Les légendes du rock canadien, The Tragically Hip, foulaient la scène du Centre Bell vendredi dernier devant plusieurs milliers de fans conquis d’avance.

-Parce qu’il faut vraiment être fan du groupe pour dépenser 70$ pour un billet dans les rouges, et 10$ pour sa bière, et le double si on y invite sa copine-

Alors que Nickelback pourrait être considéré comme le Creed canadien, j’ai toujours considéré Tragically Hip comme le R.E.M. du nord. Du rock-alternatif avec des textes intelligents jamais trop agressifs et sans trop de balades à l’eau de rose. Tout pour plaire. Aucune première partie, les Hip étaient sur scène à 21h bien tapant dans un décor plutôt impressionnant mêlant projections et effets de lumière.

La troupe de Gordon Downie a débuté la soirée en grand avec, probablement l’une de leurs meilleures pièces; Grace, too de l’album Day for Night paru en 1994. La période phare du groupe est précisément à la fin des années 90 durant la phase post-grunge avec plusieurs albums de qualité dont Day for Night (1994) et Trouble at the Henhouse (1996). L’appui de radio canadienne rock, du type CHOM, les a fait connaître d’un large public d’Halifax à Vancouver. Le Québec, malgré sa particularité culturelle, n’a pas échappé à la vague tragique des Hip. Le groupe vient donner des représentations dans la province depuis presque’une trentaine d’années.

Dès les premiers accords, le public est en liesse, debout, les mains dans les airs encourageant la folie et les mimiques de Downie. Le spectacle est rodé au quart de tour, les chansons s’enchainent l’une après l’autre avec une efficacité que seul un groupe d’expérience peut réaliser. En 30 ans de carrière, les Ontariens de Kingston n’ont pas eu de grand succès commercial outre quelques exceptions. Les vrais hits se font rares, les chansons finissent toutes par se ressembler. Le spectacle est vite devenu ennuyant et redondant. Les mimiques du chanteur rappelant encore une fois Michael Stipe de REM, n’ont pas su captiver la foule autant qu’espérée. Après quelques chansons, cinq ou six, le public s’est calmé, plusieurs se sont rassis, les cris ont diminué et la soirée s’est tranquillement dirigée vers la fin. Il n’y a eu aucune interaction avec le public. Pour 70$ nous aurions tout de même bien mérité au moins un « allo Montréal ». Mais nada. Du rock d’aréna, un peu prétentieux, stagnant dans les limites de la pop-rock pour ne pas trop déranger. Tout est propre, clean, classe. Trop? Oui.

Texte: David Atman

Photos: Yoann Robin

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The Tragically Hip