Ce vendredi 02 Septembre, pendant que le Centre Bell sautait au son de My Chemical Romance, la Place Bell recevait la visite de Florence + The Machine avec Arlo Parks en première partie.

J’ai été assez impressionné de voir une foule assez robuste sur le parterre à 19 :30. Il semblait qu’une bonne partie d’entre elle connaissait bien Arlo Parks qui a bien répondu à l’appel en offrant un 45 minutes de musique énergique et efficace. Par contre, il ne faut pas se faire d’idées, la foule était là pour Florence Welch et sa bande de musiciens (la machine en question) et l’anticipation était à son maximum durant les 30 minutes entre les groupes.

Dans une scène aménagée comme une salle de balle blanche en décrépitude, Florence arrive pied nue vêtue d’une robe longue de soie et de dentelle qui emprunte beaucoup à Stevie Nicks version 1978. Dès son arrivée, la foule explose. Florence maîtrise totalement la foule. Avec une petite pause ou un simple mouvement de main, elle peut faire exploser la foule dans une mer d’applaudissement et de cris et c’est honnêtement une ambiance complètement enivrante.

Le spectacle ouvre avec la pièce « Heaven is here » tirée du dernier album. Chanson alternant des rythmiques flamencos et des passages déclamés, le ton de la soirée est donné. Loin d’être à l’image du dernier album qui donne plus dans les sons feutrés et subtil, le groupe, en particulier le batteur, donne une saveur beaucoup plus énergique aux chansons. L’énergie rapproche beaucoup plus de celle trouvée dans l’album « How big, how blue, how beautiful » sorti en 2015. Une chance, la ré-imagination des chansons ne semble pas du tout déstabiliser la foule qui chante à tue-tête tout au long de la soirée, autant pour les pièces du nouvel album que pour les plus gros succès du groupe. D’ailleurs le set list de la soirée est parfaitement balancé avec les pièces du nouvel album et les succès tels : « Ship to wreck », « what kind of man » et « dog days are over ». De toute manière, Florence à une telle maîtrise de la foule qu’elle aurait pu réciter sa liste d’épicerie que la soirée aurait été un succès de toute manière.

C’est cette maîtrise qui est particulièrement impressionnante. Avec une scénographie lugubre avec deux écrans géants braqués sur la chanteuse, on se retrouve dans une vibe de culte religieux. Florence s’agenouille devant l’autel au fond de la scène et danse derrière un rideau créant une ombre gigantesque qui domine la foule. La foule est quant à elle complètement en transe devant le spectacle devant elle. Par contre, c’est vraiment durant les pièces Free, Girls Against God et Dream Girl Evil que la puissance de l’emprise de Florence sur la foule se dessine. Dans la première pièce, la foule chante seule le refrain en obéissant au doigt et à l’œil de la chanteuse, tandis que dans Dream Girl Evil, Florence décide d’aller faire un bain de foule impressionnant. Toujours en contrôle de la situation, elle donne la main aux gens, elle monte sur la barrière et se lève en s’appuyant sur le support de la foule pour chanter. On ne la sent jamais en danger, c’est une soirée remplie d’amour et d’entraide. En tant qu’outsider de tout ça, je ne peux m’empêcher de voir la beauté de la chose. On aperçoit à l’écran géant le visage transfiguré de ceux touchés par Florence et on entend les déclamations de ceux-ci à travers le micro de la chanteuse.

La soirée aurait pu durer des heures mais toute bonne chose à une fin et après avoir tout donné, le groupe qui la salle sous les acclamations de la foule qui en redemande plus. Étant quelqu’un qui a vu et joué des dizaines de spectacles ces dernières années, je dois dire que j’ai été estomaqué par la performance de Florence + The Machine. Plus qu’une soirée de musique exemplaire, l’ambiance et le sens de communauté partagé par la foule était quelque chose auquel je ne m’attendais pas du tout et qui me donne définitivement le gout de retourner voir le groupe à son prochain passage à Montréal [LBG]

📸: Lillie Eiger (Evenko)