Le 18 juin 1815, Napoléon et ses troupes perdaient la bataille de Waterloo. Un petit peu plus de 200 ans après, le 8 avril 2016 sur un autre continent, un autre Waterloo et un tout autre événement, Steve Hill qui était seul sur la scène d’une ancienne église Universaliste érigée en 1870 gagnait par KO son «duel» face à plus de 200 personnes avec pour seules armes, ses guitares et son kit de batterie. En un peu plus de 2 heures il nous a assené une déferlante de blues rock qui a laissé la foule sans réactions ou presque et il a fallu attendre la fin du show pour que tout le monde se lève. Cela n’enlève pas que l’ambiance était excellente.

Première constatation au début du show, le son est hallucinant, juste assez fort, clair, puissant on pourrait presque se croire dans son salon avec le CD qui tourne dans un excellent système de son. Chaque guitare que Steve prend tout au long de la soirée a une sonorité différente qui apporte un plus indéniable. Le natif de Trois-Rivières présente lors de cette tournée le Volume 3 de ses Solo Recordings, une série qui a débuté en 2012 et devrait se terminer, peut-être, par un album live.

Deuxième constatation de la soirée, la salle est pleine et c’est même sold out quelques minutes avant le début des hostilités. Du monde de tout âge où l’on peut croiser des tripeux de guitares, des fans de blues et sûrement de nouveaux adeptes qui découvrent Steve Hill pour la première fois en concert.

Le show avance très vite, Steve pige dans les trois Solo Recordings, on a droit à des titres calmes, d’autres plus énergiques, il nous raconte des anecdotes de tournée. Lors de sa reprise de Preachin Blues de Robert Johnson, il nous fait un rapide cours d’histoire sur cette légende du blues. La foule s’est levée sur la fin ce qui a donné une nouvelle énergie au concert et Steve nous a gratifié d’un solo endiablé ou il s’est permis de quitter sa batterie pour s’avance au bord de la scène pendant plusieurs minutes, magique!

Steve Hill est un vrai de vrai, pas un produit fabriqué par la téléréalité, il a débuté dans les bars à 16 ans, il roule sa bosse depuis toutes ces années à travers toute la province et même au-delà de ses frontières. De plus en plus de monde se déplace pour le voir, ses shows sont très régulièrement sold out et ça fait vraiment plaisir à voir, car par les temps qui court, c’est très important de soutenir la scène québécoise en allant aux concerts, en achetant les albums directement de la main de l’artiste, car, l’argent va directement dans ses poches et ça lui permet de faire de nouveaux albums, de faire rouler la van et de manger. Pour l’anecdote, une info qui est sortie récemment dans la presse disant que Jean Leloup aurait touché un beau chèque de 30 $ pour plus de 500’000 écoutes sur Spotify, ça donne à réfléchir sur notre façon de consommer de la musique.