La soirée commence à 10 :20 avec The Shakewell Brothers. La salle est pleine déjà et l’ambiance est à la fête
Le show commence à grand coup de distorsion et de feedback. Les riffs de basse et la guitare punk à souhait, mettent la table pour tout une soirée. Avec ses guitares perdues dans la réverbération, c’est la basse et la batterie qui mènent le jeu. Les riffs à la Black Sabbath contrastent bien le jeu de guitare très très très Stratocaster (il faut jouer sur une Gibson pour comprendre cette référence). Parfois donnant plus dans le Doom, parfois donnant plus dans le rock de garage, les Shakewell Brothers donnent tout un show. Sommes toutes, la meilleure opinion à rapporter de l’expérience est celle de la poignée de monde qui danse comme s’ils étaient devant un rock de garage des années soixante style The Sonics (pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un must!)
Hoozbah commence vers 11 h Avec une ballade planante qui fait un peu penser à «Mother» de Pink Floyd si elle était jouée par les Grateful Dead. Pas un mauvais début. Hoozbah fait agréablement baisser l’intensité de la soirée en enchaînant les Power ballades et les gros build up super sixties ou à la Raconteurs, ce qui n’est pas une mauvaise comparaison à mes yeux À partir de la troisième chanson, on commence à monter le ton. Le groove est bien installé, le piano est super Soul et la foule est accrochée. Aussi bon sur scène que sur cd, la vibe de Hoozbah est parfaitement rétro et Groovy. Le Jam Soul de Hoozbah est unique, parfois lascif et toujours bien joué. Aidée par des musiciens virtuoses, la musique du groupe est très dynamique et intéressante. Il faut particulièrement noter l’apport du clavier qui donne beaucoup de coffre et de texture à la musique. C’est avec «Statement», pièce maîtresse de l’album que le groupe montre ses vraies couleurs. La puissance vocale, le jeu de clavier et la batterie assourdissante sont en parfaite harmonie pour donner une pièce qui contient facilement 4 bons hooks. Nous avons même droit à une fin à la Layla pour rappeler au public le potentiel gigantesque que peut avoir le rock.
Il est passé minuit (et de loin passé l’heure à laquelle je devrais me coucher) quand Lightbulb Alley commence. Cette fois-ci c’est à coup d’encens qu’on est introduit au groupe. Après une bonne minute de buildup, nous sommes attaqués par du rock de garage psychédélique endiablé. La basse avec son son saturé de distorsion est super méchante, tout comme les 3 guitares sur scène d’ailleurs. La maîtrise du délai et de la fuzz sont impressionnante. Le groupe enchaîne avec la pièce «I don’t owe you a thing» qui est digne des grands succès de rock de garage des années 2000. C’est une performance endiablée qui ravive la foule. Avec «You Bring Me Down», on comprend bien l’amalgame de sonorités qui façonnent leur son. On passe par le rock psychédélique bien sûr, mais aussi par la dernière vague de rock de garage, en particulier Cage the Elephant et la musique d’Ennio Morricone. Le solo sonne tout droit sorti d’une chanson des Zombies. Tout est à la fois vintage et moderne. Bref c’est une performance unique qui mérite d’être soulignée!
En tout et pour tout, j’ai assisté à 3 heures de musique jouée par des bands on ne peut plus différents, mais qui représentent bien la scène rock underground de Montréal. On a passé d’une énergie pure et à peine contrôlée avec les Shakewell Brothers, avant de se tourner vers un son rock plus traditionnel avec Hoozbah, pour terminer avec des architectes et maîtres de textures indie avec Light Bulb Alley. Cet événement, une production de Zolla Productions, proposait aussi certains artistes visuels dont les créations étaient magnifiques. Merci à Marc de m’avoir introduit à ces trois groupes ultras talentueux!
Pour le dernier vidéo-clip de Light Bulb Alley:
Pour en savoir plus sur les Shakewell Brothers:
Pour en savoir plus sur Hoozbah: