Suite à la publication de la programmation du Rockfest 2014, Daily-Rock Québec a pu parler avec Alex Martel de ce qui vous attends à la fin du mois de juin et de la préparation qui a abouti à cette affiche de rêve. Bonne lecture.

Daily-Rock Québec: La semaine passée vous avez fait connaître programmation pour le Rockfest 2014.  Est-ce un soulagement pour toi?  Comment vis-tu ça?

Alex Martel: En fait, chaque année, c’est toujours un moment assez spécial. Ça faisait un bon 9 mois que je travaillais là-dessus puis j’ai toujours hâte de voir la réaction des gens. Évidemment, inutile de dire qu’on est réellement content de la réaction cette année, les gens tripent et tout le monde dit que notre programmation est la meilleure jusqu’à maintenant. Ça fait vraiment du bien de voir ça après avoir travaillé si longtemps là-dessus.

DRQ: Est-ce que tu te fais une liste à chaque année des groupes que tu aimerais voir au Rockfest?  Comme une espèce de liste de cadeaux de Noël?  Comment ça fonctionne exactement?

AM : Je te dirais que c’est un processus élaboré, je vois ça comme un processus artistique aussi. C’est vraiment que tous les styles soient balancés, qu’il y ait des gros noms qui attirent, monsieur et madame-tout-le-monde dans un sens, mais qu’il en ait des plus petits qui vont attirer des gens un peu plus connaisseurs si on veut. À partir de là, c’est de voir qui est disponible ou non, il y a des bands que j’essaie de réunir à chaque année. C’est un assez long processus et c’est complexe. C’est la chose que je préfère faire de toutes mes tâches pour le festival. C’est un peu comme partir à la chasse et voir ce que je vais réussir à attraper tout en essayant des respecter la vision artistique que j’ai. C’est ça qui fait le résultat et les gens soit aussi satisfaits.

DRQ: Il y a quelques années, le Rockfest était encore méconnu, mais quelques éditions, il gagne en popularité. Est-ce plus facile d’attirer des groupes maintenant que ce ne l’était avant?

AM : Je pense que ça s’est fait pas mal graduellement au fil des années. Par exemple, la première fois que des bands américains sont venus, ils ont tripé sur le festival et en ont parlé beaucoup dans le milieu à d’autres bands. L’édition suivante, on a donc pu aller chercher encore plus de gros bands américains et ainsi de suite. C’est un peu comme un effet exponentiel en ce sens que plus on réussit à avoir de grosses têtes d’affiche plus on en attire d’autres. Ça ne s’est pas fait du jour au lendemain, c’est d’ailleurs quelque chose dont je suis vraiment fier, que ça soit parti d’absolument rien et que maintenant on soit rendu un des plus gros festivals du genre au Québec puis au Canada, c’est vraiment cool.

DRQ : Vous attendez-vous à plus de spectateurs que l’année dernière?

AM: On s’attend à un peu plus que l’année passée. On a annoncé beaucoup de changements en janvier dernier et un de ces changements-là c’est que le terrain va être complètement reconfiguré pour qu’il y ait plus d’espaces, donc plus de monde.

DRQ :
Est-ce que ça s’est répercuté sur les ventes des billets avant d’avoir le line-up final?

AM : En fait, on a essayé quelque chose pour la première fois parce qu’il y avait une grosse demande. C’est qu’il y a beaucoup d’habitués du festival, qui viennent à chaque année,  qui voulaient acheter leurs billets plus à l’avance. Alors on a essayé de faire une prévente spéciale pour les habitués avant même que la programmation complète soit dévoilée.  Ça a super bien été, ç’a été sold-out.  Ensuite, une fois qu’on a reçu la programmation complète, on a fait la mise en vente et c’est complètement fou.  Ça risque d’être sold-out beaucoup plus vite que par le passé.  En fait l’année passée a été la première année où on a été sold-out quelques jours avant le festival.  Cette année ça risque d’être plus vite si les ventes continuent à ce rythme-là.

DRQ : Signez-vous des ententes d’exclusivité avec les groupes?

AM : C’est sûr, on n’a pas le choix parce qu’on est au milieu de nulle part. Il y a littéralement aucune population ici donc on se fie à 100 % sur les gens de Montréal, Gatineau , Ottawa, Québec, car c’est notre plus gros marché. Évidemment, on attire du monde de tous les coins du Québec, de l’Ontario, des Maritimes, du Nord-est américain et chaque année on vend  des billets pratiquement partout dans le monde.

C’est sûr que si tous ces bands jouaient ailleurs, ça n’aurait pas le même impact. C‘est donc important pour nous d’avoir des  (ententes d’) exclusivités dès le départ, car les gens savent que s’ils veulent voir ce band-là, ça va être au Rockfest que ça va se passer.

DRQ : Parlant de Mötley Crüe, est-ce que sera leur montage scénique de tournée?

AM : Ils vont jouer sur notre scène, mais je pense qu’ils vont avoir pas mal le même set-up ou un assez semblable à ce qu’ils font normalement et effectivement, ça va être leur spectacle d’adieu pour le Québec. Je trouve ça vraiment cool que leur dernier show au Québec soit au Rockfest.

DRQ: Est-ce qu’il y a des groupes que vous essayez d’avoir à chaque année, sans jamais réussir?

