Daily Rock était présent pour la huitième édition du Pouzza fest au centre-ville de Montréal. Le festival se déroule sur une période de trois jours, avec une scène extérieure gratuite ainsi que plusieurs salles intérieures (Katacombes, Foufounes électriques, café Cléopâtre, théâtre Ste-Catherine) où les artistes jouent de façon simultanée. Plusieurs activités sont également prévues, outre les performances musicales, afin d’offrir une fin de semaine diversifiée.

Activités de jour

Plusieurs options sont offertes aux festivaliers, sans compter les nombreuses performances acoustiques sur les terrasses. On y compte le tournoi de baseball, Grand Slam, ou les équipes s’affrontent, malgré leur hangover de la veille. Un barbecue est également offert sur la terrasse des foufounes électriques le samedi et dimanche, accompagné d’une ambiance acoustique (offerte par Steveo & the crippling addictions, Guilhem chanteur de Lost Love, Ian Rivers) ainsi que le classique merch mall du dimanche. Le dimanche matin, une activité de yoga (yoga for punks) ainsi que de méditation est prévue pour les braves qui sont debout à cette heure. L’ambiance est également familiale, offrant le Pouzza bambino pour les jeunes punks avec ses jeux gonflables et ses activités family friendly permettant aux parents d’en profiter en famille.

Les femmes de la scène

Dans l’optique d’une visée de parité entre les artistes hommes/femmes, une table ronde de discussion était offerte mettant en avant plan les femmes de la scène. On y abordait autant les artistes que les femmes qui travaillent dans le milieu et qui occupent diverses positions (agentes, publicistes, promoteurs, etc.). On y discutait des enjeux entourant l’embauche, les succès et avancement des femmes dans l’industrie de la musique, qui demeurent encore sous représentées.  Lors de notre entretien avec Hugo Mudie, fondateur de l’évènement, celui-ci nous informe de l’importance pour le festival de viser à une équité entre le nombre de groupe féminin versus masculin. Cette année, il nous informe avoir 30% des groupes présents où au moins un des membres est de sexe féminin, comparativement à l’année dernière ou il en comptait 25%. Cette visée est difficile selon lui, car les femmes sont sous-représentées dans l’industrie de la musique. Mudie croit qu’en leur donnant plus de visibilité, cela encouragera d’autres jeunes femmes à se lancer dans une carrière musicale, plutôt qu’assumer que c’est peu probable puisque les modèles représentés sont majoritairement masculins.

Programmation du vendredi

Une belle brochette de groupe ouvre la première soirée du festival. C’est Brutal Chérie groupe originaire de Montréal, qui débute sur la scène extérieure, le Jardin des Bières, avec une foule respectable. Les groupes marquants de cette journée pour moi furent Junior Battle, originaire de Toronto, jouant aux foufs 2.0. C’est dans une salle pleine ainsi qu’une ambiance familiale qu’ils effectuèrent leur set, la foule chantant les paroles de chacune des pièces performées par le groupe.

Les fans ont eu droit, en prime, a un segment d’une reprise de la chanson réarrange de Limp Bizkit, ce qui a fait redoubler d’excitation la foule avant leur dernière chanson. La légendaire formation Anti-Flag a fermé la scène extérieure, étant la tête d’affiche du vendredi. Ils ont effectué des pièces de leurs plus récents albums (american spring et american fall), incluant également les classiques (die for your government, fuck police brutality, etc). J’ai quitté avant la fin de la prestation, afin d’aller regarder le spectacle réunion de Brixton Robbers. C’est avec un son cru, la voix rauque caractéristique du punk et pleine d’émotions, que les membres ont soulevé la foule de fidèle venue voir une, possible dernière fois, le groupe montréalais. Ma soirée s’est terminée avec Such Gold, de New York, qui a offert une solide prestation, contrastant avec le groupe précédent, Tsunami Bomb, qui manquaient légèrement d’énergie comparée à ce à quoi leurs fans sont habitués. La soirée s’est poursuivie jusqu’aux petites heures du matin, pour les plus motivés, avec les shows secrets de Lost love (lancement d’album), Dead Fucking Last, Junior Battle (cover set).

