Depuis que l’encadrement de la fête nationale s’est resserré, les festivités organisées sur les Plaines d’Abraham ne cessent de baisser en popularité. Alors qu’autrefois, on se déplaçait de partout dans la province pour y assister, une grande partie de la population boude maintenant le centre-ville et préfère fêter de manière plus intime.

Malgré tout, j’ai choisi, cette année, de retenter le coup. La pluie torrentielle qui a fait rage toute la journée a cessé à temps et c’est au sec que nous montons à bord de l’autobus. D’arrêt en arrêt, il se remplit, finissant par être bondé comme à l’heure de pointe en pleine session universitaire. Ça n’a tout de même rien à voir avec le souvenir de mes premières St-Jean, où le chauffeur devait sans cesse intervenir pour calmer le chahut.

D’humeur festive, le peu de gens que nous croisons dans les rues nous salue et nous souhaite une « bonne St-Jean ». Nous franchissons une sécurité aimable, mais vigilante et très présente. La bière en vente à un prix bien raisonnable à plusieurs points stratégiques, permet aux fêtards de se réapprovisionner sans trop avoir à faire la file. Plusieurs toilettes chimiques ont été disposées sur le site, mais ne suffisent pas à remplacer totalement les « toilettes naturelles », encore très populaires auprès des jeunes hommes.

Le sol toujours gorgé d’eau n’épargne pas nos souliers mais, dans les circonstances, c’est le moindre de nos soucis. Nous alternons, comme beaucoup d’autres, entre les trois scènes où le public se divise à peu près équitablement. Certains sont là pour apprécier la musique, d’autres s’en préoccupent moins, préférant s’amuser entre amis et profitant de la foule pour faire de nouvelles connaissances. Plus d’une vingtaine d’artistes se succèdent sur les trois scènes. Parmi eux, se trouvent Jimmy Hunt, Les Trimpes, Les Ambassadeurs, Sir Pathétik, Manu Militari, Miss Dj Licious et Dream Creator. Les amateurs de rock, de hip hop et de techno semblent apprécier et les artistes se produisent devant une foule assez participative.

Plus aucun signe de la pluie, les heures avancent à pas de géants et sans même qu’on s’en aperçoive, c’est déjà la fin.

La fête nationale n’est définitivement plus ce qu’elle était, mais il y a encore moyen de se faire du plaisir en ville. Contrairement aux années précédentes où on peinait à circuler parmi les gens massés un peu partout en ville, les dernières éditions se sont assagies. Reste à espérer que la tradition ne se perde pas complètement pour les générations à venir.

Texte et photos: Jessica Dufour

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