Festival punk rock familial

On le sait tous, le punk rock est plus qu’un mouvement musical et plus qu’un mode de vie; c’est aussi un mouvement rassembleur. Les équipes de Greenland Productions, d’Evenko et Les Fucking Raymond l’ont compris et ont décidé d’organiser pour une deuxième année le Festival Punk Rock 77 Montréal le 27 juillet dernier. Tout un chacun y était invité. Peu importe l’âge, même si vous avez 77 ans, vous étiez le ou la bienvenue! Une foule de divertissements et plusieurs services étaient mis à la disposition des festivaliers. Je pense entre autres à la location de casiers, plusieurs kiosques de restauration, guichets automatiques, bacs de recyclage et de compost étaient disponibles ainsi qu’une zone familiale. L’évènement était en collaboration avec Les Amis et moi pour offrir aux jeunes familles un espace bien à eux. J’imagine que cela a convaincu plusieurs familles d’organiser une sortie familiale avec les enfants! Les 10 ans et moins accédaient au site gratuitement et pouvaient aller bricoler et jouer dans les jeux gonflables avec d’autres enfants punk pendant que des parents faisaient la sieste dans des poufs sous les arbres avec des plus jeunes.

Beaucoup à voir, lire et partager!

21 groupes et artistes ont fait partie de la programmation de cette année. Trois scènes étaient prêtes à les accueillir: la scène Ouest, la scène Est et la scène du Jardin. La scène Ouest nous permettait de regarder les spectacles sur des écrans installés de chaque côté de celle-ci et si on voulait, on pouvait s’asseoir quelques minutes dans la fausse herbe qui était déroulée sur le sol. La scène Est offrait un parterre un peu moins grand, mais la foule se trouvant plus resserrée créait une autre ambiance, plus chaleureuse. La scène du Jardin se trouvait parmi les arbres, ce qui offrait beaucoup d’ombre: wôw, merci! Chaque côté on retrouvait les Jardins YUL EAT et le Marché aux Punx. Le Marché aux Punx regroupait des marchands et des collectionneurs d’art, de mode et de vinyles de style punk. On retrouvait également sur le site une foire du disque, une expo d’affiches et des films et documentaires étaient diffusés. Avec des performances lives, le Marché des Punx et le Cinema 77: vous pouviez améliorer votre culture musicale et vous procurer des trucs vraiment cool tout en encourageant les artistes et les passionnés.

Les groupes

Dès 13: 00, les groupes entraient en scène. Je suis arrivée pendant la prestation de L7 à 15: 00 et quelques minute. Ce groupe californien est formé de quatre femmes et du peu que j’ai vu: plusieurs étaient contents de les retrouver sur scène après une absence qui a duré de 2001 à 2014. Je me suis ensuite dirigée vers la scène Est pour skanker aux rythmes des Planet Smashers. Groupe ska très connu des Montréalais et des Montréalaises, très présent et acteur majeur de la scène d’ici avec Stomp Records, il était évident que j’allais aller voir leur show. Affichant en arrière-plan la bannière de leur dernier album: Mixed Messages, ils nous ont appris entre deux chansons qu’un autre album était à venir. Je crois que tous et toutes se sont mis à skanker encore plus après cette annonce! Il faut préciser que fans attendent cela depuis 2014. Anti-Flag était le groupe suivant sur ma liste. Ils sont très présents au Québec cette année, ils ont participé au PouzzaFest 2018 et ils participeront au Rock La Cause de Victoriaville le 11 août. J’ai l’intention d’aller les encourager par ma présence à chaque fois que j’en aurai l’occasion, car ils ont des idéaux qui sont à mon avis très salutaires. Ils offrent à chaque fois une performance très énergique et charismatique.

