Le British Summer Time est un festival qui a lieu en plein centre de Londres, à Hyde Park. Il se déroule sur deux week-ends consécutifs, comporte cinq scènes, et a accueilli cette année des pointures telles que Bon Jovi, Lionel Richie, et même Jennifer Lopez (oui, les Anglais font de drôles de mélanges…). Mais surtout, cette année, il y avait les Rolling Stones. Ces derniers ont même réussi à se mettre deux fois à l’affiche du festival, les 6 et 13 juillet.

Nos vieilles Pierres qui roulent fêtent leurs 50 ans de carrière avec cette tournée,  »50 and counting », qui a débuté en octobre 2012 à Paris et fini à Londres en juillet 2013, en passant par les USA entre-deux.

50 ans de carrière, et une moyenne d’âge de … 69 ans. Ils sont tellement mythiques qu’ils ne peuvent pas être  »trop vieux ». Ils sont toujours là, c’est tout.

Incontestablement, les 65’000 spectateurs sont venus exclusivement pour les Rolling Stones. Les stands merchandising en furent l’exemple parfait: impossible de trouver un t-shirt de Keziah Jones ou de Jake Bugg. Dès l’ouverture des portes à midi, les fans ont commencé à s’installer devant la grande scène avec leur pique-nique et leur crème solaire, prêts à attendre plusieurs heures en plein cagnard l’arrivée des Stones.

La scène, pas si grande que ça pour un tel évènement, est ornée de grands (faux) chênes. Les écrans, eux, sont plus que géants. En fait, la totalité des  »murs » sont recouverts d’écrans : à droite, à gauche, au fond de la scène et même entre-deux. Cela a donné une dimension supplémentaire au show, et permis de suivre le concert de manière détaillée avec des images de qualité. Pour 65’000 spectateurs, il valait mieux mettre le paquet, c’est chose réussie !

C’est à 20h30 précises que le show démarre, aux retentissements de quelques effets pyrotechniques.  »Start Me Up » ouvre le bal, Mick Jagger semble sérieux et concentré. Le public reprend les refrains en coeur, smartphones et appareils photo en main.  »It’s only rock and roll,  »Tumbling Dice »,  »Emotional Rescue », puis  »Street Fighting Man », que les écrans géants indiquent comme étant le morceau le plus demandé lors des votes sur internet. Les morceaux s’enchaînent et Mick Jagger change de chemise comme de… chemise. Une base d’un noir sobre se voit régulièrement parée de couleurs scintillantes : violet, bleu, or… Icône du rock, son charisme n’a pas baissé d’un poil, même si ses gesticulations mythiques semblent le fatiguer plus que de coutume. Il fête tout de même ses 70 ans quelques jours après le concert…

Bref, reprenons.  »Ruby Tuesday »,  »Doom and Gloom » pour la nouveauté, puis  »Paint it Black ». Là, l’écran passe en noir et blanc, faisant ressortir sur scène les colorés acteurs de la soirée : Ron Wood porte un t-shirt rouge, Keith Richards un bandeau bleu et Charlie Watts un t-shirt vert. Avec un jeu de lumières tout droit sur le quatuor bien centré sur la scène, le jour n’est pas encore tombé, mais l’adrénaline monte ! S’en suit  »Honky Tonk Women » illustré d’une superbe animation sur les écrans géants. Puis Keith Richards s’empare du micro pour deux morceaux.

Vient ensuite  »Miss You », dont le public ne manquera pas de reprendre en cœur le fameux  »ouhou-ouhouh-ouhouhou ». Ensuite,  »Midnight Rambler » nous tiendra en haleine durant près de 15 minutes avec Mick Taylor, ancien guitariste des Stones (de ’69 à ’74).  »Gimme Shelter » et la fabuleuse prestation de la choriste Lisa Fisher,  »Jumpin’ Jack Flash » puis  »Sympathy for the Devil » accompagné de quelques effets pyrotechniques et une longue veste en plumes pour Mick Jagger.  »Brown Sugar » précédera le rappel.

Quelques minutes de cris de la part du public et une animation avec le gorille géant de leur dernière compilation sur les écrans nous font patienter, et c’est alors qu’arrive la Chorale de Londres sur la droite et la gauche de la scène. Pas de doute possible, c’est bien pour l’intro de  »You can’t always get what you want » qu’elle est là !

Quelques secondes de répit, et  »Satisfaction » nous attaque d’une pluie de confettis rouges et de feux d’artifice ! Le morceau mythique des Rolling Stones accorde une dernière danse au public, et c’est à 22h30 que se termine le show, après deux heures intenses et fortes en émotions.

Le public quitte gentiment les lieux dans une ambiance plutôt sympathique : tout le monde chante et reprend les refrains en coeur ! Maintenant, il va falloir aller attraper un métro ou un taxi pour rentrer, tout comme les 65’000 autres spectateurs. Nous optons donc pour une bière dans un pub.

Une setlist d’en tout 19 morceaux, très bien choisis et parfaitement enchaînés. Pas le temps d’être fatigué ni de s’ennuyer. Si les visages des Rolling Stones sont marqués par le temps et des années de débauche, le son, lui, n’a pas pris une ride.

Texte et Photo : Delphine Varloud

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