Le Dimanche 22 septembre 2013, la France en Lofofora est venue nous livrer sa musique. Armés de leurs guitares hargneuses et de leurs rythmes rentre-dedans, ils nous ont livré une belle prestation de métal enragé.

Derrière une passion sans concession, ils nous ont prouvé que leur machine qui opère depuis plus de 20 ans est encore bien huilée, toujours prête à nous livrer leur message au travers de leur tendance alternative.

Le groupe, en constante évolution, est loin d’être mort: ils sont au sommet de leur art, et leur prestation était une cinglante démonstration de leur savoir-faire acquis au fil des années.

Ironie du sort, les récents débats sociaux auxquels le Québec est présentement plongé, ont déjà fait rage chez nos cousins de la France, et les textes de Reuno portants sur la politique, la société en général ainsi que sur la bêtise humaine s’est révélée un message des plus actuel et rassembleur lors de cette soirée. L’artiste y est même allé d’un commentaire personnel, et je cite:  »Mieux nous diviser pour mieux nous enculer ! ». L’ensemble de ses textes, livrés sur scène avec des mimiques et une énergie sans pareille, toujours en constant contact avec la foule, ont fait du bien. Paroles crues, mais réfléchies, l’artiste nous a livré le génie de sa poésie d’une façon dégourdie, et sa façon de prendre le contrôle d’une scène afin de nous livrer son message fût en quelque sorte un véritable tour de force. Son leadership est encore bien présent, et très loin de s’éteindre.

Daniel Descieux (guitare), Phil Curty (basse) et Vincent Hernault (batterie) sont les autres membres du groupe qui ont mis leur talent au profit de la musique que le groupe nous a livrée. Si les paroles et les mimiques du chanteur nous ont fait penser aux façons de faire des groupes hip-hop de la région de la France, leur son par contre, était tout le contraire. Les rythmes de guitares et de basse, lourds, pesants et rythmés, nous ont effectivement plongés dans un monde de musique métal violent. Et les paroles, quoique réfléchies et poétiques, étaient lancées dans le même unisson de puissance, au grand plaisir de la foule. Ça a brassé. Beaucoup.

En ouverture de spectacle, trois groupes étaient à l’honneur: Just Because (punk rock), Code 40-11 (rock, punk, alternatif) et Dizzygoth (rock métal). J’ai trouvé très décevant de constater une foule à ce point réduite pour la prestation des trois groupes locaux qui ouvraient le spectacle. Cependant, leur prestation et leur énergie sur scène n’allaient pas en ce sens, et ils ont offert une prestation du tonnerre, qui aurait mérité une foule cent fois plus dense. Chapeau !

Le groupe Just Because a ouvert le bal dans une salle presque vide. Situation très désolante, qui a perduré pendant les trois premières parties d’ouverture du spectacle. Du jamais vu, en ce qui me concerne, à cet établissement. Pourtant, les groupes présents ont offert toute une prestation, et ce n’est pas le talent qui manquait. Le style du premier groupe à se présenter sur scène était très festif, et beaucoup de gens, malgré que l’ensemble de la foule affichait un effectif réduit, se sont mis à danser aux harmonies qui frôlaient souvent le ska.

Le second groupe, Code 40-11, a eu droit à la même situation pour leur premier spectacle à cet établissement. Cependant, ils étaient très fiers d’y faire affiche, et leur performance allait aussi en ce sens. Toujours avec un accent punk très présent, le rythme est devenu un peu plus lourd au cours de leur prestation, et la progression de la soirée s’annonçait lourde en perspective.

C’est finalement le groupe Dizzygoth qui a remis les pendules à l’heure, nous offrant une prestation très solide de métal et de rock. Les frères Souto ont pris plaisir à faire vibrer les murs au son de leurs guitares puissantes, et la table était mise pour le programme principal.

Très bon spectacle. Chapeau aux groupes locaux qui ont offert toute une performance malgré la foule réduite, et un gros bravo à Lofofora, qui nous ont démontré que le métal français qu’ils peaufinent depuis plusieurs années n’est pas mort, loin de là, et que leur message des plus actuels est toujours livré avec hargne, conviction et confiance en ce qu’ils font.

Texte et photos : Benoit Lamarche