Le week-end dernier se tenait la 13e édition du Rockfest à Montebello. Même si cette récente édition ne fut pas une des meilleures éditions à mon humble avis, il ne reste pas moins que participer au Rockfest de Montebello reste toujours une expérience inoubliable, et ce, pour les 5 sens!

Personnellement cette année, la programmation n’était pas des plus attirantes pour le fan de métal que je suis, mais cela n’a pas pour autant diminué mon plaisir de participer encore à cette édition du Rockfest.

Il faut bien se le dire, le Rockfest c’est beaucoup plus qu’une simple programmation de groupes de musique, c’est l’histoire d’un week-end ou la démesure semble être tolérée et même presque un comportement acceptable, l’instant d’un week-end. C’est aussi tous les styles confondus qui se côtoient, sans véritablement de heurts apparents. De l’ado punk de 16 ans au vieux rocker de 50 ans. Tout cela se passe toujours dans un calme relatif. Bien sûr c’est la fête au village et certains en profitent plus que largement, mais cela fait partie de ce trip un peu hors norme.

J’arrive très tôt le vendredi, avec une grande fébrilité, à Montebello. Pour la cinquième année, notre petit groupe se retrouve sur la rue François-Xavier, dans la cour d’une jolie petite maison. Nos hôtes sont toujours aussi accueillants, encore cette année, ils nous avaient préparé notre petit retranchement pour le week-end. On fraternise rapidement avec nos colocs de terrain, le Rockfest, ça commence comme ça!!!

Petite virée dans la ville pour débuter et aller récupérer mes billets. Encore cette année, il y a multitude de cantines, boutiques de «gogosses» qui ont pignon sur rue, ainsi que quelques résidents qui en profite, eux aussi, pour y ramasser quelques dollars durant la fin de semaine. Une partie de la rue ressemble un peu à un gros marché aux puces. J’ai moins aimé tous les kiosques de vêtements qui se ressemblent presque tous. Cependant le choix de nourriture était vraiment varié, tous pouvaient y trouver son compte. C’était parfois même difficile à choisir pour le petit lunch de fin de soirée. Je vous recommande hautement les cuisses de dinde. Petit conseil, attendre samedi soir pour acheter vos trucs, les vendeurs sont souvent plus négociables que dans la journée.

Cette année, il y avait quelques changements sur le site du festival. La configuration du site a été un peu changée, seulement trois scènes ont été installées comparativement à 5 l’an dernier. J’ai trouvé cela intéressant, les groupes ont joué plus longtemps et cela nous a permis d’éviter d’avoir deux groupes favoris qui jouent sur la même plage horaire. Même si cette année il y avait moins de groupes sur la programmation, on avait la chance de les voir jouer plus longtemps. Au dire de certains festivaliers, beaucoup d’entre eux ont bien aimé cette formule.

Mais au Rockfest, il y a bien évidemment de la musique! J’ai vu beaucoup de spectacles, des bons, des ennuyants, des surprises et des valeurs sûres, mais naturellement je n’ai pas pu tout voir, voici donc un aperçu des prestations des groupes du Rockfest édition 2018 auxquelles j’ai assisté en totalité ou en grande partie.

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15 juin

Horny Bitch: le groupe punk montréalais à fait belle figure. C’est par hasard que je suis arrivé au début de leur prestation. Un groupe dont j’ignorais l’existence, un punk ravageur féminin. J’ai beaucoup aimé. Il avait un style bien à eux.

Les Chiens Sales: jouant un dirty rock graisseux comme j’aime bien. Le groupe a joué à la hauteur de leur réputation. Malgré une prestation de début d’après-midi, ç’a donné un grand coup! J’ai eu la chance de revoir le groupe en prestation dans un bar de la place, encore plus intimiste et encore plus percutant. Bravo!

Sum 41: Loin d’être admirateur de groupe, c’est quand même lors de leur spectacle que j’ai ressenti dans la foule cette frénésie collective si particulière à Montebello lorsque le groupe à débuter. Une foule immense qui s’est mise à sauter tout ensemble. Sum 41 à jouer l’album Does This Look Infected, en intégralité pour les 15 ans de l’album. Cela a énormément plu à la foule réunie, avec un groupe en pleine forme, ce fut un mix bien réussi. J’avoue avoir tapé du pied, mais c’était pendant leur cover de Black Sabbath.

Cannibal Corpse: Même si cela est toujours un peu absurde de voir ce groupe. En pleine après-midi, le soleil en plein visage, il reste néanmoins que Cannibal Corpes nous a «shaké» le pommier, les vétérans de Death métal nous ont démontré avec leur musique et la voix caverneuse de George Fisher pourquoi ils sont toujours présents sur la scène métal. J’ai beaucoup aimé entendre I Cum Blood, Make Them Suffer en autres. Vivement de les revoir en salle.

Rancid: Tim Armstrong et ses acolytes ont donné une prestation digne de mention, le groupe courrait partout sur scène, la foule plus que participative en redemandait. Le groupe semblait s’amuser sur scène, leur énergie était contagieuse. Le groupe a notamment joué Time Bomb, Fall Back Down et naturellement Ruby Soho.

Dimmu Borgir: il y avait eu déjà un bon moment depuis la dernière prestation du groupe norvégien en terre québécoise, c’était certainement dans mes plus attendues. J’ai beaucoup suivi le groupe au début de leur carrière leur black métal symphonique avait un petit quelque chose de spécial. Je suis resté sur mon appétit cependant, car le groupe a joué peu de pièces que je connaissais.

