Enfin, il est arrivé. Après plusieurs mois à se faire passer sous le nez des images ou de courtes vidéos de The Dirt, nous avons pu enfin le visionner dès vendredi dernier sur le site officiel de Netflix. Ce film autobiographique de la formation californienne Mötley Crüe fait parler depuis plusieurs jours alors que de nombreuses critiques l’éloge ou le détruit. Je me suis alors dit: et qu’est-ce que nous en pensons?

Si vous dormiez dans les derniers mois, voici ce qu’est The Dirt. Ce film est l’histoire de la création et de l’ascension du quatuor américain Mötley Crüe, qui couvre certaines périodes des années 80 et 90. Avec comme base le livre du même nom écrit en collaboration avec les membres du groupe, la formation s’impliqua entièrement comme producteur en s’associant au géant Netflix, qui fut le seul à accepter les demandes des musiciens quant à la liberté de censure, ce que d’autres diffuseurs ont eu du mal à leur céder. Nous commençons le récit au tout début avec les histoires personnelles de Nikki Sixx et sa famille dysfonctionnelle en parallèle avec celle de Tommy Lee qui nous semble commune et typiquement américaine. Alors que les deux musiciens recrutent Mick Mars et Vince Neil, Mötley Crüe prend alors d’assaut les salles de la légendaire Sunset Strip à Los Angeles avant de rapidement monter sur les planches des arénas des plus grandes villes. Avec cette montée rapide dans le show business ne vient malheureusement pas une histoire digne d’un compte de fée. Toutes les rumeurs et histoires rocambolesques du groupe sont présentées: l’inhalation de fourmis à la piscine avec Ozzy Osborne, les nombreux saccages dans les hôtels, la drogue, le sexe, l’alcool ainsi que le mariage de Tommy Lee, l’overdose de Nikki Sixx, l’accident de voiture qui causa la mort de Razzle ou encore le décès de la fille de Vince Neil.

Alors que le film fait tout de même 1 h 48, j’en aurais bien pris plus. J’ai eu l’impression que certaines histoires ont été rapidement survolées ou encore que nous restions sur notre faim pendant que le générique déroulait. Malgré tout, la distribution m’a surpris tandis que lors du dévoilement, je doutais grandement du résultat finale. Je dois avouer que de tous les musiciens, j’eus l’impression que Mick Mars fut mis de côté comparativement aux trois autres membres de la formation. Quant à la forme, j’ai bien aimé le jeu où les acteurs brisaient le quatrième mur en s’adressant directement à la caméra pour ajouter des précisions ou faire des saut dans le temps. La reproduction de matériel original comme les concerts ou le vidéoclip m’ont plu (petit clin d’œil au début du générique alors que des parallèles sont faits entre le film et des archives du groupe). Pour ce qui est du contenu, il fallait s’attendre à des images crus, beaucoup d’alcool et de consommation de drogue, de sexe et de scènes qui peuvent en choquer quelques-uns. Cependant, j’ai déjà vu pire au cinéma!

J’ai lu dans quelques critiques que certains voyaient une glorification de leurs années de débauche et de leur mode de vie typiquement Rock n’ Roll. De mon côté, j’ai vu le récit d’une histoire… mais la leur est tout sauf traditionnelle et à l’eau de rose. J’ai vu leur point de vue sur leurs actions, leurs réactions et surtout ce qui se passait en arrière-scène. Bien sûr, ne me méprenez pas, il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre en qualifiant le tout de vérité absolue. Ce film, tout comme le livre, donne leurs versions des faits, leurs descriptions de leur vie et de leur légende.

En résumé, ce film me semble une réussite. Autant les fans du groupe peuvent y voir le parcours de Mötley Crüe que ceux qui les connaissent moins ont pu observer pourquoi la formation était considérée comme la plus intense (et pas juste sur scène). Je vous invite grandement à aller écouter The Dirt, si ce n’est pas déjà fait et, bien entendu, vous forger votre propre opinion.