Un gros (très gros) set-up avaient été mis en place par Francis Veilleux et son équipe au cœur de St-Valérien de Milton, petit village au sud de St-Hyacinthe, pour la première édition du Festival Hard Candy. Du stationnement en masse, des espaces de camping à 30 secondes des barrières et une organisation bien préparée nous attendaient. Et c’est sans parler d’une scène, du son et de l’éclairage des ligues majeures qui avait été mis en place.

On avait aussi misé sur la diversité, en faisant une soirée électro le vendredi soir et une programmation Punk rock le samedi. Le pari n’a pas porté fruit, puisque la soirée de vendredi n’a pas vraiment levé, avec une maigre foule et quelques problèmes en prime. Toutefois c’était vraiment sur le line-up de la journée du samedi que l’organisation misait pour faire un succès de cette première édition.

C’est avec le cover rock des années» 90 et 2000 de Sloppy Joe que ce beau festival a débuté. Un soleil de plomb illuminait le ciel, et on était loin des températures normales du mois de septembre. Je suis arrivé à temps pour entendre les 2 dernières pièces de leur set, soit Freedom de Rage against the machine et Bodies de Drowning pool. Ouvrir un festival n’est pas une tâche facile, les 2-3 premiers groupes qui débutent le font habituellement devant une foule très restreinte. Ce fut le cas pour les 2 bands punk rock qui ont suivi, soit Still Insane (Québec) et Dutch Nuggets (Montréal). À mon avis, ces deux bands sont dans les premiers de classe des groupes skate-punk québécois, avec une énergie brute sur scène vraiment solide. Mais peu importe la foule, les gars se sont donnés à fond et ça sautait allègrement sur la scène.

Ensuite, c’est un Mononc’Serge tout confus sur scène qui s’est présenté, lui qui était convaincu de venir jouer dans un festival de bonbons durs pour pédos…. Eh bien non, il avait devant lui une foule conquise d’avance par ses textes engagés, sa musique entraînante. Il a fait un long et satisfaisant set de près d’une heure trente, où il a pu passer tous ses succès sans exception. C’est donc un voyage de près de 18 ans de chansons thrash qu’il nous a offert, avec autant des succès de la première heure (les patates, Saskatchewan, Marijuana, etc.) que de son nouvel album Mononc’Serge 2015 (Coupe couillard, PCP-PKP, etc.) Nous avons même eu droit à un rappel spécial avec Carlos Araya de BARF et Anonymus qui a pris possession de la contrebasse à M. Robert.

Je n’avais jamais vu le band suivant, Punchline 13, et je dois dire que j’ai été impressionné par l’énergie qu’ils dégagent. Du Pop-Punk teinté de plein de choses différentes, même des airs de Grease. Ils ont une attitude qui colle très bien au genre, il n’y a pas de doutes.

Petit bémol pour être honnête, ils auraient pu adapter leurs interactions sûrement habituelles avec la foule présente au festival. On était beaucoup plus près des porcheries que d’un aréna show en Californie, alors il détonnait un peu d’entendre «’How are you Sainte-Walerien-the-Milton?»’, surtout venant de gars du 450. Il ne faut pas avoir honte d’où on vient.

Les gars de Get The Shot ont suivi, et ils détiennent LE Highlight de la journée. Très efficace depuis le début de la journée, l’équipe de sécurité, qui visiblement n’était pas habitué aux shows hardcore, a été prise par surprise par le genre. Un pit hardcore étant ce qu’il est, certains agents de sécurité ont voulu sortir de force quelques individus qui ne faisaient que vivre le moment intensément. Il n’en fallait pas plus pour que J.P Lagacé, le chanteur, s’interpose verbalement et somme la sécurité de laisser les fans tranquille. Ceci a un peu refroidi l’ambiance, jusqu’à tant que ce dernier demande à tous les gens de passer les barrières et de monter sur la scène. Wow! Pour le reste de leur prestation, du Get The Shot à son meilleur, comme d’habitude!

Changement de registre pour le prochain band, avec le son lourd et crasseux de BARF. Décidément ces gars-là ont l’air d’avoir toujours 20 ans. J’ai eu la chance de les voir quelques fois dans les 2 dernières années, et c’est dans un festival comme celui-ci qu’ils sont vraiment à leur top. Avec de la place pour s’éclater, le chanteur Marc Vaillancourt donne tout un show, le tout pendant une bonne heure et demie.

Je faisais allusion aux premiers de classe du skate-punk plus tôt, et bien il était temps de faire place aux enfants prodiges du genre, Mute. Fort d’une tournée au Japon où ils ont vécu toute une expérience, les gars reviennent en sol québécois pour quelques shows en cette fin d’été. Ils roulent avec l’album Thunderblast depuis 2011 et on devrait s’attendre à avoir un nouvel album très bientôt. Leur set est vraiment bien rodé, avec un gros «’thumbs-up»’ pour la pièce Bates Motel qui sort toujours aussi bien en show! Et que dire du thème de Zelda à la manière Mute.

Le seul point négatif du moment ne vient même pas des bands, mais plutôt de l’organisation qui a décidé de laisser moins de 2 chansons aux médias pour prendre des photos, alors que la norme est de 3. Surtout pour des bands locaux comme Mute, BARF et Get The Shot, cette surrestriction n’avait pas lieu d’être, puisque les groupes sont toujours heureux de pouvoir partager de beaux clichés de leurs shows, et les fans le sont tout autant par la suite.

Finalement, une bonne foule était rassemblée ensuite dans le ’diamond’ du terrain de baseball du village pour Anti-Flag. Ils ont un bon nombre d’admirateurs au Québec, de toutes les générations, et nous en avons eu une bonne idée en voyant le public présent pour leur prestation. Il y a avait toute une énergie qui se dégageait de la foule durant tout le set de ce mythique band punk rock de Pittsburgh. Nous avons aussi eu un rappel qui n’a déçu personne, avec le drummer Pat Thetic qui a apporté son kit en plein dans le pit.

En somme, le Hard Candy aura été un autre festival cet été qui n’a pas connu l’affluence espérée, malgré un travail immense fait par l’organisation. On se doit quand même souhaiter qu’une deuxième édition ait lieu, parce qu’on n’était vraiment pas loin d’une recette gagnante.

Texte : Insolite photographie