot to give». Visiblement très touchée par tant de reconnaissance, Welch remercie le public à maintes reprises, expliquant au passage comment notre monde actuel est de plus en plus dépouillé d’amour et de partage.

Cosmic Love, Mother ou encore Queen of Peace se succèdent dans la set list avant que le groupe n’entame l’un de leurs plus gros succès. Titre rassembleur, Spectrum fait battre les cœurs à l’unisson. Dog Days are Over et le célèbre You’ve Got the Love sont l’occasion pour la chanteuse, qui aime faire régner l’amour là où elle passe, de demander à chaque personne de prendre son voisin dans ses bras. What Kind of Man et enfin Drumming Song viennent clôturer une soirée magique et complètement hors de ce monde.

De par son charisme et son talent, elle est une Patti Smith ou encore une Kate Bush des temps modernes. C’est une femme qui brille de mille feux, qui inspire le respect. Volcanique par moments et douce et gracieuse à d’autres (on pensera notamment à ses pas de danse, façon danseuse étoile), elle est une véritable petite dose de bonheur. Florence Welch est un oiseau rare, trop rare. Sa voix si frêle et si cristalline lorsqu’elle parle devient alors tellement puissante, profonde et vibrante lorsqu’elle chante qu’elle pourrait déplacer des montagnes. Comment ne pas être hypnotisé par tant de sincérité, de générosité, de partage et de passion? Un groupe à voir plus d’une fois dans sa vie.

Texte: Marine Lardennois

Setlist
What the Water Gave Me
Ship to Wreck
Rabbit Heart (Raise It Up)
Shake It Out
Delilah
Sweet Nothing (Calvin Harris)
How Big, How Blue, How Beautiful
Cosmic Love
Various Storms & Saints
Mother
Queen of Peace
Spectrum
You’ve Got the Love
Dog Days are Over
Rappel
What Kind of Man
Drumming Song