J’ai toujours suivi la carrière du groupe écossais Franz Ferdinand de loin. Juste avec les quelques hits que j’entendais à la radio et dans les bars et par mes quelques amis qui les écoute plus assidument. Les associant trop à leur premier single Take Me Out et en partant du fait que leur dernier disque est sorti en 2013, j’avais trouvé à l’origine que le Metropolis semblait une trop grosse salle pour leur popularité actuelle. Honte à moi, il m’apparait évident quand j’arrive à l’évènement que je me suis royalement trompé. Si à l’extérieur on n’affiche pas sold-out, ce n’est surement pas loin tant l’endroit est compacté de monde. Note à moi-même, ils sont encore immensément populaires. Et à voir les visages dans la foule, ils sont beaucoup à être impatient de les voir et les entendre.

Ils se présentent comme prévu sur scène à 21 h 15 et commencent sobrement avec Jaqueline, premier titre de leur premier album. Elle est parfaite pour débuter. Commençant tout doucement pour après quelques secondes s’enflammer, c’est exactement ce qu’il faut pour amener la foule dans le party auquel ils nous convient. C’est ça un show de Franz Ferdinand, un party entre chums où tout le monde est invité. C’est comme ça qu’on se sent au Metropolis en ce samedi soir.

Il n’y a aucun artifice sur scène, aucun décor, même pas une toile de fond, que cinq gars qui semblent s’amuser comme des petits foutent à nous jouer leur musique. Et n’allez pas croire que c’est ennuyant à regarder. Ce serait ne pas compter sur le charisme du chanteur Alex Kapranos. Ce dernier sait comment mener une foule et prend sur ses épaules la tâche de nous animer toute la soirée et il réussit avec brio. Il nous fait chanter, il danse, il fait ses petits sauts en ciseaux caractéristiques et il laisse quelques fois sa guitare de côté pour faire son crooner et s’approcher de son public pour chanter de sa voix juste et puissante. Mais le plus sympathique, c’est qu’il s’adressera à nous presque exclusivement en français allant même jusqu’à faire des blagues dans la langue de Molière pendant qu’il nous présente chaque membre du groupe. Je ne peux m’empêcher de penser que la majorité des groupes qui viennent des autres provinces canadiennes ne peuvent même pas faire ça.

Pour le reste, ce sont tous les succès et toutes les bonnes chansons que possède le groupe qui font la job, et de ça ils en ont beaucoup. La foule chante en chœur pendant No You Girls, danse sa vie pendant Do You Want To et explose littéralement pendant Take Me Out. S’il nous laisse relativement tôt, après seulement une heure de show, ils ont quand même un long rappel de quatre pièces pour nous. Et pour être sûr de finir ça en beauté, il termine avec une version rallongé de leur grand succès This Fire qui ne semble jamais vouloir finir.

Ce n’est sans contredit pas le spectacle de l’année, mais ils ont donné une prestation qui a su nous amuser et nous divertir et qui, j’en suis sûr, a comblé les fans. Ce n’est pas justement tout ce qu’on demande à un groupe? Mission réussie pour eux.

Texte: Sébastien Léonard

Photos: Michel Arseneault