 Sick of it All commençait tout de suite après sur la scène opposée. Les gicleurs automatisés arrosaient parfois la foule, ce qui avait pour effet de rafraîchir les punks et de laisser le sable au sol. Le soleil commençait à descendre dans le ciel, l’heure du souper fut esquivée pour plusieurs. Si vous aimez le punk hardcore, vous allez devenir dingues de Sick of it All. Band originaire de New York, il est formé par les frères Koller qui sont toujours leaders de leur formation à ce jour. Ils sont considérés comme les rois du NYHC (New York hardcore) et ce depuis plus de vingt ans! Leurs textes sans équivoques et la grande place allouée aux solos et aux parties instrumentales est ce qui les caractérise le plus et ce qui leur vaut leur statut de rois.

En me dirigeant ensuite vers la scène du Jardin qui allait accueillir Satanic Surfers, j’ai pu profiter de la fin de la prestation de The Interrupters. Band nouvellement aimé des Québécois, il est pourtant actif depuis 2011. Actif sous l’étiquette de disque de Tim Armstrong; Hellcat records, The Interrupters fait tourner les têtes avec sa magnifique chanteuse Aimee Allen. Ils offrent un ska reggae que l’on pourrait qualifier de «bonbon» selon moi, mais en même temps vraiment accrocheur et enjoué. On ne peut pas, ne pas aimer The Interrupters si on aime le vieux punk underground, le reggae et le ska. De retour à l’ombre pour Satanic Surfers sur la petite scène, cela me permit de m’avancer au premier plan sans me retrouver en sueur et ensevelit par la foule. C’est à cet endroit, avec ce band, que l’on pouvait vraiment ressentir l’esprit de famille que le punk rock nous apporte. Pourquoi eux plus que les autres groupes? De par leur excitation de performer à nouveau devant nous, car ils n’en étaient qu’à leur troisième performance en sol québécois depuis leur reformation en 2014 et parce qu’ils sont originaires de Suède. Le punk rock, c’est mondial comme passion. Le trash était amical, les gens chantaient les yeux fermés à pleins poumons les paroles au milieu de ce brouhaha que créait le show. J’ai passé un très bon moment.

J’ai profité de Me first and the Gimme Gimmes assise sous les arbres; la chaleur et mon corps commençaient à m’envoyer des messages, mais mon intérêt n’était aucunement ébranlé. Les costumes de scène étaient chics: tous étaient vêtus de blanc et rouge et le chanteur se démarquait en portant les mêmes couleurs, mais de façon inverse au reste de la troupe. Cette troupe est formée par des artistes déjà connus comme Joey Cape, Chris Shiflett, Dave Raun et Spike Slawson. Ensembles, ils forment un super band qui offre aux gens des covers de chansons connues, servies à la saveur punk rock. AFI offrit ensuite une performance solide, avec plusieurs hits populaires. Un des shows que j’ai le plus aimé de ma journée. Le chanteur  Davey Havok sait communiquer avec la foule; de part ses regards, ses paroles ou encore en pointant certains spectateurs du doigt. De voir ma filleule de 8 ans sur les épaules d’un ami qui capote littéralement parce que Davey l’a pointé du doigt m’a valu tout l’or du monde.

Toute bonne chose a une fin

Suicidal Tendencies, Rise Against et D.O.A. étaient les trois groupes qui ont terminé cette journée incroyablement punk. Une température idéale, quoi que très chaude n’a pas empêché les fans de s’énerver jusqu’à la fin. Rise Against ont offert une longue prestation, qui était à la hauteur de mes attentes; des nouvelles, des vieilles chansons, un bon son quoi qu’un peu faible vu l’heure tardive et un rappel surprenant. Le 77 Montréal a pour une deuxième fois comblé mes attentes et colmaté mon manque de musique punk rock. Que du positif à dire sur les installations, le service, le staff, la programmation, etc. La possibilité d’acheter la  «warrior pass» qui donnait accès également au Heavy Mtl qui avait lieu le lendemain et le surlendemain était une idée géniale. «— On se voit dans le pitt l’an prochain» était ce qu’on pouvait lire sur une grande bannière lorsque nous quittions le site. On ne peut qu’envisager avec enthousiasme une troisième édition en 2019.

https://www.77montreal.com/fr/

Texte: Josée Marcoux

Photos: Martine Labonté