Tout bon spectacle commence toujours en retard. Ce soir ne fera pas exception à la règle. Moi qui croyais arriver juste en mettant les pieds au Cercle à 8 h moins 5! Ils donnent assurément plus de temps à leurs spectateurs qui semblent vouloir se laisser désirer. En même temps, certains fans du groupe principal attendront que les premières parties aient joué.

JACK’S SLAUGHTERING
C’est à Jack’s Slaughtering d’ouvrir le bal. Le groupe monte sur scène, prêt à livrer la marchandise, alors que, dans la foule, on scande: « Dadou! Dadou! Dadou! ». Depuis l’Omnium du rock, leurs fans sont restés avec le souvenir du surnom affectueusement donné à Dave Dupont, un des guitaristes. Chaque fois qu’il monte sur scène, il se fait taquiner.

On appelle les fans du groupe la Jack’s Family. Rares sont les groupes émergents qui peuvent se vanter d’avoir rempli un bus voyageur de fans pour les suivre à Montréal et encourager leur participation au concours. Eux l’ont fait. C’est ce genre d’amour inconditionnel qui relie les gars à leurs fidèles spectateurs.

En l’honneur des 15 ans de Never More Than Less, Jack’s Slaughtering offre des plateaux de bière à la foule. Les membres du groupe invitent tout le monde à trinquer avec eux tout en scandant « Drink all Day, Drunk all Night ». Cette chanson met toujours le party, car c’est celle qui soulève la plus grande participation du public. Fidèle au poste, la Jack’s family encourage, saute et lève le poing tout en chantant en choeur.

Comme toujours, une solide performance de Jack’s Slaughtering, malgré une certaine incertitude dans la foule. En effet, leur participation manque de constance. Peu importe, les gars sont motivés, attachants et professionnels. Leurs figures sur scène sont soigneusement planifiées, voire même chorégraphiées. À ma grande satisfaction, ils m’offrent des poses en or pour mes photos! Si leur mission était de préparer la foule pour les prochains groupes, ils auront tout donné en ce sens.

NEVER MORE THAN LESS
Après une bonne douche de bière, me voici baptisée Never More Than Less! Ce sont les risques de se retrouver en avant-scène pendant un mosh pit! Pourtant, eux aussi trouvent la foule fatiguée. Ils tentent le tout pour tout en la faisant sauter, les lumières allumées pour bien les voir, comme pour vérifier si elle fait ses devoirs. Ils obtiennent une certaine participation, mais comme pour le groupe précédent, la flamme du public vacille après quelques minutes de mouvement.

Visiblement, Never More Than Less est ravi de fêter ses 15 ans d’existence et nous annonce la sortie d’un prochain album. Par politesse, le chanteur demande au public s’il veut en entendre deux extraits, mais rajoute par la suite: « Même si n’aviez pas voulu, on les aurait jouées quand même ». Ils sont de bonne humeur. Par moment, le guitariste semble vouloir fendre son instrument par la force de son poing. En les voyant bouger sur scène, on comprend pourquoi ils sont encore là après 65 chansons et 3 albums, sans compter le quatrième pour lequel aucune date de sortie n’est encore fixée.

Au fil du temps et des performances, la foule se multiplie et se resserre. Quelques motivés se jettent les uns sur les autres. Le chanteur de Mass Hysteria fait une apparition rapide sur scène le temps d’un featuring, question de titiller ses fans et de passer un moment avec Never More Than Less. Ils interprètent ensemble un morceau intitulé « Légende personnelle ». L’ambiance est chaleureuse. Une fois la chanson terminée, Mouss leur démontre son affection par de grandes accolades.

La dernière chanson semble réveiller les fans qui gueulent comme une seule voix.

MASS HYSTERIA
L’énergie des rockeurs se propage de la scène à la salle et les spectateurs semblent se réveiller au fil des chansons. Ce n’est qu’à l’arrivée de Mass Hysteria qu’on voit pourquoi ils se retenaient durant les autres prestations: ils gardaient leurs forces pour le plat de résistance! Si Redbull donne des ailes, Mass Hysteria transforme les spectateurs en projectiles atomiques. Apparemment, ils auraient déjà défoncé un plancher lors d’un de leurs spectacles… et je n’ai pas de misère à le croire!

Plus aucune timidité de la part des fans. Si j’étais auparavant capable de me faufiler à l’avant-scène pour prendre mes photos, il n’est plus du tout question de m’y aventurer. Même les côtés sont risqués et mes semblables et moi nous retranchons derrière un agent de sécurité du bar pour éviter d’endommager notre équipement et nos visages. Le plus téméraire sera forcé de se retirer après avoir reçu un coup de coude dans la lentille juste au moment où il avait l’oeil dans son viseur. Il portera sans doute la marque d’une foule survoltée pendant quelques jours.

Je me disais que j’aurais de la difficulté à saisir la profondeur des textes en spectacle, mais le son est bien balancé et permet de comprendre les paroles, même pour quelqu’un qui les entend pour la première fois. Il faut dire que de prime abord, je doutais un peu du mélange poésie-métal, mais maintenant, je ne doute plus. Sans être totalement convertie à leur style unique, je comprends ceux qui le sont. Même si la formule est atypique, elle reste gagnante.

La gestuelle du chanteur accompagne les paroles, ce qui aide à la compréhension. On prend aussi la peine de situer les chansons dans le contexte québécois. Les manifestations étudiantes auront fait les manchettes en France aussi, puisqu’on en parle, ce soir, pour introduire une chanson qui parle de résistance, de révolution.

C’est déjà l’heure du rappel et ils ne le font pas à moitié! Le chanteur invite les femmes à monter sur scène le temps d’une danse en sa compagnie. Quelques-unes se laissent aller au body surfing à partir de la scène. Le public a droit à 4 chansons supplémentaires avant de dire au revoir au groupe français.

Au final, on aura bu, fêté, sauté, crié en plus de créer un cercle pit et un wall of death. Dans la salle, un heureux mélange entre sueur et alcool. Le party aura fini par lever!

Ce soir, c’était le 15e anniversaire du groupe Never More Than Less et tous étaient définitivement réunis pour célébrer. Je retourne chez moi à demi-sourde, la tête pleine de rimes, une pellicule de bière sur la peau et un peu étourdie par tant de mouvement, mais ô combien heureuse d’avoir découvert Never More Than Less et Mass Hysteria! Un trait particulier unissait les trois groupes: ils ont du plaisir à être sur scène et ne se gênent pas pour le montrer.

Texte : Jessica Dufour

 

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