Après avoir eu l’honneur de faire une entrevue avec lui il y a de cela quelques semaines,  j’avais ce soir la chance de voir en chair et en os le «guitar God» par excellence, Joe Satriani.

Que dire de plus que Joe Satriani est à la guitare ce que Neil Peart (batteur de Rush) est à la batterie.

C’est au Théatre St-Denis que nous avions rendez-vous.  Et avant d’aller plus loin, cette question :  «Est-ce que le Théatre St-Denis est vraiment le bon endroit pour un spectacle rock?»  Ne cherchez pas plus loin, car j’ai la réponse.  Et la réponse est malheureusement «NON ».

À moins que le mélange Satriani – St-Denis ne soit pas des plus heureux… .  Car si ma mémoire est bonne, le St-Denis avait accueilli il y a de cela quelques années Alice Cooper, et me semble-t-il que l’atmosphère était des plus électrisante…..mais passons.

En première partie de Satch, nous avions droit à un groupe « inconnu », jusqu’à ce qu’ils montent sur scène.  Quel ne fut pas ma surprise de voir entrer sur scène Gordie Johnson (Chanteur de Big Sugar) et à la batterie nulle autre que Stéphane Beaudin, batteur des Respectables.  « Sit down, servant » (le nom du groupe) offre un blues qui ne plaira pas à tous, loin de là.  Je ne pense pas que ce choix de groupe pour ouvrir un spectacle de Satriani est  tellement judicieux.  Mais peut-être Satriani a vu en eux quelque chose que moi, je n’ai pas vu.  L’avenir nous le dira.

Par contre, le spectacle de Satch, était d’un tout autre ordre.  Ce n’est pas toutes les oreilles qui peuvent apprécier un concert de Joe Satriani.  Car non, ce n’est pas de la musique de « party ».  Nous ne sommes pas en présence de Poison , ni de Motley Crue.  La scène du Théatre St-Denis est pour l’occasion totalement dénudée  d’artifice.  Les amplis de guitare, une batterie et un énorme écran géant derrière la scène est tout ce dont le roi de la guitare a besoin pour s’exprimer.

Satriani joue de la guitare.  Il ne chante pas…pas plus qu’il ne fait de stepettes.  Mais quand il s’empare de sa guitare…ATTENTION!

Pour un non-initié, la musique de Joe peut être un peu soporifique, car ce n’est pas tout le monde qui aime la musique instrumentale.  Mais Satriani a une telle aisance et un tel aplomb, que la guitare fait office de chanteur.  Un chanteur qui d’ailleurs ne pourrait jamais s’offrir pareilles cordes vocales.

Que ce soit avec The crush of love, ou Unstoppable Momentum (pièce titre de son dernier opus), Satriani nous offre un rock plombé, sans aucune fausse note.  Il a su d’ailleurs pour cette tournée s’entourer d’excellents musiciens.  Marco Minnemann à la batterie, Mike Keneally aux claviers et à la guitare, et Bryan Beller à la basse.  Tous, d’excellents musiciens.

Marco Minnemann nous a d’ailleurs offert un solo de batterie inspiré, mais qui selon moi, n’était malheureusement pas vraiment nécessaire.

La soirée ne pouvait s’achever sans entendre la très populaire « Crowd chant », et « Surfing with the Alien ».  Les gens présents ne pouvaient pas demander mieux.

Un très bon spectacle, qui fut fort apprécié des amateurs de riffs de guitares majestueux, et de tous les joueurs de « air-guitar » présents.

À regarder Satriani avec une guitare entre les mains ce soir, tous se sont probablement dit : « Ça l’air tellement facile »

Texte : Laurent Lépine