Le duo Prieur&Landry lance son premier album le 7 octobre au Divan Orange  (8 octobre au Knock-out de Québec et le 9 octobre au Coup de Grâce de St-Prime).

L’album était attendu depuis longtemps, et il s’agit de plus de la première parution des Spectacles Bonzaï, sous tutelle du predz Seb Collin — l’homme aussi derrière les concerts de La Ligue Rock.
La mode des duos guitare/batterie bât son plein depuis quelques années avec les White Stripes, Death from above 1979 et Japandroids, Prieur&Landry se classe parmi ces groupes de grande importance, et les gars jouent du coude.
Il y a tout près d’un an maintenant que le duo faisait leur première apparition sur scène. Quelques spectacles ont suffi pour attirer le regard des programmateurs et des amateurs de rock lourd de la métropole.

Après la tournée de quelques festivals durant l’été (Woodstock, Le Festif, le FME, le Sorel Fest…), dont la première partie des puissants Galaxie, non pas une fois, mais deux, rien de moins, le duo présente enfin son matériel; dix pièces Stoner et grasse nous rappelant ce que nous aimions tant dans le rock des cinquante dernières années.

On dit « Stoner » parce que nous pourrions ajouter mille qualificatifs. On dit « Stoner » parce qu’il n’y a rien de nouveau ici, mais c’est fait avec tellement de sincérité et énormément de talent.

Dès les premiers accords, on entend Tommy Iommi. Dès les premières phrases on entend les belles années de Ozzy. Il y a du Cream aussi, du Hendrix, une touche de Deep Purple et de Blue Oyster Cult, et beaucoup de Steppenwolf.

C’est grunge aussi. Pas mal grunge. Pas comme le Nirvana de Smell like teen spirit mais plutôt comme celui de l’album Bleach; les pièces Downer et Floyd the Barber. Il y a en fait beaucoup plus de vieux Alice in Chains que de Nirvana. Plus lourd et sans l’attitude punk. Il y a quand même un peu de punk à la Mudhoney (sur le titre Pollution) et beaucoup de Stoner de l’époque 90’s: Tad et Melvins entre autres.

Mais ce n’est pas tout. Cet album est aussi rempli de Blues. De vieux Blues. Le Blues des champs de coton. Le Blues des esclaves et de la libération d’un peuple. Le Blues de Willie Dixon et de Howlin’ Wolf, avec juste un peu plus de disto.

On peut même y entendre des références plus industrielles comme sur la pièce instrumentale Stuck inside your brain qui rappelle un peu Nine Inch Nails ou Ministry.

Malgré toutes les références « old-school » ça ne sonne pas vieux jeu du tout. Le duo Prieur&Landry s’inscrit à merveille dans la vague de Jon Spencer, Black Keys et plus récemment Alabama Shake, tout en étant beaucoup plus intense et agressif que ces groupes. La production est garage, l’instrumentation simple, on se demande même à la limite si les chansons ont des paroles parce qu’on est bien souvent dans un espèce de « mumbling » plutôt que dans le chant.

Il n’y a pas de doute, les kids viennent des années 90. Il y a tout dans cet album, tout ce qui vient avant les années 2000. Il y a tout sauf du Emo, du Rap et du Metalcore. Enfin!!! Enfin une production rock avec tout ce que ça comporte. Un retour de 45 min dans le passé qui rassure et réconforte. La musique appartient aux humains, non aux machines. L’enregistrement respire l’impatience et la vitesse, l’improvisation, le moment présent. Ça sent le garage sale, la bière flatte, la batterie cheap, les cordes de guitare usées. On entend le nombre incalculable de paires de baguettes se fracasser sur les cymbales rouillées. On goûte le rhum brun et les Peter Jackson fumée l’une par-derrière l’autre. Du rock vrai, sans artifices, fait avec des instruments réels, et du sang. Beaucoup de sang.

Si Priestess a pu partir du Mile-End pour se rendre jusque dans Guitar Hero il y a dix ans. Il n’y a aucune raison pour que la musique de Prieur&Landry ne soit pas entendue ailleurs que sur notre territoire. Lourde tâche pour le predz des Spectacles Bonzaï qui a maintenant le mandat de faire de ces deux grungeux des rockstars.

Extrait du nouvel album:

Facebook

Texte: David Atman

Crédit photo: Marie Poirier-Landry