AM: C’est sûr qu’il y en a. On finit toujours par les avoir éventuellement, mais un qu’on veut toujours à chaque année, mais pour qui ça n’adonne jamais, c’est Slayer.  C’est vraiment juste le hasard des choses qui fait en sorte que, soit ils jouent ailleurs, soit ils sont en studio, soit ils sont en break…   Mais on va finir par les avoir éventuellement.

DRQ: Mais ils savent que le Rockfest, s’ils répondent c’est un début, non?

AM: On fait déjà affaire avec la même agence pour beaucoup d’autres bands, c’est sûr qu’ils savent qui on est. C’est vraiment juste une question de faire concorder les horaires.

DRQ: J’ai vu dans la programmation que certains groupes se reformaient pour l’occasion, par exemple les Sainte-Catherines. Est-ce une idée à toi?

AM: La plupart du temps c’est moi et des contacts. C’est quelque chose qu’on fait depuis plusieurs années; reformer des bands qui n’existent plus, principalement des bands du Québec. C’est quelque chose que je trouve vraiment cool. C’est compliqué à faire, il y a des raisons s’ils ne sont plus ensemble. Il y a souvent des problèmes à régler pour faire en sorte qu’ils se réunissent et chaque année je le vois comme un défi et j’ai ma liste. C’est vraiment du cas par cas, mais je pense qu’on a réuni presque tous les bands qui n’existaient plus dans ce genre-là au Québec. Il m’en reste encore quelques-uns, mais je suis vraiment fier de ceux qu’on a réunis cette année. Il y a Mononc’ Serge et Anonymus qui se réunissent juste pour un show au Rockfest, il y a Reset qui est l’ancien groupe de Simple Plan, c’est vraiment cool aussi. Et surtout, j’écoute ce que les festivaliers demandent. Par exemple Reset, ça fait des années qu’ils me le demandent, donc c’est sûr que je vais essayer plus que pour un band que personne ne demande. Je suis vraiment fier des bands qui se réunissent cette année.

DRQ: Tu vas pouvoir essayer de reformer des groupes autres que québécois. Par exemple, tu pourrais te mettre sur le cas de Guns N’ Roses!

AM: C’est peut-être un peu trop gros, mais à chaque année on en fait quand même quelques-uns. Il y a quelques années, on était quand même un des festivals en Amérique du Nord à réunir Good Riddance. L’année passée, on a été le premier festival à réunir ce qui est devenu Flag avec les anciens membres de Black Flag. Sinon, cette année, on a réuni Bigwig, 88 Fingers Louie et plusieurs autres qui me sortent de l’esprit. J’aime beaucoup aussi faire venir des bands qui ne sont jamais venus ou que ça fait des fois 20 ans qui ne sont pas venus au Québec. Je pense entre autres cette année à Cock Sparrer, Venom, Black Flag et Fear. C’est quand même cool de ressortir des vieux bands, quand même rares.

DRQ: Plus tôt, tu me disais que tu écoutes ce que les gens pensent du festival.  L’an dernier, comment as-tu vécu la controverse autour du Rockfest?

AM: C’est sûr, ce n’est évidemment pas ce que je souhaitais. C’est sûr que je devais prendre le blâme, mais c’était clair qu’on ne réembauchait pas la même équipe logistique qui avait été embauchée pour l’édition 2013 et qui était une nouvelle équipe. J’ai essayé de voir à ce que les points négatifs soient mis de l’avant, mais il y avait beaucoup plus de points positifs. Malgré les problèmes de logistique, je vois l’édition 2013 comme un immense succès et ça m’a poussé à aller chercher les bonnes personnes pour qu’on ait la meilleure équipe logistique possible. Et avec l’annonce qu’on a faite en janvier dernier, soit l’association avec le Festival d’Été de Québec (ce sont vraiment les meilleurs au Québec), je sens qu’on est vraiment bien entouré.

DRQ : T’impliques-tu dans la logistique du festival cette année, ou pas du tout?

AM: C’est sûr que je suis impliqué. Il reste que c’est mon événement et je n’ai pas le choix de faire des suivis dans tous les dossiers. Jusqu’à maintenant, de travailler avec eux (les gens du Festival d’Été de Québec) régulièrement, je vois la différence de calibre. C’est vraiment cool de pouvoir travailler avec, comme je disais, ceux que je considère être les meilleurs en la matière au Québec. C’est vraiment cool et je n’ai vraiment aucun stress avec eux.

DRQ: Toi Alex, tu t’es créé la meilleure job au Québec, non?

AM
: Je me sens vraiment privilégié. À la base, je suis juste un fan de musique et j’ai commencé ça juste pour le fun parce qu’il se passait rien dans mon coin au milieu de nulle part. En plus d’être mon loisir et ma passion, c’est devenu mon métier.
Ça me fait complément triper quand je peux faire venir des bands sur lesquels je tripais quand j’étais jeune. Ils viennent jouer dans mon petit village natal, à deux minutes de chez moi, c’est vraiment cool.

Il y a toujours des moments vraiment uniques. Je me souviens l’année passée, j’étais sur le côté du stage quand jouait Marilyn Manson. Je regardais d’un côté et je voyais le casse-croûte « La belle Bédaine » et aussi l’épicerie « Bonichoix » et de l’autre côté je regarde, c’est Marilyn Manson en train de jouer… Ce sont des moments uniques comme ça.

DRQ: Merci beaucoup Alex, et on se voit cet été!

AM: Merci à toi, et à cet été!

 

Entrevue : Laurent Lépine

Photo: Valérie Ménard

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