Godsmack: grosse production de spectacle pour le groupe du Massachusetts, nous avons eu droit à un spectacle avec une belle pyrotechnie. Sully Erna et sa troupe nous ont offert une bonne prestation de leur rock. Très volubile, le leader du band est presque en communion avec la foule. Il y a longtemps que je ne les avais pas vus en spectacle. Je m’attendais à du rock mou, mais on a eu droit un bon spectacle. Je n’ai pas été déçu.

Stone Temple Pilots: J’étais énormément septique de leur présence avec le nouveau chanteur Jeff Gutt, mais je dois avouer, bien humblement, que j’ai vu un très bon spectacle. Tous les grands classiques y ont passé. Jeff a fait le boulot, certes ce n’est pas Scott, mais il y a encore un peu la magie dans le groupe ce qui amène un côté spécial du groupe. Une de mes belles surprises du week-end. STP ont joué, entre autres, Wicked Garden, Interstate Love Song, Dead & Bloated et Plush.

Prophets of Rage c’était certainement un des spectacles les plus attendus du festival. Une foule énorme s’était donné rendez-vous. Ce groupe de rap/métal avec Tom Morello en tête (ex leader de Rage Against the Machine), a donné l’assaut final ce vendredi soir. Les nombreux admirateurs présents ont vécu une expérience musicale hors du commun. Jouant notamment des pièces de RATM, Public Enemy. Nous avons eu droit à un grand moment. Le public en redemande au grand plaisir du band. Il nous a offert une des belles prestations du week-end. Les grands classiques y ont été joués tels que Testify, Take The Power Back, Bombtrack, Guerrilla Radio et Bullet In The Head.

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16 juin

Insurrection: Quoi de mieux que commencer cette journée avec le groupe de la région Gatineau. Stef Jomphe  et son groupe ont reparti le festival de belle manière. Prestation énergique du groupe. Rien de mieux pour replacer notre «hangover» et le leader du groupe a su mettre la foule dans sa petite poche!!

Beyong Creation: le groupe québécois nous a donné un spectacle de haute voltige musical, jouant leur Death Metal Technique d’une manière quasi chirurgicale, le groupe en a épaté plus d’un. Je les avais beaucoup aimés lors du Trois -Rivieres Metalfest l’automne dernier, ce week-end ils m’ont encore ébloui.

Municipal Waste: Du bon Thrash métal, j’attendais le groupe avec impatiente et je n’ai pas été déçu. Un spectacle plein d’énergie. Le groupe m’a fait connaître le «Wave of Death» si vous ne connaissez pas Le «WOD»! C’est d’envoyer le plus de personnes en bodysurfing vers la scène, pour en donne plein les bras aux agents de sécurité. Moment rigolo du week-end. Certainement un de mes bons spectacles du week-end.

The Exploited: C’est dans les groupes mystiques que je voulais voir dans ma vie, ils faisaient partie de mon «to do list». Prestation haute en couleur pour les vétérans punk anglais. Ils nous l’on balancer en pleine tronche. Beau moment lorsque plusieurs fans sont montés sur scène pour chanter avec Wattie Buchan. Un de mes coups de cœur du week-end.

Lamb of God Groupe dont j’avais le plus envie de voir durant le week-end. C’est un peu une histoire d’amour entre le groupe et le Rockfest. Une grande foule est réunie pour la prestation. Comme à l’habitude ce fut un moment épique, le coucher du soleil la poussière qui tourbillonne, un mosh-pits immense, de la fumée rose et bleu de toute merveille, de loin mon meilleur moment du week-end.

Tenancious D groupe toujours rigolo à voir, Jack black et sa gang nous on emmener dans leur monde de fou avec leur musique parfois enfantine par moment, mais agrémentée d’une mise en scène hors du commun. Une de spectacle qui a attiré une très grande foule.

Steel Panther: Même si le groupe joue une musique que j’aime beaucoup je n’aime pas vraiment ce groupe. Une parodie des groupes Glam des années 80. Leur vulgarité et grossièreté qui ont fait leur renommée au début de leur carrière, commence par contre à être redondant et sentir le réchauffer.

Weezer: le groupe originaire de Los Angeles était pour moi un peu une déception pour un groupe de clôture du festival. J’aurais préféré quelque chose de plus métal, un peu plus agressif. Cela reste néanmoins un choix personnel. Je suis resté environ le 2/3 du spectacle, même si je connaissais plusieurs chansons. J’ai trouvé le groupe ennuyeux sur scène, un groupe statique, sans âme. Si j’avais beaucoup apprécié le groupe en début de carrière, je trouve personnellement que leur musique a mal vieilli.

C’est toujours avec un peu de tristesse que l’on quitte le dimanche. Seul sur la route, de retour à notre routine de vie normale, on repense à notre week-end, et l’on a déjà hâte à l’an prochain! Voilà! C’est le début de la dépression post-Rockfest  qui commence.

 Je vous le conseille une fois dans votre vie d’amateur de rock de toutes sphères confondues, de vivre au moins un Rockfest dans votre vie. Pour bien comprendre un Rockfest, je vous l’assure, il doit être vécu et non lu.

Texte: Nicholas Dumont

Photos: Martine Labonté