Pearl Jam: 11 années d’attente pardonnées

Pearl Jam-2C’est un Pearl Jam décontracte, heureux et généreux qui a offert un spectacle béton de 180 minutes, tapantes (3 heures, pour les moins bon calculeux) dans la maison des «Nordiques» à Québec.

Après cinq chansons d’ouverture, Eddie saisit sa feuille afin de s’exprimer à son public pour la première fois dans un parfait Franco-Seattlois: «Bonsoir!». Acclamation de la foule. «Après 11 ans, c’est un plaisir d’être un retour». Seconde acclamation de la foule. «Merci de nous inviter après tant d’années». Québec en délire.

«C’est probablement la dernière fois que je vais parler français puisque mon français, c’est de la merde». Le groupe entreprend ensuite Even Flow durant laquelle Eddie boit une goutte de sa mythique bouteille de vin devant une foule assourdissante. Nous avons eu droit à un Eddie Vedder en pleine possession de ses moyens, souriant et en parfait contrôle vocal. Le groupe fêtant son quart de siècle avait du plaisir. Le guitariste Mike McCready prenait un malin plaisir à divertir la foule du côté jardin. La musique était solide.

Un spectacle en toute simplicité. Aucune première partie. Aucun fla-fla. Le band a joué exactement trois heures sur une scène modeste, voire petite. Le tout présenté en format 360 degrés avec une scénarisation plutôt vétérane, mais très appropriée pour un concert aux allures intimes. C’était mon baptême du Centre Vidéotron de Québec et j’ai franchement beaucoup de difficulté à affirmer si l’immeuble ovale a ce petit quelque chose de spécial ou s’il s’agit de Pearl Jam qui a réussi à créer une atmosphère digne d’un show intimiste dans le garage d’un ami.

13199526_10153358434102924_276391681_o

Ont-ils joué les musts? Oui. Tous les classiques comme Even Flow, Corduroy, Porch, Daughter, Jeremy, Black, Once et ainsi de suite. Toutes les excellentes comme Elderly Woman Behind the Counter in a Small Town, Light Years, Why Go, Given to Fly, State of Love and Trust, Wash… Toutes sauf Just Breathe (mais on s’entend que ce n’est pas grave!).

Le groupe simili-conclut le spectacle avec la très belle pièce Better Man avant de revenir pour un «léger» rappel de neuf chansons. Rappel qui commence acoustiquement avec du Neil Young et durant lequel nous avons droit à du Cheap Trick ainsi que le petit Noa qui vient jouer de la guitare sur Sad. Québec cri fort. Très fort! Ils ont attendu longtemps. Bref, après neuf chansons de rappel, on s’en doute bien… Un deuxième rappel est nécessaire.

Pearl Jam-1Eddie revient avec sa chemise carottée (look beaucoup trop trendy 25 ans plus tard), présente ses comparses en français, et c’est reparti pour six autres hits. Pearl Jam conclue précisément dans cet ordre: Jeremy, Black (qui disons-le, tous doivent voir avant de mourir), Alive et finalement… Baba O’Reily de The Who!

180 minutes de spectacle devant un aréna entier qui ne s’est jamais rassis. Un public TRÈS bruyant. Un public qui en aurait probablement prit encore beaucoup malgré la grande générosité du groupe. Pearl Jam, c’est une leçon de musique organique. C’est un groupe qui dépasse les bornes du grunge pour prendre sa place avec les légendes du rock.

Merci spécial à Pat Turbide de chez Musique Dépôt à Saint-Jean-sur-Richelieu.

 

Texte et photos (cellulaire): Guillaume Paquin