Programmation du samedi

La météo n’a pas été aussi clémente que la veille, Lost Love ayant performé sous la pluie. Cela n’a pas empêché les fans de se regrouper pour profiter du spectacle, dont la qualité n’en était pas amoindrie malgré la température. Lost Love, qui est généralement présent lors du Pouzza, a d’ailleurs joué plusieurs fois lors de la fin de semaine; à ne pas manquer! La tête d’affiche de la soirée, Reel Big Fish a fermé le Jardin des Bières sous la pluie également, avec une foule plus qu’enthousiaste. Leurs classiques ont été entendus, les musiciens toujours empreints d’une grande énergie ont su donner le ton pour le reste de la soirée, dans une ambiance plus que festive avec leur set généreux. Set it Back originaire de Montréal à donner un spectacle personnalisé à la salle (café Cléopâtre), les musiciens ayant revêtu leurs plus beaux sous-vêtements pour l’occasion. Malgré leur tenu (ou plutôt absence de), cela n’a pas réussi à éclipser la qualité de leur performance, en mettant la barre haute pour les artistes à venir. C’est la formation de Québec, Hitch & Go, qui a pris la relève avec ses rythmes pop-punk, pour le plaisir des festivaliers. Ils ont remarquablement bien réussi à faire lever la foule, avec leur prestation énergique. En fin de soirée, c’est Barn Burner et Dead Fucking Last qui ont fermé la programmation officielle des Foufounes électriques, avant les shows secrets. Le groupe de stoner/death métal originaire de Montréal, Barn Burner faisait un spectacle réunion pour l’occasion du Pouzza Fest. DFL originaire de Lost Angeles, a donné une remarquable performance. Malgré l’heure tardive, le chanteur débordant d’énergie interpellait régulièrement les spectateurs, dans une ambiance punk des années 90. Les shows secrets pour la soirée comprenaient Typesetter, Sammy Kay, Jason Guy Smiley (front to bottom songs), Chixdiggit et Timeshares.

Programmation du dimanche

Pour la dernière journée, la pluie a laissé place au soleil pour que nous puissions profiter des derniers artistes de la fin de semaine. We are Wolves, trio de Montréal, a changé l’ambiance avec un son punk-électro audacieux. Contrastant avec Grimskunk, qui leur faisait suite. C’est Face to Face, au Jardin des Bières, qui a fermé la scène extérieure de cette dernière journée. Les musiciens ont offert une excellente performance, comme on leur connaît. Les interactions avec la foule présente étaient plus que bienvenues, ceux-ci chantant à l’unisson avec le groupe. Ensuite, le groupe californien Cut Up jouait au théâtre Ste-Catherine. Leur prestation était bien commencée, mais en raison de difficultés techniques, leur set a dû être écourtée. Un des artistes qui a été, selon moi, le plus surprenant lors de la fin de semaine est le rappeur Astronautalis. Malgré le contraste évident avec le reste de la programmation, il a donné une performance électrisante qui s’intégrait bien avec le reste des spectacles vus jusqu’ici. Il a su bien capter son audience et prendre sa place. Le dernier spectacle de la soirée était un choix déchirant pour plusieurs; Cancer Bats qui jouait l’album Hail Destroyer ou PKEW PKEW PKEW. Y allant avec les classiques, nous avons assisté à Hail Destroyer. L’ambiance était intense et les Foufounes Électriques pleine à craquer.

Bref, le Pouzza fest est un festival bien différent des autres, ou l’ambiance de la jungle urbaine permet différentes locations, différents styles de groupe, une tonne d’activités diversifiées sans compter l’exclusivité offerte par les shows secrets. C’est dans une ambiance chaleureuse que des gens de partout se réunissent, une fois par année, pour célébrer leur passion avec les autres membres de la famille. C’est cette facilité de connexion entre fans qui rend l’expérience d’autant plus mémorable, avec le sentiment de se retrouver en famille, avec des gens qui partagent leur passion en commun.

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Texte: Stéphanie Huot

Photos: Martine Labonté